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Et bâiller et dormir

Eddie Constantine
Language: French


Eddie Constantine

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[1953]
Chanson française - Et bâiller et dormir – Eddie Constantine Paroles: Charles Aznavour. Musique: Jeff Davis  
Testo di Charles Aznavour
Musica di Jeff Davis


etbathree


Toi, dit Lucien l'âne, toi, mon ami Marco Valdo M.I., tu m'as l'air de bien te porter et d'être assez détendu dans ta vie... Ce qui n'est pas le cas de bien des humains que je rencontre quand je me promène en ville. Ils ont l'air comme écrasés par une sorte de chagrin ou d'ennui ou que sais-je encore... On dirait qu'ils courent après quelque chose qu'ils ont perdu, qu'ils sont à la recherche impérieuse de je ne sais quoi d'important, d'essentiel, qu'ils sont angoissés, qu'ils se tracassent avec ardeur... Ils sont sur leurs nerfs, ils se bousculent au portillon, ils se poussent du coude, ils se marchent sur les pieds... et c'est tout juste s'ils s'adressent la parole ou s'ils osent se regarder. Bref, ils me semblent harcelés par mille et un soucis, par de désagréables tourments... Ils semblent vivre dans un enfer...

Mais, mon ami Lucien l'âne, c'est le cas. Ils vivent dans un monde qui les serre à la gorge, qui les contraint à courir tout le temps et qui en même temps les empêche d'avancer... Comme disait le très regretté Gainsbourg dans le Le Poinçonneur des Lilas « y a de quoi devenir dingue, y a de quoi prendre un flingue et se faire un petit trou... »

Un deuxième trou de balle, sans doute, dit Lucien l'âne en riant. Je dis ça pour détendre un peu l'atmosphère. Mais, Marco Valdo M.I., si tu veux bien, moi je sais, mais pour les autres, pour les humains et les ânes stressés, burnes ôtées ( que les Anglais ont traduit par "burn out"), pour tous ceux qui vivent à cent à l'heure, qui s'y croient et qui en crèvent, qui ont des gueules patibulaires mais presque... Dis-moi, je t'en prie, ton secret, dis-moi comment tu vis une vie si extraordinaire, comment tu fais pour avoir l'air et en vérité, être si détendu, si heureux, somme toute...

Et bien Lucien l'âne mon ami, la première chose à faire, c'est d'avoir un chat pour ami, – en plus de l'âne évidemment – car le chat est un maître en matière de savoir-vivre. Je te rappelle la chanson du chat, intitulée Dormir. Cette chanson fatiguée est un premier pas, une sorte de guide universel pour tous ceux qui sont encore obligés de travailler pour « gagner leur vie ». Mais comme disait Boris Vian, « gagner ma vie ? Mais pourquoi ? Moi, ma vie, je l'ai... », ou quelque chose comme ça... Plus ou moins.

Je me souviens très bien de ce que disait Boris Vian...Et regarde comme c'est curieux, presque en même temps que cette chanson... en 1951, dans un poème intitulé « Un de plus », il disait très exactement :

«De s’emmerder
Et de se dire ça sert à rien
Il vaudrait mieux gagner sa vie
Mais ma vie, je l’ai, moi, ma vie
J’ai pas besoin de la gagner
C’est pas un problème du tout
La seule chose qui en soit pas un
C’est tout le reste, les problèmes»


On ne peut être que d'accord avec Boris... D'ailleurs, Lucien l'âne mon ami, tu vas voir que la seconde chose à faire va tout -à-fait dans le même sens. La seconde chose à faire, ce serait d'écouter notre ami Eddie Constantine, une si belle voix décontractée pour un émigré juif russe aux Zétazunis, devenu chanteur en France...quand il chante cette chanson d'Aznavour, un émigré arménien (Ah ! la France ! et tous ses artistes venus d'ailleurs) : « Et bâiller et dormir »... et d'appliquer ce qu'il propose. Une autre manière de résister à l'agression par le travail que mènent les riches contre les pauvres...

Oh oui, bâiller, dormir, rêver... C'est une manière de résister – Ora e sempre : Resistenza ! Et de tisser, sans trop se fatiguer, le linceul de ce vieux monde stakhanoviste, travailleur, méritant, efficace, efficient, profitable et profiteur, ennuyeux et cacochyme...

