Non sgomentarti, donna, della mia forma selvaggia:
Vengo di molto lontano, in volo precipitoso;
Forse i turbini m'hanno scompaginato le piume.
Sono un angelo, sì, non un uccello da preda;
Un angelo, ma non quello delle vostre pitture,
Disceso in altro tempo a promettere un altro Signore.
Vengo a portarti novella, ma aspetta, che mi si plachi
L'ansimare del petto, il ribrezzo del vuoto e del buio.
Dorme dentro di te chi reciderà molti sonni;
È ancora informe, ma presto ne vezzeggerai le membra.
Avrà virtù di parola ed occhi di fascinatore,
Predicherà l'abominio, sarà creduto da tutti.
Lo seguiranno a schiere baciando le sue orme,
Giubilanti e feroci, cantando e sanguinando.
Porterà la menzogna nei più lontani confini,
Evangelizzerà con la bestemmia e la forca.
Dominerà nel terrore, sospetterà veleni
Nell'acqua delle sorgenti, nell'aria degli altipiani,
Vedrà l'insidia negli occhi chiari dei nuovi nati.
Morrà non sazio di strage, lasciando semenza d'odio.
È questo il germe che cresce di te. Rallegrati, donna.
Vengo di molto lontano, in volo precipitoso;
Forse i turbini m'hanno scompaginato le piume.
Sono un angelo, sì, non un uccello da preda;
Un angelo, ma non quello delle vostre pitture,
Disceso in altro tempo a promettere un altro Signore.
Vengo a portarti novella, ma aspetta, che mi si plachi
L'ansimare del petto, il ribrezzo del vuoto e del buio.
Dorme dentro di te chi reciderà molti sonni;
È ancora informe, ma presto ne vezzeggerai le membra.
Avrà virtù di parola ed occhi di fascinatore,
Predicherà l'abominio, sarà creduto da tutti.
Lo seguiranno a schiere baciando le sue orme,
Giubilanti e feroci, cantando e sanguinando.
Porterà la menzogna nei più lontani confini,
Evangelizzerà con la bestemmia e la forca.
Dominerà nel terrore, sospetterà veleni
Nell'acqua delle sorgenti, nell'aria degli altipiani,
Vedrà l'insidia negli occhi chiari dei nuovi nati.
Morrà non sazio di strage, lasciando semenza d'odio.
È questo il germe che cresce di te. Rallegrati, donna.
envoyé par Dead End - 25/7/2012 - 10:44
Langue: français
Version française – L’ANNONCIATION – Marco Valdo M.I. – 2017
Chanson italienne – Annunciazione – Primo Levi – 1979
Musique du compositeur espagnol Luis de Pablo Costales, second mouvement de son œuvre pour orchestre et chœur masculin, intitulée « Passion » (2006), basée sur des textes de Primo Levi et dédiée à la mémoire d’Antonio José, compositeur originaire de Burgos, fusillé par les franquistes en 1936.
Passio, Orchestre Symphonique National de la RAI dirigé par Gianandrea Noseda et choeur masculin du Théâtre Royal de Turin, dirigé par Claudio Marino Moretti, avec Georg Nigl (baryton et récitant), Roberto Balconi (contre-ténor).
Cette annonce de l’ange à la mère de Hitler, très belle et très violente – et peu connue – poésie de Primo Levi, presque une réécriture et encore plus féroce que son autre célèbre « anti-Annonciation », « Il canto del corvo » - « Le Chant du Corbeau ».
« Il y a un peu plus de dix ans, j’avais acheté les œuvres complètes de Primo Levi (Einaudi). J’ignorais qu’il avait écrit aussi des poésies. Lorsque je les connus, ce fut une rencontre éblouissante. Je m’identifiai autant au contenu qu’à sa manière de concevoir, narrer le « fait poétique » : clair, familier, presque prosaïque – sans renoncer au lyrisme agressif, accusateur sans démagogie, d’un pessimisme transcendantal. Il me rappelait le Goya le plus dur, celui qui semble considérer le projet humain comme une faillite, condamné à l’horreur et à la stupidité, mais capable de distiller quelques gouttes d’une soudaine beauté.
J’ai sélectionné quelques poèmes et j’ai laissé passer du temps. L’occasion se présenta grâce à la RAI. Le résultat a été Passion (On aurait pu l’appeler aussi « Passion selon Levi », mais il est mieux ne pas donner de noms : les textes sont éloquents). J’ai choisi Ladri, Annunciazione, Canto dei morti invano, La mosca e Carichi pendenti. Après beaucoup de réflexion, je les ai adaptés pour un grand orchestre, un chœur masculin et deux solistes : un baryton et un contre-ténor. L’œuvre se divise en quatre parties. La première est composée de Portico, Ladri, Transizione, Annunciazione ; la deuxième du Canto dei morti invano ; la troisième de La mosca ; la quatrième et dernière de Portico e Carichi pendenti. Il y a environ quarante minutes de musique, peut-être un peu plus.
La présence du drame dans Passion est évidente ; je n’ai pas écrit cinq œuvres inutilement. Mais Passion n’est pas une musique théâtrale, elle n’accompagne pas une péripétie imaginaire. C’est – inutile le dire – une de plus ambitieuses parmi mes dernières œuvres, même si je tendrais à dire qu’elles le sont toutes, chacune à sa manière : autrement, pourquoi les écrire ? Mais Passion l’est particulièrement, aussi bien pour le texte qui est mis en musique, que pour l’engagement requis.
J’ai dédié Passion à la mémoire d’Antonio José, compositeur de Burgos, victime des atroces crimes commis pendant les premiers jours de l’insurrection fasciste, qui détruisit la Seconde République espagnole (fusillé par les rebelles le 11 octobre 1936 à Estépar, près de Burgos). Il laissa une œuvre inachevée, peu connue et rarement jouée, certainement pas en raison de son démérite : son talent en herbe ne fait aucun doute. Il pourrait sans doute être un des infinis « morts en vain » qui, à travers le texte de Primo Levi, chantent dans Passion. » (Luis de Pablo).
Chanson italienne – Annunciazione – Primo Levi – 1979
Musique du compositeur espagnol Luis de Pablo Costales, second mouvement de son œuvre pour orchestre et chœur masculin, intitulée « Passion » (2006), basée sur des textes de Primo Levi et dédiée à la mémoire d’Antonio José, compositeur originaire de Burgos, fusillé par les franquistes en 1936.
Passio, Orchestre Symphonique National de la RAI dirigé par Gianandrea Noseda et choeur masculin du Théâtre Royal de Turin, dirigé par Claudio Marino Moretti, avec Georg Nigl (baryton et récitant), Roberto Balconi (contre-ténor).
Cette annonce de l’ange à la mère de Hitler, très belle et très violente – et peu connue – poésie de Primo Levi, presque une réécriture et encore plus féroce que son autre célèbre « anti-Annonciation », « Il canto del corvo » - « Le Chant du Corbeau ».
« Il y a un peu plus de dix ans, j’avais acheté les œuvres complètes de Primo Levi (Einaudi). J’ignorais qu’il avait écrit aussi des poésies. Lorsque je les connus, ce fut une rencontre éblouissante. Je m’identifiai autant au contenu qu’à sa manière de concevoir, narrer le « fait poétique » : clair, familier, presque prosaïque – sans renoncer au lyrisme agressif, accusateur sans démagogie, d’un pessimisme transcendantal. Il me rappelait le Goya le plus dur, celui qui semble considérer le projet humain comme une faillite, condamné à l’horreur et à la stupidité, mais capable de distiller quelques gouttes d’une soudaine beauté.
J’ai sélectionné quelques poèmes et j’ai laissé passer du temps. L’occasion se présenta grâce à la RAI. Le résultat a été Passion (On aurait pu l’appeler aussi « Passion selon Levi », mais il est mieux ne pas donner de noms : les textes sont éloquents). J’ai choisi Ladri, Annunciazione, Canto dei morti invano, La mosca e Carichi pendenti. Après beaucoup de réflexion, je les ai adaptés pour un grand orchestre, un chœur masculin et deux solistes : un baryton et un contre-ténor. L’œuvre se divise en quatre parties. La première est composée de Portico, Ladri, Transizione, Annunciazione ; la deuxième du Canto dei morti invano ; la troisième de La mosca ; la quatrième et dernière de Portico e Carichi pendenti. Il y a environ quarante minutes de musique, peut-être un peu plus.
La présence du drame dans Passion est évidente ; je n’ai pas écrit cinq œuvres inutilement. Mais Passion n’est pas une musique théâtrale, elle n’accompagne pas une péripétie imaginaire. C’est – inutile le dire – une de plus ambitieuses parmi mes dernières œuvres, même si je tendrais à dire qu’elles le sont toutes, chacune à sa manière : autrement, pourquoi les écrire ? Mais Passion l’est particulièrement, aussi bien pour le texte qui est mis en musique, que pour l’engagement requis.
J’ai dédié Passion à la mémoire d’Antonio José, compositeur de Burgos, victime des atroces crimes commis pendant les premiers jours de l’insurrection fasciste, qui détruisit la Seconde République espagnole (fusillé par les rebelles le 11 octobre 1936 à Estépar, près de Burgos). Il laissa une œuvre inachevée, peu connue et rarement jouée, certainement pas en raison de son démérite : son talent en herbe ne fait aucun doute. Il pourrait sans doute être un des infinis « morts en vain » qui, à travers le texte de Primo Levi, chantent dans Passion. » (Luis de Pablo).
Dialogue maïeutique
Je suppose, Lucien l’âne on ami, que tu sais ce qu’est une « annonciation » et sans doute, as-tu déjà croisé des annonciations au cours de tes innombrables pérégrinations.
Certes, Marco Valdo M.I. mon ami, j’ai déjà vu des annonciations et pour réponde à ta question, je sais que l’annonciation est aussi appelée – dans le langage des Chrétiens et même plus spécifiquement, des catholiques et des orthodoxes – l’annonce faite à Marie, qui donna un titre à une pièce de théâtre (par ailleurs, assez déjantée) ou pour d’autres, s’inspirant à une autre source tout aussi patristique, il y aurait eu plutôt une annonce faite à Joseph.
En somme, Lucien l’âne mon ami, au train où cela va, il faudra ouvrir dans les journaux bien informés une rubrique des « Petites Annonciations » ; ainsi, moyennant une petite rétribution, on pourrait ainsi annoncier mille choses et des naissances futures pour parer à toute éventualité ; toute gestation pourrait ainsi être couverte par le Saint-Esprit.
En effet, reprend Lucien l’âne, mais je te dis tout de suite que ce sont là des récits anciens et fantasmatiques, assez semblables dans leur substance à des contes de grand-mères ou à des histoires à dormir debout. Évidemment, tout bien considéré, quand on est un âne et qu’on a quatre jambes et de jolis sabots, dormir debout est une chose assez naturelle ; mais c’est une expression humaine et là, la chose est plus invraisemblable.
Pour en revenir un instant à cette pièce de théâtre, cette Annonce faite à Marie, célèbre et célébrée encore aujourd’hui, je ne voudrais pas laisser passer cette évocation sans souligner que son auteur était très nettement atteint de folie mystique et d’une forte propension à délirer et à développer une logorrhée enthousiaste à la gloire du fascisme et du franquisme. Boris Vian avait d’ailleurs la même répugnance à l’égard de cet auteur, à propos duquel il écrivit :
« Je suis né par hasard, le 10 mars 1920 à la porte d’une maternité, fermée pour cause de grève sur le tas. Ma mère, enceinte des œuvres de Paul CLAUDEL (c’est depuis ce temps-là que je ne peux plus le blairer), en était au treizième mois et ne pouvait attendre le Concordat. »
Outre son penchant pour l’autoritarisme et son gâtisme précoce et jamais démenti, le dénommé Claudel fut assez infâme à l’égard de sa sœur Camille, sculptrice de haut vol, qui mourut de faim à l’asile après 30 ans d’enfermement.
Ce sont en effet, Lucien l’âne mon ami, des contes à dormir debout. A-t-on jamais vu un ange se mêler d’obstétrique ? Une apparition jouer les devins ? Bref, tout ça est invraisemblable et n’est que faribole et parabole, mais – et c’est là que je veux en venir – tout à fait dans la tradition, autrement dit dans la transmission de la légende dans une certaine communauté à vocation religieuse. C’est à ces mécanismes manipulateurs, mis en place par les raconteurs d’historiettes troubles et mythiques que fait référence la chanson.
Comme l’indique son titre, elle est une « annonciation » et comme pour toutes les « annonciations », il y a un ange, une sorte de postier céleste ou un garçon télégraphiste, un « postino », un « postman » qui aurait traversé une ou deux galaxies avec son message crypté sous le bras.
Et au fait, Marco Valdo M.I. mon ami, ce message a une certaine importance et que dès lors, cette « annonciation » n’est pas anodine. Sinon pourquoi cette chanson ?
C’est exactement ce que je me préparais à te dire, Lucien l’âne mon ami, si tu ne l’avais exprimé avant moi. Il faut cependant commencer par présenter l’auteur et dévoiler ce qui a marqué sa vie de façon indélébile. Il s’agit de Primo Levi qui jeune homme encore, un jeune homme juif italien arrêté en 1943, déporté à Auschwitz, d’où il reviendra. Tout le reste de sa vie, il va donner de la voix contre le nazisme, le fascisme et toutes ces sortes de choses. Il va aussi débusquer les origines du monstre qui depuis tant de temps s’en prend aux Juifs car, comme tu le sais, le phénomène n’est pas neuf : les pogroms sont choses anciennes.
Oh, dit Lucien l’âne, ils furent parmi les premières actions de la Première croisade, sur le chemin de l’aller, sans doute les croisés voulaient-ils se faire la main.
Et cette « Annonciation », je parle de la chanson, dit Marco Valdo M.I., a précisément cet objectif : débusquer les origines du monstre, du moins, d’une de ses incarnations majeures. La parabole raconte l’annonce faite à Klara, la mère du futur Adolf Hitler. Pour le reste, voir la chanson. Elle use de la même dérision que celle dont usait, par exemple, Erika Mann avec son « Der Prinz von Lügenland » – « Le Prince de Menterie ».Der Prinz von Lügenland.
Voyons donc cette histoire chantée et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde où vit encore la bête immonde et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Je suppose, Lucien l’âne on ami, que tu sais ce qu’est une « annonciation » et sans doute, as-tu déjà croisé des annonciations au cours de tes innombrables pérégrinations.
Certes, Marco Valdo M.I. mon ami, j’ai déjà vu des annonciations et pour réponde à ta question, je sais que l’annonciation est aussi appelée – dans le langage des Chrétiens et même plus spécifiquement, des catholiques et des orthodoxes – l’annonce faite à Marie, qui donna un titre à une pièce de théâtre (par ailleurs, assez déjantée) ou pour d’autres, s’inspirant à une autre source tout aussi patristique, il y aurait eu plutôt une annonce faite à Joseph.
En somme, Lucien l’âne mon ami, au train où cela va, il faudra ouvrir dans les journaux bien informés une rubrique des « Petites Annonciations » ; ainsi, moyennant une petite rétribution, on pourrait ainsi annoncier mille choses et des naissances futures pour parer à toute éventualité ; toute gestation pourrait ainsi être couverte par le Saint-Esprit.
En effet, reprend Lucien l’âne, mais je te dis tout de suite que ce sont là des récits anciens et fantasmatiques, assez semblables dans leur substance à des contes de grand-mères ou à des histoires à dormir debout. Évidemment, tout bien considéré, quand on est un âne et qu’on a quatre jambes et de jolis sabots, dormir debout est une chose assez naturelle ; mais c’est une expression humaine et là, la chose est plus invraisemblable.
Pour en revenir un instant à cette pièce de théâtre, cette Annonce faite à Marie, célèbre et célébrée encore aujourd’hui, je ne voudrais pas laisser passer cette évocation sans souligner que son auteur était très nettement atteint de folie mystique et d’une forte propension à délirer et à développer une logorrhée enthousiaste à la gloire du fascisme et du franquisme. Boris Vian avait d’ailleurs la même répugnance à l’égard de cet auteur, à propos duquel il écrivit :
« Je suis né par hasard, le 10 mars 1920 à la porte d’une maternité, fermée pour cause de grève sur le tas. Ma mère, enceinte des œuvres de Paul CLAUDEL (c’est depuis ce temps-là que je ne peux plus le blairer), en était au treizième mois et ne pouvait attendre le Concordat. »
Outre son penchant pour l’autoritarisme et son gâtisme précoce et jamais démenti, le dénommé Claudel fut assez infâme à l’égard de sa sœur Camille, sculptrice de haut vol, qui mourut de faim à l’asile après 30 ans d’enfermement.
Ce sont en effet, Lucien l’âne mon ami, des contes à dormir debout. A-t-on jamais vu un ange se mêler d’obstétrique ? Une apparition jouer les devins ? Bref, tout ça est invraisemblable et n’est que faribole et parabole, mais – et c’est là que je veux en venir – tout à fait dans la tradition, autrement dit dans la transmission de la légende dans une certaine communauté à vocation religieuse. C’est à ces mécanismes manipulateurs, mis en place par les raconteurs d’historiettes troubles et mythiques que fait référence la chanson.
Comme l’indique son titre, elle est une « annonciation » et comme pour toutes les « annonciations », il y a un ange, une sorte de postier céleste ou un garçon télégraphiste, un « postino », un « postman » qui aurait traversé une ou deux galaxies avec son message crypté sous le bras.
Et au fait, Marco Valdo M.I. mon ami, ce message a une certaine importance et que dès lors, cette « annonciation » n’est pas anodine. Sinon pourquoi cette chanson ?
C’est exactement ce que je me préparais à te dire, Lucien l’âne mon ami, si tu ne l’avais exprimé avant moi. Il faut cependant commencer par présenter l’auteur et dévoiler ce qui a marqué sa vie de façon indélébile. Il s’agit de Primo Levi qui jeune homme encore, un jeune homme juif italien arrêté en 1943, déporté à Auschwitz, d’où il reviendra. Tout le reste de sa vie, il va donner de la voix contre le nazisme, le fascisme et toutes ces sortes de choses. Il va aussi débusquer les origines du monstre qui depuis tant de temps s’en prend aux Juifs car, comme tu le sais, le phénomène n’est pas neuf : les pogroms sont choses anciennes.
Oh, dit Lucien l’âne, ils furent parmi les premières actions de la Première croisade, sur le chemin de l’aller, sans doute les croisés voulaient-ils se faire la main.
Et cette « Annonciation », je parle de la chanson, dit Marco Valdo M.I., a précisément cet objectif : débusquer les origines du monstre, du moins, d’une de ses incarnations majeures. La parabole raconte l’annonce faite à Klara, la mère du futur Adolf Hitler. Pour le reste, voir la chanson. Elle use de la même dérision que celle dont usait, par exemple, Erika Mann avec son « Der Prinz von Lügenland » – « Le Prince de Menterie ».Der Prinz von Lügenland.
Voyons donc cette histoire chantée et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde où vit encore la bête immonde et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L’ANNONCIATION
Ne t’effraye pas, femme, de mon aspect sauvage :
Je viens de très loin, en un vol rapide ;
Les tourbillons ont ébouriffé mes plumes.
Je suis un ange, pas un oiseau de proie ;
Mais pas celui de vos peintures d’autrefois
Venu annoncer un autre maître, un autre roi.
Je viens te porter la nouvelle, mais attend, que se calment
L’essoufflement, l’horreur du noir et du vide.
En toi sommeille celui qui ravagera le monde ;
Tu le cajoleras, mais ce n’est encore qu’une larve.
Il aura l’art des mots et des yeux de maquignon,
Il prêchera l’abomination, tous le croiront.
Baisant ses traces, ils le suivront en rangs,
Extatiques et féroces, chantants et saignants.
Il portera ses menteries aux frontières les plus lointaines,
Il évangélisera par le juron et la pendaison.
Il dominera par la terreur, il craindra les poisons
Dans l’eau des sources et dans l’air des grandes plaines ;
Il verra des pièges dans les yeux clairs des nourrissons.
Avide encore de massacre, il mourra léguant sa semence infâme.
Tel est le germe qui croît en toi. Réjouis-toi, femme.
Ne t’effraye pas, femme, de mon aspect sauvage :
Je viens de très loin, en un vol rapide ;
Les tourbillons ont ébouriffé mes plumes.
Je suis un ange, pas un oiseau de proie ;
Mais pas celui de vos peintures d’autrefois
Venu annoncer un autre maître, un autre roi.
Je viens te porter la nouvelle, mais attend, que se calment
L’essoufflement, l’horreur du noir et du vide.
En toi sommeille celui qui ravagera le monde ;
Tu le cajoleras, mais ce n’est encore qu’une larve.
Il aura l’art des mots et des yeux de maquignon,
Il prêchera l’abomination, tous le croiront.
Baisant ses traces, ils le suivront en rangs,
Extatiques et féroces, chantants et saignants.
Il portera ses menteries aux frontières les plus lointaines,
Il évangélisera par le juron et la pendaison.
Il dominera par la terreur, il craindra les poisons
Dans l’eau des sources et dans l’air des grandes plaines ;
Il verra des pièges dans les yeux clairs des nourrissons.
Avide encore de massacre, il mourra léguant sa semence infâme.
Tel est le germe qui croît en toi. Réjouis-toi, femme.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 29/9/2017 - 22:09
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da “Ad ora incerta, ora in Idem”, in “Opere”, Einaudi, Torino 1997, vol. II, a cura di Marco Belpoliti
Musica del compositore spagnolo Luis de Pablo Costales, secondo movimento dell’opera per orchestra e coro maschile intitolata “Passio” (2006), basata su testi di Primo levi e dedicata alla memoria di Antonio José, compositore originario di Burgos, fucilato dai franchisti nel 1936.
L’annuncio dell’angelo alla madre di Hitler, una bellissima e violentissima – e poco conosciuta – poesia di Primo Levi, quasi una riscrittura e possibile ancora più feroce di un’altra sua famosa “anti-Annunciazione”, Il canto del corvo.
“Un po’ più di dieci anni fa comprai le opere complete di Primo Levi (Einaudi). Ignoravo che avesse scritto anche poesie. Quando le conobbi fu un incontro abbagliante. Mi identificai tanto nei suoi contenuti quanto nella sua maniera di concepire, narrare il ‘fatto poetico’: chiaro, colloquiale, quasi prosastico – senza rinunciare al lirismo aggressivo, accusatorio senza demagogia, di un pessimismo trascendentale. Mi ricordava il Goya più duro, quello che sembra considerare il progetto umano come un fallimento, condannato all’orrore e alla stupidità, ma capace di distillare alcune gocce di recondita bellezza.
Ho selezionato alcune poesie e ho lasciato passare del tempo. L’occasione arrivò grazie alla RAI. Il risultato è stato Passio (si sarebbe potuto chiamare anche Passio secondo Levi, ma è meglio non dare nomi: i testi sono eloquenti). Ho scelto Ladri, Annunciazione, Canto dei morti invano, La mosca e Carichi pendenti. Dopo molte riflessioni li ho adattati a un’orchestra ampia, un coro maschile e due solisti: un baritono e un controtenore. L’opera si divide in quattro parti. La prima è composta da Portico, Ladri, Transizione, Annunciazione; la seconda da Canto dei morti invano; la terza da La mosca; la quarta e ultima da Portico e Carichi pendenti. Circa quaranta minuti di musica, forse qualcosa in più.
La presenza del dramma in Passio è evidente: non ho scritto cinque opere inutilmente. Ma Passio non è una musica teatrale, né accompagna una peripezia immaginaria. È – inutile dirlo - una delle più ambiziose tra le mie ultime opere, anche se tenderei a dire che lo sono tutte, ognuna a suo modo: se no, perché scriverle? Ma Passio lo è particolarmente, tanto per il testo che mette in musica, quanto per l’impegno richiesto.
Ho dedicato Passio alla memoria di Antonio José, compositore di Burgos, vittima degli atroci crimini commessi durante i primi giorni dell’insurrezione fascista, che distrusse la Seconda Repubblica Spagnola (fucilato dai ribelli l’11 ottobre 1936 a Estépar, vicino a Burgos). Lasciò un’opera incompiuta, poco conosciuta e di rara esecuzione, certo non per suo demerito: il suo talento in erba non ammette dubbi. Potrebbe senza dubbio essere uno degli infiniti ‘morti invano’ che, attraverso il testo di Primo Levi, cantano in Passio.” (Luis de Pablo)