L'avion
Immobile,
Vibre et frémit,
Court sur la piste,
Et le voilà dans le ciel.
Ciampino, la via Appia,
Les tombes sont en dessous de nous.
Plus légers que l'air,
Liés aux sièges, sans pensées.
Dans le crépuscule de la nuit,
La campagne romaine,
De lointaines lampes rouges,
Les lumières rouges de l'aile,
On entre dans le ciel rouge
Coucher de soleil,
Nuages allongés, fumées, vapeurs,
Une côte indéterminée,
Une ombre profonde et bleue,
C'est peut-être la mer.
Le rouge du ciel occidental jaunit
Se voile de marron et de gris
Le ciel se fait jaune et vert,
Mêlé d'ombres marines,
Toujours plus sombre,
Et dans cette ombre,
L'Italie,
Disparaît en dessous de nous.
Immobile,
Vibre et frémit,
Court sur la piste,
Et le voilà dans le ciel.
Ciampino, la via Appia,
Les tombes sont en dessous de nous.
Plus légers que l'air,
Liés aux sièges, sans pensées.
Dans le crépuscule de la nuit,
La campagne romaine,
De lointaines lampes rouges,
Les lumières rouges de l'aile,
On entre dans le ciel rouge
Coucher de soleil,
Nuages allongés, fumées, vapeurs,
Une côte indéterminée,
Une ombre profonde et bleue,
C'est peut-être la mer.
Le rouge du ciel occidental jaunit
Se voile de marron et de gris
Le ciel se fait jaune et vert,
Mêlé d'ombres marines,
Toujours plus sombre,
Et dans cette ombre,
L'Italie,
Disparaît en dessous de nous.
inviata da Marco Valdo M.I. - 9/12/2011 - 21:47
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Chanson française – La Disparition de l'Italie – Marco Valdo M.I. – 2008
Ah, Lucien l'âne mon ami, il est bon parfois de retourner dans ses anciennes traces. On y retrouve parfois des choses bien intéressantes. Ou qui ont pris une soudaine actualité ou qui apparaissent soudainement comme prophétiques... Ainsi en va-t-il de cette canzone que j'avais un peu oubliée et qui traînait dans le blog de Marco Valdo M.I. Elle parle de la disparition de l'Italie... Est-ce une chanson d'exil comme il arrive à de très nombreux Italiens, spécialement parmi ceux qui sont les plus cultivés, ceux qui ont accumulé le plus de savoir, le plus de science... ? Ou est-ce l'Italie elle-même qui – comme il arrive à la Grèce et qui sait, demain à l'Europe elle-même, qui s'en va disparaître...
On ne sait, mais en tous cas, c'est une belle canzone, dit Lucien l'âne en riant.
Voici l'ensemble de la canzone et de son commentaire et si possible avec la photo qui l'illustrait. Photo prise de ma propre main....
Ainsi Parlaient Marco valdo M.I. Et Lucien Lane
Un jour de colère, Marco Valdo M.I. a lancé son cri de guerre, son péan, sa devise, son destin :
« Io sono un'uomo poetico ».
Sans trop savoir la portée de cette singulière affirmation.
Qui ose encore aujourd'hui s'affirmer « poétique » et y voir le plus haut destin de l'humaine vie ? Qui ose se vouloir encore jongleur de mots ? Que pourrait-il en tirer ? Il n'y a rien à gagner à pareils contorsions, sauf peut-être, sauf sans doute de se rencontrer soi-même.
Sauf de faire des choses poétiques comme un cordonnier fait des chaussures; mais la poésie comme la chaussure de cordonnier est devenue une chose désuète. Peut-on vivre de la chaussure artisanale ? J'en doute. Du plaisir de faire des chaussures à la main, certainement.
Il en va de même pour le faiseur de poèmes, lequel à l'évidence s'apparente au faiseur de rêves, faiseur de nuages et autres saltimbanques (qui saute au dessus du banc ou qui fait sauter les banques ? On ne sait trop que choisir comme destin...).
