Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
Mon grand-grand-grand père
Est venu de la Bretagne,
Le sang de ma famille
Est mouillé d’Acadie.
Et là les maudits viennent
Nous chasser comme des bêtes,
Détruire les familles,
Nous jeter tous au vent.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
J’ai entendu parler
De monter avec Beausoleil.
Pour prendre le fusil
Battre les sacrés maudits.
J’ai entendu parlé
D’aller dans la Louisiane
Pour trouver de la bonne paix
Là-bas dans la Louisiane.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
J’ai vu mon pauvre père.
Il était fait prisonnier.
Pendant que ma mère, ma chère mère
Elle braillait.
J’ai vu ma belle maison
Était mise aux flammes,
Et moi je suis resté orphelin,
Orphelin de l’Acadie.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Voler les enfants.
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
Mon grand-grand-grand père
Est venu de la Bretagne,
Le sang de ma famille
Est mouillé d’Acadie.
Et là les maudits viennent
Nous chasser comme des bêtes,
Détruire les familles,
Nous jeter tous au vent.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
J’ai entendu parler
De monter avec Beausoleil.
Pour prendre le fusil
Battre les sacrés maudits.
J’ai entendu parlé
D’aller dans la Louisiane
Pour trouver de la bonne paix
Là-bas dans la Louisiane.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
J’ai vu mon pauvre père.
Il était fait prisonnier.
Pendant que ma mère, ma chère mère
Elle braillait.
J’ai vu ma belle maison
Était mise aux flammes,
Et moi je suis resté orphelin,
Orphelin de l’Acadie.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Brûler la récolte.
Réveille, réveille,
Hommes acadiens,
Pour sauver le village.
Réveille, réveille,
C’est les goddams qui viennent,
Voler les enfants.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/1/29 - 11:37
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Chanson acadienne – de langue française – Réveille – Zachary Richard - 1994
Et alors , Marco Valdo M.I., mon ami ? Et alors, qu'est-ce que ça veut dire ? Où veux-tu en venir avec ces précisions presque historiques ?
Et bien, Lucien l'âne mon ami, ça veut tout simplement dire qu'il faut bien commencer quelque part et qu'il me faut bien trouver une chose un peu intrigante pour introduire une telle chanson. Car, figure-toi, elle le mérite et à plus d'un titre. Pour cela, je reviens sur ton expression : « Précisions presque historiques »... Car de fait, c'est carrément de l'histoire, au sens où l'entendent les historiens. C'est un pur joyau d'histoire que cette chanson. C'est la chanson d'un peuple de déportés, c'est la chanson d'une mémoire qui traverse le temps, c'est la chanson d'une langue qui ne veut pas mourir et se dresse contre ses oppresseurs : le temps et le rouleau compresseur de la langue des riches et des puissants, de la langue du commerce, de la langue de la vénalité, de la langue de la finance, de la langue de la publicité, de la langue des nouveaux riches, des parvenus... Car les langues, elles aussi, subissent les aléas de l'histoire, les terribles pressions de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font subir aux pauvres afin de renforcer leur domination, d'accroître leur influence, d'étendre leur territoire, de répandre leur exploitation, d'imposer leur commerce, de forcer leurs recommandations, de normaliser le monde à leur image, de prescrire la médecine du contrat – toujours léonin, de promouvoir la liberté par le travail obligatoire (le libéralisme et sa devise Arbeit macht frei) et la misère, de multiplier leurs profits, de magnifier leur richesse. Comme tu le vois, Lucien l'âne, mon ami, la langue, les langues sont aussi soumises au jeu planétaire. Ici, la langue de la révolte est le français, mais elle pourrait bien être n'importe quelle autre langue – hormis celle des rapineurs. Bien sûr, à son tour, dans certaines régions, le français lui-même est remis en cause pour les mêmes raisons – d'être la langue du dominateur, de l'oppresseur... et il en va de même pour bien des langues et il faut donc nuancer le propos... Mais globalement, le phénomène est exact. C'est ce qui explique le regain des langues dites régionales, c'est ce qui explique aussi que la langue a tant d'importance pour les gens...
Tu ne vas quand même par recommencer à me raconter une version à ta sauce des langues d'Ésope..., dit Lucien l'âne en tirant la langue.
Pour la chanson elle-même et le chanteur, je te cite le commentaire fait par Pierre Lavallée à propos d'un autre chanteur acadien, Michel Conte en présentant Évangéline : « ... chanson au cœur même de l’histoire de l’Acadie avec une chanson qui relatait les événements tragiques de la déportation des Acadiens. J’ai ajouté, en commentaire à cet article, une chanson contemporaine de Zachary Richard qui évoque, elle-aussi, la tragédie de la déportation. Cette chanson fut écrite en 1973, pendant la première tournée de Zachary en France. La chanson raconte la Déportation des Acadiens, les ancêtres de Zachary par les Britanniques en 1755. Les “godams” font référence aux soldats britanniques. Les Acadiens les appellaient “les godams” parce qu’ils sacraient beaucoup. Si vous ne connaissez pas Zachary Richard, je simplifierai un peu en disant que c’est un américain “Louisianais” de souche acadienne (leurs descendants sont les Cadiens ou Cajuns d’aujourd’hui) qui a découvert sur le tard ses racines et qui s’est mis à apprendre à chanter en français... ». Dans les pays acadiens, la langue est restée comme un sang sous la peau.
Pour cela aussi, il nous faut Marco valdo M.I., mon ami, comme les Canuts, frères des Cajuns et des Acadiens, et de tous les opprimés du monde, continuer à tisser le linceul de ce vieux monde contractuel, strictement léonin, commercial, vénal et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.