Ma femme était âgée de trois guerres et un an,
De trois guerres assez longues et un an de vertu,
Pourquoi au juste un an, je ne m'en souviens plus,
Mais je me souviens que c'était le bon vieux temps.
L'homme était à la guerre et la femme au foyer,
On se voyait en rêve, on se croyait aimé,
Et chaque guerre était savamment calculée
Pour que cette impression fût de longue durée.
L'homme risquait sa vie pour être digne d'elle,
Et la femme en principe brodait en l'attendant,
Les jours passaient, heureux, et sans trop d'accidents.
Pourquoi, mon Dieu pourquoi les temps ont-ils changé?
Elle était vieille femme. J'étais un bon soldat ! Enfin...
Une nuit je la vis en rêve se blesser
A la main de fatigue pour avoir trop brodé
Je commençais déjà un peu à l'oublier
Quand brusquement un jour la paix a commencé.
Ce n'était pas un tout petit instant de pause
Comme nous l'avions cru, mais bien l'énorme paix
Lente mort du soldat, lente mort des idées,
Et ce fut la panique, le retour au foyer.
La bas ma femme avait autant que moi rêvé,
Et m'ayant cru bien mort s'était remariée,
Comme elle était âgée de trois guerres et un an,
Ce fut assez facile de le lui pardonner
Mais depuis je m'en vais perdu comme un enfant
Sans mère et sans armée, triste comme un soldat,
Ne sachant où mourir, ni pour qui, ni pour quoi,
Car depuis ce temps là, la paix n'a pas cessé.
De trois guerres assez longues et un an de vertu,
Pourquoi au juste un an, je ne m'en souviens plus,
Mais je me souviens que c'était le bon vieux temps.
L'homme était à la guerre et la femme au foyer,
On se voyait en rêve, on se croyait aimé,
Et chaque guerre était savamment calculée
Pour que cette impression fût de longue durée.
L'homme risquait sa vie pour être digne d'elle,
Et la femme en principe brodait en l'attendant,
Les jours passaient, heureux, et sans trop d'accidents.
Pourquoi, mon Dieu pourquoi les temps ont-ils changé?
Elle était vieille femme. J'étais un bon soldat ! Enfin...
Une nuit je la vis en rêve se blesser
A la main de fatigue pour avoir trop brodé
Je commençais déjà un peu à l'oublier
Quand brusquement un jour la paix a commencé.
Ce n'était pas un tout petit instant de pause
Comme nous l'avions cru, mais bien l'énorme paix
Lente mort du soldat, lente mort des idées,
Et ce fut la panique, le retour au foyer.
La bas ma femme avait autant que moi rêvé,
Et m'ayant cru bien mort s'était remariée,
Comme elle était âgée de trois guerres et un an,
Ce fut assez facile de le lui pardonner
Mais depuis je m'en vais perdu comme un enfant
Sans mère et sans armée, triste comme un soldat,
Ne sachant où mourir, ni pour qui, ni pour quoi,
Car depuis ce temps là, la paix n'a pas cessé.
inviata da MR - 15/10/2012 - 11:49
×