Aujourd'hui, Marco Valdo M.I. dans un tour de passe-passe, dans un geste de prestidigitation, a décidé de faire disparaître l'Italie, il a pris la route de l'exil. Le retour de l'implanté au sourire de bronze et les premières ratonnades l'y ont vivement incité.
Rappel de "Non Mollare" : ne jamais collaborer avec ceux-là, fascistes, néo-fascistes, post-fascistes, simili-fascistes et apparentés.
On y reviendra.
Retour donc à Carlo Levi et faisons joyeusement disparaître, ne fût-ce qu'un instant, ne fût-ce que fortuitement, cette Italie de la honte, de l'ambition, de l'arrogance, de l'avidité et de l'asphyxie (morale, psychique, s'entend) ... Rien que pour respirer un peu.
Marco Valdo M.I. raconte la disparition de l'Italie. Qu'on ne s'en effraie pas; ce n'est pas un poseur de bombes, il n'a aucune vocation à réduire la planète en poussière ou à escamoter dans une grande explosion attentatoire et pour tout dire, terroriste tout un pays d'un coup, sans compter ses habitants.
Certes, la disparition d'un monde est toujours préoccupante. On ne s'est toujours pas remis de la disparition de l'Atlantide et personne ne sait d'ailleurs où elle a sombré, si tel fut son destin. Au fait, on n'en sait rien.
N'est-ce pas le destin qui attend les îles britanniques ? ou d'autres régions d'Europe que la fonte des pôles et la montée des mers pourraient engloutir. Même si les cloches des villes englouties, même si les palais des cités antiques perdus sous les mers ou noyés dans des lacs enchantent bien des songes, on veut croire que tout cela n'est pas pour demain.
Il est bien des mystères et la disparition est toujours intrigante.
Mais enfin, il n'est nullement question de tout cela et cette introduction catastrophique est seulement le prétexte à une nouvelle canzone léviane qui raconte la disparition de l'Italie, celle que connaît le voyageur moderne quittant Rome en soirée et remontant vers le Nord.
En fait, cette canzone léviane – comme toutes ses sœurs – a pour seul but de susciter une attention, de donner un écho à ce qui se trouve – quand on cherche – dans l'œuvre de Carlo Levi. D'où son nom de « léviane ».
Carlo Levi était un grand voyageur et d'exils en reportages, de navettes entre Turin et Aliano, entre Rome et Alassio, il n'arrêtait pas de partir et de voir disparaître les choses à la tombée de la nuit.
Cette sensation, ce moment, cet instant fugace, cette disparition de Rome d'abord, de l'Italie ensuite, Marco Valdo M.I. lui aussi l'a ressentie et reprenant – en partie les mots de Carlo Levi, il a noté, comme sur une partition, la musique particulière de cet effacement dans la nuit N'est-ce pas le destin qui attend les îles britanniques ? ou d'autres régions d'Europe que la fonte des pôles et la montée des mers pourraient engloutir. Même si les cloches des villes englouties, même si les palais des cités antiques perdus sous les mers ou noyés dans des lacs enchantent bien des songes, on veut croire que tout cela n'est pas pour demain.
Il est bien des mystères et la disparition est toujours intrigante.
Mais enfin, il n'est nullement question de tout cela et cette introduction catastrophique est seulement le prétexte à une nouvelle canzone léviane qui raconte la disparition de l'Italie, celle que connaît le voyageur moderne quittant Rome en soirée et remontant vers le Nord.
En fait, cette canzone léviane – comme toutes ses sœurs – a pour seul but de susciter une attention, de donner un écho à ce qui se trouve – quand on cherche – dans l'œuvre de Carlo Levi. D'où son nom de « léviane ».
Carlo Levi était un grand voyageur et d'exils en reportages, de navettes entre Turin et Aliano, entre Rome et Alassio, il n'arrêtait pas de partir et de voir disparaître les choses à la tombée de la nuit.
Cette sensation, ce moment, cet instant fugace, cette disparition de Rome d'abord, de l'Italie ensuite, Marco Valdo M.I. lui aussi l'a ressentie et reprenant – en partie les mots de Carlo Levi, il a noté, comme sur une partition, la musique particulière de cet effacement dans la nuit.