Mon père un fameux bricoleur
Construisait après ses heures
Un abri antiatomique
Il le faisait à sa façon
Il coulait le béton
Il empilait les briques
Dès qu'il rentrait de sa journée
Il courait à son chantier.
Et le soir quand il rentrait chez nous
Pendant le journal-télé
Il mangeait sa soupe aux choux
Gardait l'air renfrogné
Et nous racontait tout.
De nos jours, vous le savez bien
On n'est plus sûr de rien,
Avec tout ce qui se passe.
Avec toutes leurs armées,
Avec toutes leurs fusées
La guerre nous menace.
Ils ont maintenant une bombe H
Et si demain, ils la lâchent.
Voilà ce qui me tourmente
Je vous ai construit une maison
Mais c'est la protection
Qui est déficiente.
Y a quéqu'chos' qui cloch' là-d'dans
J'y retourne immédiat'ment
Quand il a signé pour la maison
Il déclara : nous allons
Croyez-moi mes enfants
C'est le plus important
C'est pas un mince boulot
Mais par sécurité, il faut
Hiroshima, Nagasaki
Nous construire un abri.
À l'administration, il présenta
Des plans, des schémas
D'un sous-sol pour six ou huit
Avec une porte étanche, un sas
Papa, c'est sûr, était un as.
Voyez comme va la vie,
À la maison des trois filles
Dans le jardin de notre maison,
Nous on faisait des plantations
Papa se réservait tout un coin
Dans le fond du jardin
Pour y faire un bunker.
Quand l'Allemagne tout entière.
Se retrouva au milieu du jeu
En cas de guerre atomique
On l'a pris au sérieux
Deux millions de morts, sans compter
Les blessés et ceux de la Démocratique
Finalement, Papa ne s'était pas trompé.
Croyant proches les coups d'éclats
Et la folie des chefs d'État
Sûr de soi et en homme décidé,
Papa tout seul entreprit de creuser
Après son travail et de ses mains
À la pelle, dans le fond du jardin
À plus de quatre mètres cinquante
Des fondations étonnantes
Qu'en un dimanche, il bétonna
L'autre dimanche, tous les murs, il édifia
Au troisième, il en était à placer la coupole
Un gros béton en forme de bol
Quand sur lui, tout s'effondra
Ainsi sous son abri finit papa.
Ce fut sa tombe en somme
Le pommier y posait ses pommes
On n'a pas achevé cette basilique
Puis, on a marché contre l'atomique
Contre les fusées, contre l'Otan
Contre les militaires, contre les guerres
Et tout ça, mon lapin...
Ça n'a servi à rien
Mon père un fameux bricoleur
Construisait après ses heures
Un abri antiatomique
Il le faisait à sa façon
Il coulait le béton
Il empilait les briques
Construisait après ses heures
Un abri antiatomique
Il le faisait à sa façon
Il coulait le béton
Il empilait les briques
Dès qu'il rentrait de sa journée
Il courait à son chantier.
Et le soir quand il rentrait chez nous
Pendant le journal-télé
Il mangeait sa soupe aux choux
Gardait l'air renfrogné
Et nous racontait tout.
De nos jours, vous le savez bien
On n'est plus sûr de rien,
Avec tout ce qui se passe.
Avec toutes leurs armées,
Avec toutes leurs fusées
La guerre nous menace.
Ils ont maintenant une bombe H
Et si demain, ils la lâchent.
Voilà ce qui me tourmente
Je vous ai construit une maison
Mais c'est la protection
Qui est déficiente.
Y a quéqu'chos' qui cloch' là-d'dans
J'y retourne immédiat'ment
Quand il a signé pour la maison
Il déclara : nous allons
Croyez-moi mes enfants
C'est le plus important
C'est pas un mince boulot
Mais par sécurité, il faut
Hiroshima, Nagasaki
Nous construire un abri.
