De quel cerveau féroce, affolé par la rage,
De quel esprit sadique, affreux, dénaturé
Naquit l’intention terrible de la cage
Où l’homme enferme l’homme et le tient emmuré ?
Ce n’était pas assez des prisons ordinaires,
Des postes, des dépôts, bagnes, réclusions,
Et l’on édifia les maisons cellulaires
Pour compléter l’œuvre d’abomination !
Cellule ! Isolement ! C’est à dire la tombe,
Un long voile de deuil vous couvre tout entier
Lorsqu’on franchit le seuil de la cellule infâme !
Là vous n’existez plus ; de l’homme il n’est plus rien.
Vous êtes mort-vivant ; vous êtes corps sans âme.
Aucune impression, aucun bruit, aucun lien
Ne vous joint aux humains. Si ! reste la pensée,
Le cuisant souvenir qui du matin au soir
Trouble votre cervelle, ô torture insensée,
Peuple votre sommeil d’effrayants songes noirs
La mémoire qui s’efface et la raison qui sombre
Vous suggère parfois des idées de mourir.
Mais votre volonté s’en va ; s’éteint dans l’ombre ;
Et l’on n’a même plus la force d’en finir.
Le vieux Dante avait cru dans son enfer terrible
Mettre avec les anciens, les supplices nouveaux.
Il avait oublié, de tous le plus horrible :
L’atroce isolement, les cellules tombeaux
De quel esprit sadique, affreux, dénaturé
Naquit l’intention terrible de la cage
Où l’homme enferme l’homme et le tient emmuré ?
Ce n’était pas assez des prisons ordinaires,
Des postes, des dépôts, bagnes, réclusions,
Et l’on édifia les maisons cellulaires
Pour compléter l’œuvre d’abomination !
Cellule ! Isolement ! C’est à dire la tombe,
Un long voile de deuil vous couvre tout entier
Lorsqu’on franchit le seuil de la cellule infâme !
Là vous n’existez plus ; de l’homme il n’est plus rien.
Vous êtes mort-vivant ; vous êtes corps sans âme.
Aucune impression, aucun bruit, aucun lien
Ne vous joint aux humains. Si ! reste la pensée,
Le cuisant souvenir qui du matin au soir
Trouble votre cervelle, ô torture insensée,
Peuple votre sommeil d’effrayants songes noirs
La mémoire qui s’efface et la raison qui sombre
Vous suggère parfois des idées de mourir.
Mais votre volonté s’en va ; s’éteint dans l’ombre ;
Et l’on n’a même plus la force d’en finir.
Le vieux Dante avait cru dans son enfer terrible
Mettre avec les anciens, les supplices nouveaux.
Il avait oublié, de tous le plus horrible :
L’atroce isolement, les cellules tombeaux
×
