Venham leis e homens de balanças,
mandamentos d'aquém e d'além mundo.
Venham ordens, decretos e vinganças,
desça em nós o juízo até ao fundo.
Nos cruzamentos todos da cidade
a luz vermelha brilhe inquisidora,
risquem no chão os dentes da vaidade
e mandem que os lavemos a vassoura.
A quantas mãos existam peçam dedos
para sujar nas fichas dos arquivos.
Não respeitem mistérios nem segredos
que é natural os homens serem esquivos.
Ponham livros de ponto em toda a parte,
relógios a marcar a hora exacta.
Não aceitem nem queiram outra arte
que a prosa de registo, o verso acta.
Mas quando nos julgarem bem seguros,
cercados de bastões e fortalezas,
hão-de ruir em estrondo os altos muros
e chegará o dia das surpresas.
mandamentos d'aquém e d'além mundo.
Venham ordens, decretos e vinganças,
desça em nós o juízo até ao fundo.
Nos cruzamentos todos da cidade
a luz vermelha brilhe inquisidora,
risquem no chão os dentes da vaidade
e mandem que os lavemos a vassoura.
A quantas mãos existam peçam dedos
para sujar nas fichas dos arquivos.
Não respeitem mistérios nem segredos
que é natural os homens serem esquivos.
Ponham livros de ponto em toda a parte,
relógios a marcar a hora exacta.
Não aceitem nem queiram outra arte
que a prosa de registo, o verso acta.
Mas quando nos julgarem bem seguros,
cercados de bastões e fortalezas,
hão-de ruir em estrondo os altos muros
e chegará o dia das surpresas.
Contributed by Riccardo Venturi - 2012/12/8 - 06:52
Language: English
English version / Versione inglese / Version anglaise / Englanninkielinen versio:
Riccardo Venturi, 29-05-2019
Riccardo Venturi, 29-05-2019
LISTENING TO BEETHOVEN
Let laws and men with justice balances come,
Commandments from here and thereafter.
Let orders, decrees and revenges come,
Let judgment descend onto us at the end.
At every city corner, let the red light
Of inquisition shine on without cease,
Let the teeth of vanity creak to the ground,
Let them order us to pass the floorcloth, even.
From all the hands that exist, let them demand
Fingers to dirty all the cards placed on file.
Let no secrets, no mysteries be respected:
People, of course, are somewhat reluctant.
Let them place registers everywhere,
And clocks to give always the exact time.
Let no art be accepted or desired
Other than office prose and legal verse.
But when they think we can do no harm
Encircled in strong ramparts and fortresses,
The high walls will collapse in a rumble:
And the day of surprises will come.
Let laws and men with justice balances come,
Commandments from here and thereafter.
Let orders, decrees and revenges come,
Let judgment descend onto us at the end.
At every city corner, let the red light
Of inquisition shine on without cease,
Let the teeth of vanity creak to the ground,
Let them order us to pass the floorcloth, even.
From all the hands that exist, let them demand
Fingers to dirty all the cards placed on file.
Let no secrets, no mysteries be respected:
People, of course, are somewhat reluctant.
Let them place registers everywhere,
And clocks to give always the exact time.
Let no art be accepted or desired
Other than office prose and legal verse.
But when they think we can do no harm
Encircled in strong ramparts and fortresses,
The high walls will collapse in a rumble:
And the day of surprises will come.
José Saramago, 1966.
Language: Italian
Versione italiana / Versão italiana / Italian version / Version italienne / Italiankielinen versio:
Riccardo Venturi, 08-12-2012
Riccardo Venturi, 08-12-2012
ASCOLTANDO BEETHOVEN
Vengano leggi e uomini con le bilance,
comandamenti dell'aldiquà e dell'aldilà.
Vengano ordini, decreti e vendette,
discenda in noi il giudizio fino in fondo.
A ogni incrocio di questa città
brilli il semaforo rosso inquisitore,
stridano a terra i denti della vanità
e ci comandino di dare pure il cencio.
A quante mani esiston, chiedan dita
per insudiciar le schede degli archivi.
Non si rispettin segreti e né misteri,
è ovvio che la gente sia un po' schiva.
Si piazzino registri da ogni parte
e orologi a segnare l'ora esatta.
Non si accetti, né si desideri altra arte
che la prosa burocratica, i versi dell'atto.
Ma quando ci riterranno ben sicuri,
circondati da bastioni e da fortezze,
crolleranno con fragore gli alti muri
e il giorno arriverà delle sorprese.
Vengano leggi e uomini con le bilance,
comandamenti dell'aldiquà e dell'aldilà.
Vengano ordini, decreti e vendette,
discenda in noi il giudizio fino in fondo.
A ogni incrocio di questa città
brilli il semaforo rosso inquisitore,
stridano a terra i denti della vanità
e ci comandino di dare pure il cencio.
A quante mani esiston, chiedan dita
per insudiciar le schede degli archivi.
Non si rispettin segreti e né misteri,
è ovvio che la gente sia un po' schiva.
Si piazzino registri da ogni parte
e orologi a segnare l'ora esatta.
Non si accetti, né si desideri altra arte
che la prosa burocratica, i versi dell'atto.
Ma quando ci riterranno ben sicuri,
circondati da bastioni e da fortezze,
crolleranno con fragore gli alti muri
e il giorno arriverà delle sorprese.
José Saramago, 1966.
Language: French
Version française – EN ÉCOUTANT BEETHOVEN – Marco Valdo M.I. – 2012
d'après la version italienne de Riccardo Venturi
d'une chanson portugaise – Ouvindo Beethoven – Manuel Freire – 1977
sur un poème de José Saramago (Poemas Possíveis, 1966)
Poesia di José Saramago ("Poesie Possibili", 1966)
et Musique de Manuel Freire (1977)
d'après la version italienne de Riccardo Venturi
d'une chanson portugaise – Ouvindo Beethoven – Manuel Freire – 1977
sur un poème de José Saramago (Poemas Possíveis, 1966)
Poesia di José Saramago ("Poesie Possibili", 1966)
et Musique de Manuel Freire (1977)
José Saramago n'a pas été seulement le plus grand poète et écrivain portugais de la seconde partie du siècle dernier, et même des débuts du "troisième millénaire", il a aussi incarné l'opposition, dans la littérature portugaise, de l'engagement civil et historique face au mysticisme solitaire du grand Fernando Pessoa & Co. Il ne m'étonne pas (et pas seulement car, dans ce site, nous avions déjà une autre poésie de Saramago mise en musique et chantée par lui [Manuel Freire]: Fala do velho do Restelo ao astronauta, envoyée en son temps par José Colaço Barreiros), que Manuel Freire et Saramago se soient rencontrés, et que les "Poemas Possíveis" aient trouvé une forme musicale de la main du premier. José Saramago a été, et dans le sens le plus haut et sulfureux du terme, un hérétique; avec son air de monsieur tranquille, de grand-père de la porte à côté, parce que les vrais hérétiques et plus incisifs sont souvent les messieurs tranquilles de la porte à côté (il faudra qu'un jour je le fasse aussi savoir à mes voisines). Ce n'est pas pour rien si à sa mort ni consacrée ni illuminée par de pieuses sottises de foi contre lesquelles, de manière par ailleurs diaboliquement gentille et ironiquement respectueuse, Saramago s'était déchaîné toute sa vie en faisant à la Sainte Mère l'Église, aux Christs et aux Madones des dommages plus importants que la grêle, l' "Ottenebratore Romano" (« L'Obscurcisseur Romain » pour l'« Osservatore Romano » Observateur Romain, c'est-à-dire le journal du Vatican) comme l'appelle sympathiquement le "Vernacoliere" (journal satirique livournais), a perdu toute retenue, exultant presque dans un article et se vengeant – quand évidemment Saramago ne pouvait plus répondre. À entendre de ces jours-ci, certains archevêques milanais, comme Scola (nomen omen: je soupçonne que, des alcools, il s'en entonne des tas), on ressent cruellement le manque d'un Saramago. D'autre part, dans ce poème mis en musique par Freire, dans lequel il rapporte ses impressions à l'écoute de Beethoven, il fait un beau tableau de toute la société portugaise du salazarisme (le poème est de 1966 ) qui était un bon catholique respectueux de dieu et PIDE . [RV]
EN ÉCOUTANT BEETHOVEN
Viennent des lois et des hommes avec des balances,
Des commandements de l'en deçà et de l'au-delà
Viennent des ordres, des décrets et des vengeances
Descende en nous le jugement au plus profond qui soit.
À chaque carrefour de cette ville
L'inquisitrice lumière rouge brille,
Raclent la terre les dents de la vanité
Et ils nous ordonnent pourtant de reloqueter
Combien de mains existent, demandent des doigts
pour salir les fiches des archives.
On ne respecte ni mystères, ni secrets
Il est évident que les gens soient un peu réservés.
On place des registres de toutes parts
Et des horloges pour indiquer l'heure exacte.
On n'accepte, on ne désire d'autre art
Que la prose bureaucratique, les vers d'acte.
Mais quand ils nous croiront sûrs,
Entourés de bâtons et de forteresses,
S'écrouleront avec fracas les hauts murs
Et viendra le jour des surprises.
Viennent des lois et des hommes avec des balances,
Des commandements de l'en deçà et de l'au-delà
Viennent des ordres, des décrets et des vengeances
Descende en nous le jugement au plus profond qui soit.
À chaque carrefour de cette ville
L'inquisitrice lumière rouge brille,
Raclent la terre les dents de la vanité
Et ils nous ordonnent pourtant de reloqueter
Combien de mains existent, demandent des doigts
pour salir les fiches des archives.
On ne respecte ni mystères, ni secrets
Il est évident que les gens soient un peu réservés.
On place des registres de toutes parts
Et des horloges pour indiquer l'heure exacte.
On n'accepte, on ne désire d'autre art
Que la prose bureaucratique, les vers d'acte.
Mais quand ils nous croiront sûrs,
Entourés de bâtons et de forteresses,
S'écrouleront avec fracas les hauts murs
Et viendra le jour des surprises.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/12/10 - 15:03
Language: Greek (Modern)
Μετἐφρασε στα Ελληνικά ο Ρικάρντος Βεντούρης
11.12.12
11.12.12
ΑΚΟΥΟΝΤΑΣ ΤΟΝ ΜΠΕΤΟΒΕΝ
Ας έλθουν νόμοι κι άνθρωποι με ζυγούς,
εντολές απ' το εδώθεν και το υπερπέραν.
Ας έλθουν εκδικήσεις και διατάγματα,
σ' εμάς ας κατεβεί η δίκη κατά βάθος.
Και σε κάθε γωνιά αυτής της πόλης
ας λάμψει το ερυθρό φως της Εξετάσεως,
της ματαιότητος ας στριγκλίσουν τα δόντια
και ναι ας περάσουμε με το πατσαβούρι.
Σε όσα χέρια υπάρχουν, δάχτυλ' ας ζητηθούν
γι' οι καρτέλες να λερωθούν στ' αρχεία.
Μη τηρηθούν μυστικά μήτε μυστήρια,
δειλός είναι ο κόσμος, φυσικά.
Κατάλογοι ας βαλθούνε παντού
και ρολόγια να δώσουν ακριβή ώρα.
Μη δεχθεί μήτε ποθηθεί καμία τέχνη
πλην της πρόζας και ποιήσεως εγγράφων.
Μα όταν μας θεωρήσουν ακίνδυνους,
με φρούρια, με μπαστούνια φυλαγμένους
θα πέσουν με βροντή οι ψηλοί τοίχοι
κι η μέρα των εκπλήξεων θα φτάσει.
Ας έλθουν νόμοι κι άνθρωποι με ζυγούς,
εντολές απ' το εδώθεν και το υπερπέραν.
Ας έλθουν εκδικήσεις και διατάγματα,
σ' εμάς ας κατεβεί η δίκη κατά βάθος.
Και σε κάθε γωνιά αυτής της πόλης
ας λάμψει το ερυθρό φως της Εξετάσεως,
της ματαιότητος ας στριγκλίσουν τα δόντια
και ναι ας περάσουμε με το πατσαβούρι.
Σε όσα χέρια υπάρχουν, δάχτυλ' ας ζητηθούν
γι' οι καρτέλες να λερωθούν στ' αρχεία.
Μη τηρηθούν μυστικά μήτε μυστήρια,
δειλός είναι ο κόσμος, φυσικά.
Κατάλογοι ας βαλθούνε παντού
και ρολόγια να δώσουν ακριβή ώρα.
Μη δεχθεί μήτε ποθηθεί καμία τέχνη
πλην της πρόζας και ποιήσεως εγγράφων.
Μα όταν μας θεωρήσουν ακίνδυνους,
με φρούρια, με μπαστούνια φυλαγμένους
θα πέσουν με βροντή οι ψηλοί τοίχοι
κι η μέρα των εκπλήξεων θα φτάσει.
Caro Gian Piero, pare che il sottoscritto sia tornato a alzarsi dal letto alle quattro di mattina non più per qualche volgare "gagnepain", ma per tradurre Saramago e altri; ne guadagnano sia il sito, sia la Ragione contrapposta a "fedi" oscurantiste e bugiarde. Confesso che non è estraneo a tutto questo il fatto che, dovendo pur guadagnarmi da vivere, in questi giorni mi è toccato tradurre dall'inglese una gigantesca conferenza di un telepredicatore sudafricano incentratra su una "bestia dal pozzo senza fondo" ripresa dall'Apocalisse (sic), con tutti i suoi corollari di messianismo, creazionismo, tutti i mali del mondo derivati dalla Rivoluzione Francese, instaurazione del nuovo "regno di dio", feroce anticomunismo, e compagnia bella. Ach so. Ho sentito, dopo un paio di giorni passati su queste cose, il bisogno di un'overdose di José Saramago!
Riccardo Venturi - 2012/12/8 - 12:58
Note pour une traduction possible. Si par hazard nos amis et camarades Marco Valdo & Lucien Lane voulaient traduire cette chanson, voilà une petite suggestion. J'ai utilisé pour ma traduction italienne une expression tout à fait locale (toscane), c'est-à-dire "dare il cencio". En français, c'est "passer la serpillière" ou "la wassingue" comme on dit entre Roubaix et Valenciennes avec un beau mot d'origine flamande.
Riccardo Venturi - 2012/12/8 - 17:21
Note à la note pour une traduction en cours :
Elle était en cours cette traduction et si le traducteur Marco Valdo M.I. est en retard, c'est qu'il a dû prendre soin d'une proche parente à la dérive... que des collègues du Ventu nocturne avaietn emmenée d'urgence aux urgences...
Pour le reste, s'agissant de la note de Riccardo Venturi... L'idée de traduire Saramago est lumineuse... Sachant l’intérêt de Marco Valdo M.I. pour le serrurier lusitanien.
Pour ce qui est de la "wassingue", je renvoie à la "Petite leçon de français de Wallonie à l'usage des locuteurs hexagonaux... Prenons l'expression « Faudrait voir à pas mélanger les torchons avec les serviettes... », que le-dit Marco Valdo M.I. avait insérée comme commentaire à la chanson de Jean Arnulf Point de vue. Riccardo verra qu'il ne soit pas s'en faire pour ce qui est de trouver une traduction à "dare il cencio", grâce à son intervention. Sans son indication, la traduction eût été différente; quelque chose comme : « de licencier », qui est la traduction habituelle.
Donc, un peu de patience... elle arrive, cette traduction et pas dans une enveloppe violette.
Cordial
Lucien Lane
Elle était en cours cette traduction et si le traducteur Marco Valdo M.I. est en retard, c'est qu'il a dû prendre soin d'une proche parente à la dérive... que des collègues du Ventu nocturne avaietn emmenée d'urgence aux urgences...
Pour le reste, s'agissant de la note de Riccardo Venturi... L'idée de traduire Saramago est lumineuse... Sachant l’intérêt de Marco Valdo M.I. pour le serrurier lusitanien.
Pour ce qui est de la "wassingue", je renvoie à la "Petite leçon de français de Wallonie à l'usage des locuteurs hexagonaux... Prenons l'expression « Faudrait voir à pas mélanger les torchons avec les serviettes... », que le-dit Marco Valdo M.I. avait insérée comme commentaire à la chanson de Jean Arnulf Point de vue. Riccardo verra qu'il ne soit pas s'en faire pour ce qui est de trouver une traduction à "dare il cencio", grâce à son intervention. Sans son indication, la traduction eût été différente; quelque chose comme : « de licencier », qui est la traduction habituelle.
Donc, un peu de patience... elle arrive, cette traduction et pas dans une enveloppe violette.
Cordial
Lucien Lane
Lucien Lane - 2012/12/8 - 18:22
Bravo Marco Valdo! Bravo Lucien Lane! J'étais d'ailleur totalement sûr que vous iriez faire une traduction "commirfò" (ainsi dit-on à Livourne...) de ce poème, dont le vers final, "e chegará o dias das sorpresas", est devenu proverbe au Portugal. En effet, ce fut une véritable surprise le matin du 25 avril 1974, quand les soldats de l'armée portugaise rebelle s'installèrent sur le Terreiro do Paço juste en face du palais présidentiel et un journaliste do "Diário de Notícias" demanda au major Salgueiro Maia qu'est-ce qu'ils étaient venus faire: "Estamos aqui para derrumbar este governo de merda" ("Nous sommes ici pour abattre ce gouvernement de merde"). Le jour des surprises, et la surprise fut encore plus grande quand les soldats allèrent arrêter les membres de la PIDE, tout-puissants jusqu'au jour avant, qu'ils aménèrent aux prisons en caleçons après leur avoir enlevé les pantalons. La journée des surprises, et une journée inoubliable que Saramago avait prévue dans son poème. J'en ai profité pour ajuster un peu ma traduction italienne. Merci encore à Marco Valdo et à Lucien, et de tout mon cœur. Je n'avais que onze ans le 25 avril 1974, mais je me souviens encore de mon père qui réveilla moi et mon frère a sept heures du matin en nous disant, "mes filleuls, ça va être bon aujourd'hui, ça va puer moins la merde". J'ai vu mon père heureux ce jour-là, heureux et collé à la radio.
Riccardo Venturi - 2012/12/10 - 22:40
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Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.
Poesia di José Saramago ("Poesie Possibili", 1966)
Música de Manuel Freire (1977)
Musica de Manuel Freire (1977)
Album: Manuel Freire canta Saramago
José Saramago non è stato solo il più grande poeta e scrittore portoghese della seconda parte del '900 (e anche degli inizi del "terzo millennio"); è stata anche la contrapposizione, nella letteratura portoghese, dell'impegno civile e storico al misticismo solitario del pur grande Fernando Pessoa & Co. Non mi stupisce (e non soltanto perché, nel sito, avevamo già un'altra poesia di Saramago da lui musicata e cantata: la Fala do velho do Restelo ao astronauta inviata a suo tempo da José Colaço Barreiros) che Manuel Freire e Saramago si siano incontrati, e che i "Poemas Possíveis" abbiano trovato forma musicale per mano del primo. José Saramago è stato, e nel senso più alto e solforoso del termine, un eretico; con quella sua aria da tranquillo signore, da nonno della porta accanto, perché gli eretici veri e più incisivi sono sovente tranquillissimi signori della porta accanto (bisognerà che un giorno lo faccia presente anche alle mie vicine di casa). Non per niente, alla sua morte non consacrata né illuminata da pie baggianate di fede (contro le quali, in modo peraltro diabolicamente gentile e ironicamente rispettoso, Saramago si era scagliato per tutta la vita facendo a sante madri chiese, cristi e madonne più meravigliosi danni della grandine), l' "Ottenebratore Romano" (come lo chiama simpaticamente il "Vernacoliere") ha perso ogni ritegno, quasi esultando in un articolo e vendicandosi -naturalmente- quando Saramago non poteva più rispondere. A sentire in questi giorni certi arcivescovi milanesi, tipo tale Scola (nomen omen: sospetto che egli, di alcolici, se ne scola parecchi), si sente crudelmente la mancanza di un Saramago. Il quale, peraltro, in questa poesia musicata da Freire, nella quale riporta certe sue impressioni all'ascolto di Beethoven, ci fa un bel quadretto di tutta la società portoghese del salazarismo (la poesia è del 1966), il quale era naturalmente un buon cattolico timorato di dio e PIDE. [RV]