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Certains courent après la vie
Moi la vie me court après
Bien des gens font des folies
Moi c'est folie de m'avoir fait
Je ne me fais pas de bile
Et n'occupe aucun emploi
Menant une vie tranquille
Je ne fais rien de mes dix doigts
Je vais pêcher dans les ruisseaux
Chasser dans les roseaux
Ou cueillir les fruits mûrs
Que m'offre la nature
On ne m'a pas mis sur terre
Pour me tuer à travailler
Mais pour vivre à ma manière
Et goûter à la liberté
Et rêver et sourire
Et bâiller et dormir.

Je me lave à l'eau de pluie
Et me séchant au soleil
Je rêve à ma tendre amie
Et il n'y a vraiment rien de pareil
Et quand presque à la nuit tombée
On peut se retrouver
C'est un si grand plaisir
Qu'on reste sans rien dire
En regardant la nature
On s'étend tout près bien près
L'un de l'autre et je vous jure
Que l'on ne pense qu'à s'aimer
Et rêver et sourire
Et bâiller et dormir.

J'ai fait mon paradis sur la terre
Car la paix règne au fond de mon cœur
Et vraiment si c'était à refaire
Je saurais pour garder le bonheur
Et rêver et sourire
Et bâiller et dormir.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/1/16 - 22:09



Language: Italian

Versione italiana di Riccardo Venturi
11 maggio 2012

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E pensare che questa "canzoncina" (scritta da Charles Aznavour e da Jeff Davis per Eddie Constantine) ce la avevamo, grazie a Marco Valdo! La sorellina gemella del Fannullone, la si potrebbe chiamare; forse dai toni un po' più leggeri, perché nel "Fannullone" c'è di mezzo pur sempre Paolo Villaggio che è un essere inquieto, e pervasa di gioia di vivere e di "voglia 'e fà niente". Quanto basta per farne un caposaldo del nuovo percorso Mort au travail/Morte al lavoro. Oltretutto la definirei un'autentica canzone di pace. [RV]
SBADIGLIARE E DORMIRE

Qualcuno insegue la vita,
a me invece la vita m'insegue,
tanta gente fa pazzie,
me, è una pazzia avermi fatto.
Ma non mi rodo il fegato
e non ho un'occupazione;
meno una vita tranquilla,
non produco proprio nulla,
vo a pescare nei ruscelli,
a caccia fra i canneti
o a coglier la frutta matura
che m'offre la natura.
Non son stato messo al mondo
per ammazzarmi di lavoro,
ma per vivere come mi pare
e gustare la libertà,
e sognare, e sorridere,
e sbadigliare, e dormire.

Mi lavo con l'acqua piovana
e mi asciugo al sole,
sogno la mia ragazza,
è una cosa che non ha eguale.
E quando, quasi a notte fonda,
possiamo incontrarci
è un piacere talmente grande
che stiam là a non dirci niente,
a guardare la natura.
Poi ci sdraiamo stretti stretti
l'uno all'altro, e ve lo giuro
che pensiam solo a fare l'amore,
a sognare, a sorridere,
e sbadigliare, e dormire.

Mi son fatto il paradiso in terra,
ché la pace regna nel mio cuore,
e davvero, se tornassi indietro
sarei capace, per serbar la gioia,
di sognare, e sorridere,
e sbadigliare, e dormire.

2012/5/11 - 00:38


Voilà, Marco Valdo et Lucien, mes amis! Vous aviez déjà mis dans le site ce petit chef-d'œuvre contre le travail (et pour la paix, aussi!), et maintenant on lui donne la place qu'il mérite. Je me permets aussi une petite suggestion. Si vous faites référence à une autre chanson qui se trouve déjà dans le site, n'écrivez pas le lien complet. Il suffit:

a) d'aller d'abord à la page de la chanson:

ex.

http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=8238

b) Vous voyez que le lien contient un numéro entre "id=" et "=it"; en ce cas, 8238. C'est le numéro interne de la chanson "Dormir".

c) A ce point-là, il suffit de l'écrire entre doubles parenthèses carrées: [[numéro]]

d) Le titre de la chanson va comparaître magiquement: Dormir. En ce cas, j'ai écrit le numéro 8238 entre doubles parenthèses carrées.

C'est très facile, et cela vous permettra d'avoir plus de temps pour bâiller (et/ou braire) et dormir!

Votre ami Riccardo.

Riccardo Venturi - 2012/5/11 - 00:53


Un esempio di ribellione al lavoro: piuttosto, grattarsi le pulci...(la mando così, perché non so se già si trovi in AWS).

Gian Piero Testa - 2012/5/11 - 09:37




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