À l'administration, il présenta
Des plans, des schémas
D'un sous-sol pour six ou huit
Avec une porte étanche, un sas
Papa, c'est sûr, était un as.
Voyez comme va la vie,
À la maison des trois filles
Dans le jardin de notre maison,
Nous on faisait des plantations
Papa se réservait tout un coin
Dans le fond du jardin
Pour y faire un bunker.
Quand l'Allemagne tout entière.
Se retrouva au milieu du jeu
En cas de guerre atomique
On l'a pris au sérieux
Deux millions de morts, sans compter
Les blessés et ceux de la Démocratique
Finalement, Papa ne s'était pas trompé.
Croyant proches les coups d'éclats
Et la folie des chefs d'État
Sûr de soi et en homme décidé,
Papa tout seul entreprit de creuser
Après son travail et de ses mains
À la pelle, dans le fond du jardin
À plus de quatre mètres cinquante
Des fondations étonnantes
Qu'en un dimanche, il bétonna
L'autre dimanche, tous les murs, il édifia
Au troisième, il en était à placer la coupole
Un gros béton en forme de bol
Quand sur lui, tout s'effondra
Ainsi sous son abri finit papa.
Ce fut sa tombe en somme
Le pommier y posait ses pommes
On n'a pas achevé cette basilique
Puis, on a marché contre l'atomique
Contre les fusées, contre l'Otan
Contre les militaires, contre les guerres
Et tout ça, mon lapin...
Ça n'a servi à rien
Mon père un fameux bricoleur
Construisait après ses heures
Un abri antiatomique
Il le faisait à sa façon
Il coulait le béton
Il empilait les briques
inviata da Marco Valdo M.I. - 5/12/2011 - 17:55
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Canzone française – L'Antiatomique – Marco Valdo M.I. – 2011
Histoires d'Allemagne 54
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 –
l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Que voilà bien une terrible histoire, dit Lucien l'âne en secouant sa crinière.
Mais, écoute bien la suite, Lucien l'âne mon ami. Je me demandais comment raconter cette histoire-là en chanson et il m'est venu une idée, un refrain en tête où il était question d'une bombe atomique. Parenthèse, cinquante-cinq, c'est l'année de la mort d'Albert Einstein... Et le refrain tournait, tournait comme une valse... Non, comme un java... Il sautait, il tressautait, il était très entraînant. Une Java des bombes atomiques... Et précisément, mon souvenir était exact, il en existe une de ces chansons qui porte ce titre « La java des bombes atomiques » et c'est une chanson de Boris Vian.
Eh bien, dit Lucien l'âne vivement intéressé. Tu n'en as quand même pas refait une...
Eh bien, si, précisément... J'ai repris celle de Boris Vian et je l'ai adaptée, j'en ai fait une parodie, tu sais bien que c'est ma manie, la parodie. Évidemment, l'oncle bricoleur de Vian est devenu le père de la jeune personne, qui narre l'aventure. Pour le reste, j'ai suivi le fil.
Ah mais, voilà une plaisante manière de raconter une histoire d'Allemagne. Günter Grass revisité par Boris Vian ou l'inverse. Et puis, voilà aussi, je suppose un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans...
Remarque bien qu'on en parle dans la chanson de cette foutue guerre de cent mille ans que les riches et les puissants se font entre eux en se servant des pauvres comme de paravents... Peu importe finalement le « régime »... En géopolitique, les régimes, c'est comme en alimentation, il y en a pour tous les goûts, mais ce sont toujours des escroqueries, ce sont toujours des gens qui s'arrangent pour détenir le pouvoir et devenir riches en exploitant les pauvres, en les écrasant sous leurs armes, en les obligeant au travail... Voilà comment va le monde... Du moins, jusqu'à présent.
Eh oui, c'est bien pour cela que je t'invite à, comme moi et tout aussi obstinément, à tisser le linceul de ce vieux monde plein de militaires, de civils militaristes, d'enthousiastes atomiques et de surcroît, cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.