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L'avènement d'Hitler

Jacques Prévert
Langue: français



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‎[30 gennaio 1933]‎

A partire dal 1932 Prèvert cominciò a scrivere testi, poesie e canzoni per il Groupe Octobre della ‎Fédération du théâtre ouvrier de France (FTOF).‎



Questo è [credo solo un frammento, il più completo che sono riuscito a trovare, di] un ‎coro scritto e messo in scena il giorno stesso in cui Hitler, nominato da Hindenburg, prestò ‎giuramento come Cancelliere in quello stesso Reichstag che poi fece incendiare nemmeno un mese ‎più tardi, bruciando anche simbolicamente l’ultima parvenza di un’istituzione democratica sul suolo ‎tedesco e dando il via alla caccia agli oppositori e alla carneficina mondiale che sarebbe ‎ininterrottamente proseguita per i successivi 12 anni.‎

L'avènement d'Hitler, ‎con in copertina il famoso collage forografico di John Heartfield, nome anglicizzato, in dispregio a ‎militarismo germanico, dell’artista tedesco Helmut Herzfeld (1891-1968)‎
L'avènement d'Hitler, ‎con in copertina il famoso collage forografico di John Heartfield, nome anglicizzato, in dispregio a ‎militarismo germanico, dell’artista tedesco Helmut Herzfeld (1891-1968)‎


André Tardieu e Maxime Weygand citati nel testo sono stati militari e uomini politici francesi ai ‎tempi di Clemenceau, il secondo fu in seguito anche ai vertici del governo collaborazionista di ‎Vichy…‎
Braves gens, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles‎
Dormez, braves gens, dormez
Mais…‎
Krach… Krach… Krach….‎
Les banques de New York baissent leur rideau de fer
Les braves gens sont debout livides au bas du lit
Qu’est-ce que vous dites?‎
Je suis mal reveillé?!?‎
‎ ‎
La bourse de New York va fermer
Comme c’est près New York. ‎
Comme c’est près…‎
Câblez… Câblez… Câblez

Ça va mal au pays de la prospérité
Ford demeure maintenant au rez-de-chaussée
S’il se jette par la fenêtre
On pourra peut-être le sauver

Ça va mal…‎

Le bourgeois pleure des larmes et grince des dents
Il devient de plus en plus méchant…‎

Comme ce grand homme mythologique
Qui n’était sensible qu’au talon
Le bourgeois n’est sensible qu’au fric
Même quand on lui joue du violon.‎

Il tuerait bien tout le monde pour garder sa maison
Mais il ne peut pas tuer lui-même
Il faut qu’on croit qu’il est bon

Alors il cherche un homme
Comme Diogène

Alors il trouve un homme
Au fond d’un vieux tonneau de peinture

Hitler… Hitler…Hitler… Hitler…‎

L’homme de paille pour foutre le feu
Le tueur
Le provocateur

On présente d’abord le monstre en liberté
On le présente aux ouvriers
‎«C’est un ami, presque un frère
un ancien peintre en bâtiment »
Le moindre mal, quoi!‎

C'est moins dangereux qu'un général
Un ancien peintre en bâtiment
Le moindre mal

Et maintenant
Les quartiers ouvriers sont peints couleur de sang..‎

Là-bas c’est Hitler.‎
Ici. ‎
Demain.‎
Si l’ouvrier se laisse faire

Ce sera Tardieu ou Weygand ou un autre…‎

Travailleurs attention.‎
Votre vie est à vous. ‎
Ne vous la laissez pas prendre
Socialistes sans Parti Communistes
La main qui tient l’outil ressemble à la main qui tient l’outil
Serrez les poings

Travailleurs attention. ‎
Il faut matérialiser votre haine
Haïr. ‎
Lutter. ‎
S’unir. ‎
Voilà nos cris.‎
Plus que jamais
PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS !‎

envoyé par Dead End - 19/10/2012 - 11:56




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