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Putain le beau métier

Ricet Barrier
Lingua: Francese


Ricet Barrier

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Putain le beau métier

Chanson française – Putain le beau métier – Ricet Barrier – 1977.
Paroles Ricet Barrier / Musique Bernard Lelou

Mon ami Lucien l'âne, attends-toi à être un peu dérouté par la chanson que je te propose aujourd'hui...

Salut, Marco Valdo M.I., mon ami, rien qu'au titre, je suis déjà sur le qui-vive... et j'entends bien de mes amies protester et hurler que c'est une honte une chanson pareille...

En effet, c'est bien ce qui se passe... Les dames protestent violemment... Et somme toute, elles ont raison...

Mais quand même, il y a des messieurs aussi qui se prostituent...

Elles ont raison pour ceux-là aussi, à ceci près, que ce ne sont pas ces dames, ni ces messieurs qui se prostituent, mais c'est qu'on les y oblige... Mais crois-moi, une fois qu'on a écouté le chanson de Ricet Barrier, elles aussi, changent d'avis. Tous comptes faits, Ricet Barrier n'a pas tort lui... Je t'explique en une seule phrase : « Qu'est-ce qui est pire : vendre sa tête, son âme, sa vie quotidienne à un patron, un chef, un riche qui peut t'acheter (c'est vrai, on appelle ça, l'esclavage.) ou vendre son corps quelques instants... (on appelle ça, prostitution...) ?.

Mais enfin, Marco Valdo M.I., globalement, c'est pareil, c'est de la prostitution dans les deux cas. Et de fait, comme toi, je trouve que c'est carrément abominable. Cela dit, c'est tout simplement une des formes que prend la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin de pouvoir les dominer, les exploiter, en tirer profits et mille autres satisfactions... Moi, je trouve que c'est tout simplement une question de morale... Mais il est vrai que dans le monde actuel entièrement régi par une libéralisation absurde, par la privatisation commerciale de tout - y compris des êtres vivants et de la nature, par une économie délirante, par la fausse science des mages du marché, la morale est mise au ban, comme l'honnêteté, comme l'amour-propre... Je les entends d'ici, ces bardes du capital : « L'économie n'a rien à faire de la morale... »

Certes, c'est un impératif catégorique : « L'économie n'a rien affaire avec la morale » et on le comprend aisément ... Comment pourrait-on justifier l'exploitation d'un être humain par un autre, s'il existait une morale... Comment accepter d'être riche quand on sait que pour faire un riche, il faut plonger bien des autres dans la pauvreté, si ce n'est directement dans la misère ? Si l'on est un être moral, il y a là quelque chose qui cloche... Et c'est la même chose dans le cas de la prostitution... dans les deux cas, je te le fais remarquer, le corrupteur, le profiteur est celui qui refuse la morale au nom de l'argent.

D'accord, mais avant de conclure, peux-tu me parler un peu de la chanson de Ricet Barrier... Qu'a-t-elle de particulier, de si particulier qu'il convient de la placer ici dans les CCG ?

Eh bien, elle met en présence plusieurs métiers et elle montre ce qu'ils ont en commun : la putain, le curé et l'artiste. Tous font la manche, tous vantent leur marchandise, tous doivent racoler... Et bien entendu, j'insiste, bien entendu, s'agissant d'une chanson de Ricet Barrier, il faut l'entendre au second degré. Elle est marquée au point d'ironie, elle baigne dans l'acide ironique. En fait, elle dénonce virulemment ce qui dans le « métier » en général, dans celui de putain, de curé, de baladin, en fait l'indignité : c'est-à-dire l'argent, le rapport à l'argent, la domination, l'exploitation que cela suppose, la soumission d'un être à la vénalité, l'inoculation de la vénalité dans la vie... Cette vénalité qui est le premier moteur de la destruction de la vie humaine... Pour le reste, Ricet Barrier n'a rien contre les dames ou les messieurs au grand cœur qui accueillent dans leurs bras, ni contre les curés quand ils se contentent d'écouter ou d'aider leur prochain, ni contre les baladins, comédiens et autres artistes qui amusent le peuple...

Ainsi donc, il nous faut, une fois encore, retourner à notre tâche quotidienne qui, je le rappelle, consiste tout simplement à tisser le linceul de ce vieux monde profiteur, corrompu, rongé par la vénalité et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Putain de métier
Oh! Putain
Oh! Putain
Le beau métier
Oh! Putain
Être putain, quelle destinée
Oh! Putain
Donner aux hommes, ce qu’on a de mieux
C’est tout le système du bon Dieu
Joignant l’utile
Oh! Putain
À l’agréable
Oh! Bon Dieu
Elle soulage le contribuable
Semant l’amour, chez son prochain
Sa seule mission
C’est avant tout, de
Faire du bien
Il faut se donner
Tout est là
Comme dit monsieur le curé

Oh! Curé
Oh! Putain
Le beau métier
Oh! Putain
Lui aussi se donne en entier
Oh! Purée
Offrant son toit
Ouvrant son lit
Même à des filles
Peu repenties
Il tend les bras
Devant son autel
Pour attirer la clientèle
Calice, burettes et accessoires
Ciboire
Il utilise
Tous les trucs de son
Répertoire
Pour chauffer le chrétien
Il faut bien être un peu cabotin
Ou baladin

Baladin, le beau métier
Moitié putain, moitié curé
C’est sur une scène
Qu’il fait le trottoir
Et son calice
C’est sa guitare
Avec son œil, il fait la quête
Pour convertir toutes les minettes
Quand on l’acclame
C’est Dieu le père
Quand il se ramasse
C’est plutôt le fils
Au calvaire
Il reste hébété
Comme une pute
Qui n’a pas déroulé
Putain de métier

inviata da Marco Valdo M.I. - 18/1/2012 - 11:27




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