Faut Rigoler

Ah, mon ami Lucien l'âne, nous allons dédier une chanson à nos amis Grecs ; je veux dire aux Grecs pauvres qui sont actuellement occis par la cure de santé que leur inflige l'Europe, elle-même mise sous pression par les forces obscures de la mafia des marchés, autrement dit les riches, leurs banques, leurs financiers et leurs exécuteurs politiques.

Dédier une chanson à la population grecque écrasée par les mesures de santé... Ah, quelle bonne idée... Car ils en ont bien besoin... Comme en auront sans doute bien besoin les pauvres d'Espagne, d'Italie, de France, d'Allemagne, de Grande-Bretagne... et d'ailleurs. Pour m'en tenir à l'Europe. En fait, c'est l'Euro, l'Euro... Ils jouent au foot avec nos vies. Alors, une chanson ne fera pas de tort ; il reste juste à espérer qu'elle sera drôle ta chanson.

Elle l'est drôle, mais ce n'est pas ma chanson, c'est une chanson de Boris Vian... Par les temps qui courent, ce pourrait même être l'hymne européen.

Un hymne européen, écrit par Boris Vian ?, dit l'âne Lucien interloqué. Mais c'est un mambo gaulois...

Oui, oui. Un hymne européen et propitiatoire, un hymne pour conjurer le mauvais sort... D'accord, c'est un mambo gaulois... et alors ? On a bien eu La Marseillaise comme hymne de la France entière et il s'en est fallu de peu qu'elle ne soit elle aussi un hymne européen, quand un Corse fut pris de folie conquérante. Sans parler du Horst Wessel Lied et autres chansons légères du même acabit. Ici, ce serait un hymne révolutionnaire et drôle.

Ça, ça nous changera de tous les machins pompiers que l'on joue devant les drapeaux. J'imagine assez bien les défilés de gens se déhanchant au rythme du mambo... Autre chose que le pas de l'oie, signe de discipline et d'ordre et dont on entend déjà la rumeur à l'horizon.

Et puis, pour les soirées, ce sera plus détendu. Et sait-on jamais, dit Marco Valdo M.I. sérieux comme un pape gai, la prière gauloise pourrait parvenir aux oreilles de Zeus, Jupiter, Odin, Thor, Poseidon, Junon, Athéna, Vénus, Aphrodite, Eros, Ephaistos lui-même et tous les autres dans leurs olympiennes retraites (qu'on va réduire aussi à la portion congrue, s'ils n'y prennent garde) et qu'ils s'y mettent aussi et se décident à jeter la foudre sur les déments de la calculette. Qu'ils réduisent à l'état de poudre à lessiver les membres du Comité Central du PEE – Parti Économiste Européen. Ce gens qui rackettent les pauvres d'Europe et d'ailleurs.

Bon, c'est pas tout ça, mais il nous faut retourner à notre turbin et reprendre notre tâche qui est de tisser le linceul de ce vieux monde qui est actuellement la proie des riches, un monde auto-dévorant, autophage, ennuyeux, scatophile et cacochyme. (Heureusement!)

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane