Pour nous, c'est simple...
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
Moi, dit Gerhard, dans des bidons au fond du garage
Moi, dit Heinz-Dieter, je l'ai mis dans la baignoire
Horst dit : on peut pas rouler comme on veut. Désespoir.
On retourne à l'âge de la pierre, quel gaspillage...
Ils disent, c'est la faute aux Arabes, c'est la faute aux émirs
Ou alors, à Israël, qui leur fait la guerre
Moi, ça m'est bien égal, ça pourrait être pire
Guerre du ramadan, guerre du kippour, guerre...
D'un côté, Israël
La Syrie et l’Égypte, de l'autre,
Ça avait mal commencé pour Israël,
Ça a mal fini pour les autres
Pour nous, c'est simple...
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
C'est le choc, c'est la crise et si ça dure ?
C'est la fin du boom, faudra s'en arranger
Tous les dimanches sans voiture
Faudra bien les occuper
Y a toujours les bus, les trams, les trains,
Avec des impers, des bottes et de l'entrain
Nous sommes allés promener dans les bois
Deux heures, on a même vu des chevreuils
Vous voyez bien, dis-je aux enfants, qu'il y en a
En novembre, la forêt est en deuil
Et on marche sur les feuilles
On aurait mieux fait d'aller au cinéma
Pour nous, c'est simple...
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
Les enfants, les petits, m'écoutaient encore
Je leur montrait les faines, les glands
Qu'on mangeait pendant la guerre quand j'étais enfant
Les écureuils grimpaient dans les sapins morts
Les industries et les autos les ont tués
À ce train-là, je leur ai dit, vous y passerez aussi
C'était un peu exagéré, juste pour les impressionner
Et puis, il y a eu une forte pluie
On dégoulinait de partout, trempés jusqu'aux os
Nous nous sommes réfugiés à l'auberge pour nous sécher
J'ai offert le café, le chocolat, le schnaps et les gâteaux
Puis, tranquillement, par le tram, on est tous rentrés.
Pour nous, c'est simple...
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
Moi, dit Gerhard, dans des bidons au fond du garage
Moi, dit Heinz-Dieter, je l'ai mis dans la baignoire
Horst dit : on peut pas rouler comme on veut. Désespoir.
On retourne à l'âge de la pierre, quel gaspillage...
Ils disent, c'est la faute aux Arabes, c'est la faute aux émirs
Ou alors, à Israël, qui leur fait la guerre
Moi, ça m'est bien égal, ça pourrait être pire
Guerre du ramadan, guerre du kippour, guerre...
D'un côté, Israël
La Syrie et l’Égypte, de l'autre,
Ça avait mal commencé pour Israël,
Ça a mal fini pour les autres
Pour nous, c'est simple...
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
C'est le choc, c'est la crise et si ça dure ?
C'est la fin du boom, faudra s'en arranger
Tous les dimanches sans voiture
Faudra bien les occuper
Y a toujours les bus, les trams, les trains,
Avec des impers, des bottes et de l'entrain
Nous sommes allés promener dans les bois
Deux heures, on a même vu des chevreuils
Vous voyez bien, dis-je aux enfants, qu'il y en a
En novembre, la forêt est en deuil
Et on marche sur les feuilles
On aurait mieux fait d'aller au cinéma
Pour nous, c'est simple...
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
Les enfants, les petits, m'écoutaient encore
Je leur montrait les faines, les glands
Qu'on mangeait pendant la guerre quand j'étais enfant
Les écureuils grimpaient dans les sapins morts
Les industries et les autos les ont tués
À ce train-là, je leur ai dit, vous y passerez aussi
C'était un peu exagéré, juste pour les impressionner
Et puis, il y a eu une forte pluie
On dégoulinait de partout, trempés jusqu'aux os
Nous nous sommes réfugiés à l'auberge pour nous sécher
J'ai offert le café, le chocolat, le schnaps et les gâteaux
Puis, tranquillement, par le tram, on est tous rentrés.
