Les CRS tous avec nous

Pour la compréhension internationale de la chanson du dimanche, on précise que les CRS, dont il est question, ce sont les membres des compagnies républicaines de sécurité, qui font partie de la Police Nationale ... hautement spécialisées dans la répression musclée, dans le matraquage et plus, si affinités.

Quant aux événements dont elle parle...

Il faut comprendre que les couplets sont chantés par les CRS eux-mêmes et les refrains viennent en écho commenter de l'extérieur, de manière teintée d'ironie, ce que sont les CRS dans la vie quotidienne. Car en vérité, ils doivent bien à certains moments être en congé ou en repos... et donc, être déguisés en civils....

Dans le premier refrain, les CRS chantent leur première période... Depuis leur création en 1944 jusqu'à la répression des Algériens à Charonne en 1962.
Au début de leur existence (1944), les CRS sont pour une bonne part d'entre eux des communistes et des gens issus de la Résistance.
En 1947 encore, les CRS refusent à Marseille de tirer sur les grévistes.
Mais en 1948, les Compagnies ont été « épurées » de leurs éléments de « gauche » (c'est curieux comme l'épuration fonctionne bien dans un sens et moins bien quand il s'est agi d' »épurer » les pro-nazis et les pétainistes de l'administration ou des cadres politiques). Et lors de la grève des mineurs de France, ce sont 60.000 CRS que le gouvernement va envoyer casser la grève et réprimer les mineurs, y compris à coups de mitrailleuses. Ce sera impitoyable...



C'est là que naîtra le fameux slogan de 1968 : CRS=SS.

À partir de là, les CRS vont développer leurs techniques d'intervention violentes... Charonne les verra réprimer avec la plus extrême violence volontaire, une manifestation pacifique... Il y aura des morts et des centaines de blessés...
C'est donc bien à partir de 1948 que ça s'est mis à déconner...

Dans le second couplet,

Gandrange et Florange sont des cités d'industrie sidérurgique du bassin mosellan... où frappe la politique de délocalisation du groupe Arcelor-Mittal... (comme dans la région de Liège)... et où les CRS interviennent à leur tour. Dans cette deuxième période, ils vont casser de tout... Du syndicaliste, des militants de toutes les sortes, de l'immigré (spécialement, algérien), de l'étudiant (avec 1968 en point d'orgue)... etc. Avec le retour du CRS =SS sur tous les murs de Paris et des autres villes de France.

Moi, dit Lucien l'âne en riant de sa gorge grand ouverte vers le ciel, ce que j'aime bien, c'est la petite chorégraphie de la fin... Je vois très bien un de leurs escadrons faire des pas de deux, des pointes et pourquoi pas, le grand écart.

Matraque en haut, matraque en bas
Bouclier gauche, bouclier droite
Visière levée, visière baissée
Et on gaze, on gaze, on gaze, on gaze, on gaze…

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane