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We Are Alive

Bruce Springsteen
Langue: anglais


Bruce Springsteen

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[2012]

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Baltimore, 1877 scontri tra lavoratori e militari durante il Great Railroad Strike
Baltimore, 1877 scontri tra lavoratori e militari durante il Great Railroad Strike


Uno dei brani più sorprendenti, We Are Alive, ha anch'esso ha a che fare con New Orleans, luogo per eccellenza del gotico, dei vampiri e del voodoo (dal Bacio della pantera a Intervista col Vampiro). Springsteen sguazza in questa tradizione, per capovolgerne il senso: quelli che dalle tombe nel gotico cimitero notturno ci gridano “siamo vivi” non sono vampiri, ma sono gli spiriti e le anime dei migranti morti abbandonati nel deserto dell’Arizona, delle bambine nere uccise da una bomba razzista a Birmingham, Alabama nel 1963, e degli operai che nel 1877 diedero vita al primo sciopero generale della storia americana. I primi due sono riferimenti abbastanza canonici; ma il terzo è sorprendente: la storia del movimento operaio, il grande sciopero insurrezionale del 1877, sono cancellati dai libri di scuola e dal discorso pubblico. Per saperne qualcosa bisogna aver letto, se non Sciopero di Jeremy Brecher, almeno Storia del popolo americano di Howard Zinn.

"Alla fine sono solo i nostri corpi che ci tradiscono". Il corpo marcisce nella tomba ma lo spirito sorge è una citazione della grande canzone della guerra civile John Brown's Body, "John Brown's body is a-mouldering in his grave but his soul is marching on". John Brown aveva tentato di accendere la scintilla di una rivolta di schiavi in Virginia, ed è morto per questo.

Alessandro Portelli (dal blog e da Badlands - Springsteen e l'America: il lavoro e i sogni, 2015, p. 133)


There is a cross up yonder on Calvary Hill
There is a slip of blood on a silver knife
There is a graveyard kid down below
Where at night did come to life
And above the stars, they crackle in fire
A dead man’s moon throws seven rings
we'd put our ears to the cold grave stones
This is the song they’d sing

We are alive
And though our bodies lie
alone here in the dark
Our spirits rise
to carry the fire and light the spark
To stand shoulder to shoulder and heart to heart

A voice cried out, I was killed in Maryland in 1877
When the railroad workers made their stand
I was killed in 1963 one Sunday morning in Birmingham
I died last year crossing the southern desert
My children left behind in San Pablo
Well, they left our bodies here to rot
Oh please let them know

We are alive
Oh, and though we lie
alone here in the dark
Our souls will rise
to carry the fire and light the spark
To fight shoulder to shoulder and heart to heart

Let your mind rest easy,
sleep well my friend
It’s only our bodies that betray us in the end

I awoke last night in a dark and dreamy deep
From my head to my feet my body'd gone stone cold
There were worms crawling all around me
My fingers scratching at an earth
black and six foot low

Alone in the blackness of my grave
Alone I’d been left to die
Then I heard voices calling all around me
The earth rose above me,
my eyes filled with sky

We are alive
And though our bodies lie
alone here in the dark
Our souls and spirits rise
To carry the fire and light the spark
To fight shoulder to shoulder and heart to heart
To stand shoulder to shoulder and heart to heart
We are alive

envoyé par DoNQuijote82 - 10/3/2012 - 10:23




Langue: italien

Versione italiana di Lorenzo Masetti
SIAMO VIVI

C'è una croce lassù sul Calvario
C'è un rivolo di sangue su un coltello d'argento
C'è un piccolo cimitero laggiù
Dove di notte sono tornati alla vita
E le stelle lassù scoppiettano nel fuoco
La luna di un morto lancia sette anelli
se appoggiamo l'orecchio sulle fredde pietre tombali
Questa è la canzone che sentiremmo cantare

Siamo vivi
E anche se i nostri corpi giacciono
soli qui nell'ombra
I nostri spiriti risorgono
a portare fuoco e accendere la scintilla
per resistere spalla a spalla e cuore a cuore

Una voce gridò, sono stato ucciso nel Maryland nel 1877
quando i ferrovieri hanno combattuto per i loro diritti
Sono stata ammazzata nel 1963 una domenica mattina a Birmingham
Sono morto l'anno scorso passando il confine nel deserto del sud
I miei figli li ho lasciati a San Pablo
Hanno abbandonato i nostri corpi qui a marcire
Per favore fatelo sapere.

Siamo vivi
E anche se i nostri corpi giacciono
soli qui nell'ombra
I nostri spiriti risorgono
a portare fuoco e accendere la scintilla
per lottare spalla a spalla e cuore a cuore

Che i tuoi pensieri riposino in pace
dormi tranquillo amico mio
Alla fine sono solo i nostri corpi che ci tradiscono

Mi sono svegliano l'altra notte in una profondità oscura e sognante
Dalla testa ai piedi, il mio corpo era una pietra gelata
I vermi mi strisciavano intorno
Le dita grattavano la nera terra
sommerso da due metri di terreno.

Solo nell'oscurità della mia tomba
Solo mi avevano lasciato a morire
Poi ho sentito voci chiamare tutto intorno
La terra sopra di me si sollevò
e gli occhi si riempirono del cielo.

Siamo vivi
E anche se i nostri corpi giacciono
soli qui nell'ombra
I nostri spiriti risorgono
a portare fuoco e accendere la scintilla
per lottare spalla a spalla e cuore a cuore
per resistere spalla a spalla e cuore a cuore
Siamo vivi

17/3/2012 - 22:44




Langue: français

Version française – NOUS SOMMES VIVANTS – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson étazunienne – We Are Alive – Bruce Springsteen – 2012


Un des morceaux les plus surprenants, We Are Alive – NOUS SOMMES VIVANTS, a lui aussi à voir avec la Nouvelle-Orléans, lieu gothique par excellence, des vampires et du vaudou (Du baiser de la Panthère à Entrevue avec un Vampire). Springsteen barbote dans cette tradition pour en transcender le sens : ceux qui dans les tombes du cimetière nocturne nous crient « Nous sommes vivants » ne sont pas des vampires, mais ce sont les esprits et les âmes des émigrés morts abandonnés dans le désert de l'Arizona, des filles noires tuées par une bombe raciste à Birmingham, Alabama 1963 (et ajoute Marco valdo M.I., elles s'appelaient Addie Mae Collins, Carole Robertson, Cynthia Wesley et Denise McNair, tuées par le KKK dans un attentat un dimanche matin au cœur de l'Eglise Baptiste et il y eut un dimanche de 1965 toujours à Birmingham Alabama, un autre meurtre, celui – Viola Liuzzo – femme blanche – assassinée par le KKK, car elle aidait les Noirs. Charmante contrée cet Alabama, dit Lucien l'âne...) et des ouvriers qui donnèrent leur vie lors de la première grève générale (revendication : les « huit heures ») de l'histoire américaine (ainsi qu'une grande grève des cheminots pour la nationalisation des chemins de fer et contre la réduction des salaires – on envoie l'armée baïonnette au canon – des dizaines de morts...). Les deux premiers rappels – aux émigrants mourant dans le désert et aux assassinats du KKK sont assez habituels ; mais le troisième est surprenant : l'histoire du mouvement ouvrier, la grande grève insurrectionenlle de 1977 sont rayés des livres d'école et du discours officiel. Pour en savoir plus, il faut avoir lu si ce n'est Grève (Stalking) de Jeremy Brecher, au moins L'Histoire sociale du peuple américain de Howard Zinn.

Alessandro Portelli

Juste une remarque, dit Marco Valdo M.I. On ne peut faire semblant d'ignorer à quel niveau de barbarie atteint la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres aux Zétazunis d'Amérique. On ne peut faire cette impasse, car c'est là que ce trouve le cœur du libéralisme et c'est là qu'il a mis au pas - en premier lieu et à coups de fusil, de canon... – tous ceux qui voulaient tout simplement vivre décemment. C'est aux Zétazunis que se trouve le modèle de ce que les riches veulent imposer à l'Europe et au reste du monde... Regardez ce qu'ils font aux Grecs... C'est aux Zétazunis que se trouve « le ventre encore fécond d'où a surgi la bête immonde... ». De ce fait, il faut saluer le courage de gens comme Howard Zinn, Jeremy Brecher... Je rappelle que Martin Luther King fut assassiné à partir du moment où il a voulu faire la « marche des pauvres » sur Washington... Il faut aussi saluer Bruce Springsteen et cette chanson...

Ainsi, dit Lucien l'âne, tout comme les Canuts de Lyon, tout comme Pierre Valdo et la Fraternité des Pauvres, voici une chanson étazunienne qui tisse le linceul de ce vieux monde libéral, criminel, exploiteur, assassin et cacochyme.


Ainsi Parlaient Marco valdo M.I. et Lucien Lane.
NOUS SOMMES VIVANTS

Il y a une croix dessus le Calvaire là-haut
Une traînée de sang sur un couteau d'argent
Il y a un petit cimetière en contrebas
Où la nuit, ils reviennent à la vie
Et là-haut, les étoiles crépitent dans le feu
La lune d'un mort lance sept anneaux
Nous avons posé l'oreille sur leurs pierres froides
Voici la chanson qu'ils ont chantée

Nous sommes vivants
Et même si nos corps gisent
Seuls ici dans l'ombre
Nos esprits renaissent
Pour apporter le feu et allumer l'étincelle
Pour résister épaule contre épaule et cœur à cœur

Une voix cria, j'ai été tué dans le Maryland en 1877
Quand les cheminots se sont soulevés
J'ai été tuée en 1963 un dimanche matin à Birmingham
Je suis mort l'an dernier dans le désert du sud
Mes fils, je les ai laissés à San Pablo
Ici, on laisse nos corps pourrir
Oh, s'il vous plaît, faites-le leur savoir.

Nous sommes vivants
Et même si nos corps gisent
Seuls ici dans l'ombre
Nos âmes renaissent
Pour apporter le feu et allumer l'étincelle
Pour résister épaule contre épaule et cœur à cœur

Que tes pensées reposent en paix
Dors bien mon ami
Ce sont seulement nos corps qui à la fin, nous trahissent

Je me suis réveillé la nuit dernière d'une rêverie profonde et obscure
De la tête aux pieds, mon corps était une pierre gelée
Les vers grouillaient tout autour de moi
Mes doigts grattaient la terre
Noire et six pieds plus bas.

Seul dans la noirceur de ma tombe
Seul on m'a laissé mourir
Puis j'entendis des voix appeler tout autour de moi
la terre se souleva au-dessus de moi
Mes yeux s'emplirent du ciel.

Nous sommes vivants
Et même si nos corps gisent
Seuls ici dans l'ombre
Nos âmes et nos esprits renaissent
Pour porter feu et allumer l'étincelle
Pour nous battre épaule contre épaule et coeur à coeur
Pour résister épaule contre épaule et coeur à coeur
Nous sommes vivants

envoyé par Marco Valdo M.I. - 20/3/2012 - 11:05


My viewpoint, in telling the history of the United States, is different: that we must not accept the memory of states as our own. Nations are not communities and never have been, The history of any country, presented as the history of a family, conceals fierce conflicts of interest (sometimes exploding, most often repressed) between conquerors and conquered, masters and slaves, capitalists and workers, dominators and dominated in race and sex. And in such a world of conflict, a world of victims and executioners, it is the job of thinking people, as Albert Camus suggested, not to be on the side of the executioners.

*

Il mio punto di vista, nel raccontare la storia degli Stati Uniti è diverso: non dobbiamo accettare come nostra la memoria degli stati. Le nazioni non sono comunità e mai lo sono state. La storia di qualsiasi paese, presentata come fosse la storia di una famiglia, nasconde la realtà di feroci conflitti di interesse (che talvolta esplodono ma più spesso vengono repressi) tra vincitori e vinti, padroni e schiavi, capitalisti e lavoratori, dominatori e dominati per ragioni di razza e di sesso. E in un mondo di conflitti, in un mondo di vittime e carnefici, le teste pensanti – come sosteneva Camus – hanno il dovere di non stare dalla parte dei carnefici.

Howard Zinn (1922-2010), A People's History of the United States, 1980

Howard Zinn

21/4/2012 - 23:44


Mon point de vue, pour raconter l'histoire des Zétazunis, est différent : c'est que nous ne devons pas accepter la mémoire des États comme étant la nôtre. Les nations ne sont pas des communautés et ne l'ont jamais été. L'histoire d'un pays, présentée comme l'histoire d'une famille, dissimule de terribles conflits d'intérêts (parfois explosifs, la plupart du temps réprimés) entre conquérants et conquis, maîtres et esclaves, capitalistes et travailleurs, dominants et dominés dans les races et les sexes. Et dans un tel monde conflictuel, un monde de victimes et d'exécuteurs, c'est le devoir des intellectuels, comme le suggérait Albert Camus, de ne pas être du côté des exécuteurs.

Howard Zinn (1922-2010), A People's History of the United States, 1980

Sans être à proprement parler des « intellectuels » de métier, étant un âne et un manœuvre, c'est ce que nous essayons de faire en racontant l'histoire humaine à notre manière et à la manière de nombreux auteurs au travers de leurs chansons, de leurs poèmes, de leurs réflexions repris dans ce site des Chansons contre la Guerre et que nous tentons de les comprendre comme des épisodes de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres et aux faibles pour imposer leur domination, renforcer leur pouvoir, étendre leur richesse, accroître leurs privilèges, développer l'exploitation, obliger au travail...
C'est là notre manière de tisser le linceul de ce vieux monde aux mains des conquérants, des maîtres, des capitalistes, des dominants... et cacochyme (heureusement).


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

Lucien Lane - 22/4/2012 - 08:53




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