Pour nous, c'est simple...
Il n'y avait plus de pétrole
Alors, j'ai dit
Qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit :
On n'est pas là pour s'engueuler
On est là pour s'amuser
Vous êtes mes gendres, ce sont mes filles
C'est une promenade en famille.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 22/6/2012 - 22:09
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Canzone française – Un Beau Dimanche en famille – Marco Valdo M.I. – 2012
Histoires d'Allemagne 72
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Tu sais, Lucien l'âne mon ami, à bien y regarder, chaque dimanche est une journée particulière – una giornata particolare... Et les dimanches en famille sont redoutables pour les enfants et pas seulement, ainsi que le chantait Trenet. Chaque journée est particulière, en somme.
Mais foin de généralités, qu'en est-il de ton dimanche en famille là-bas dans cette Allemagne gonflée à blocs par le boum ?
Avant d'en venir à ce foutu dimanche en famille, laisse-moi te dire deux mots de cette « Allemagne gonflée par le boum », car l'expression est éclairante à plus d'un titre. En effet, l'Allemagne – celle dont parle le narrateur, cette Allemagne de l'Ouest est gonflée par le « boum »... Mais si au sens premier, anglophone de « boom », elle est gonflée comme une baudruche d'automobiles, de frigidaires, d'atomixaires, de machines à laver, d'essoreuses, de radios et de téléviseurs... Elle est tout autant gonflée à bloc par le « boum » atomique potentiel qui la protège. Du moins ses autorités le croient et dès lors, se gonflent d'importance. Tel le Phoenix, l'Allemagne renaît sur les cendres du passé, reprend sa place dans le concert des nations et se met à gamberger sur le rêve d'Otto. Et c'est bien ce qui est inquiétant... Fin de la parenthèse. Revenons au dimanche en famille... En 1973, pour des raisons liées à l’absurde conflit du Moyen-Orient, les émirs vont réduire les fournitures de pétrole et en Allemagne, comme ce fut le cas dans d'autres pays, on instaura les « dimanches sans voiture ».
On y revient d'ailleurs... dit Lucien l'âne.
Oui, on y revient à présent, de façon épisodique et pour d’autres raisons... C'est que sous le déluge automobile, l'asphyxie gagne nos villes... Certains – sans doute plus inconscients encore – prennent des mesures en sens contraire et augmentent la consommation de pétrole en diminuant le prix du carburant... Bref, ça part dans tous les sens. Mais, laissons ces incohérences contemporaines ; elles sont juste le reflet d'une bêtise monumentale qui s'affole. Saluons-la et revenons à notre dimanche en famille en 1973. Vu qu'on ne pouvait plus utiliser la voiture, tous les jeunes étaient perdus. Que faire le dimanche ? Que faire un dimanche de novembre quand le ciel est gris, que les feuilles sont mortes et que la nuit tombe à cinq heures. Une promenade en forêt... Une vraie balade comme on n'en faisait plus depuis longtemps, de celles qui plaisent aux enfants et qu'on finit par un goûter bien au chaud. Café, chocolat, schnaps et gâteaux.
C'est pas si mal, dit Lucien l'âne, de se retrouver tous ainsi : parents, enfants, petits-enfants... Ça laisse des souvenirs. Il n'y manque que la photo. Quant au reste de la narration : la crise, la fin du pétrole et la guerre en Orient, les choses n'ont pas tellement changé et je pense même qu'elles ne changeront pas de si tôt... En fait, tant que des gens revendiqueront les mêmes lieux en se fondant sur le droit du premier occupant, sur le droit de propriété, ou sur des croyances infondées et hystériques, il ne pourra y avoir que massacres et compagnie et ça dure depuis des milliers d'années... Alors, tissons le linceul et le suaire de ce vieux monde crédule, possessif, vindicatif, hystérique et cacochyme. (Heureusement !)
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane