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Ferriera

I Gufi
Langue: italien


I Gufi

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[1966]
Album “Il teatrino dei Gufi n°. 2”
Scritta da Bixio Cherubini



Una terribile canzone di denuncia delle morti bianche mascherata dal consueto stile intriso di ironia e cinismo dei grandi Gufi. Straniante. E ascoltandola non si può non pensare al dramma della ThyssenKrupp.
Scende silente l'oscurità
ed ogni artiere con ansietà,
col sole che declina,
esce dall'officina...
Suon di campane s'odono allor...
Com'è felice il cuor.

Suona campana, suona, vien giù la sera;
torna cantando l'uomo dalla ferriera
(come fa a cantare uno che lavora tutto il giorno in ferriera...)
pensa si suoi bimbi e canta alla sua casetta
(se tutto va bene sarà un locale senza servizi...)
ov'è una zuppa e un angelo che l'aspetta...
(famosa zuppa all'angelo...)
Bacia una testa bionda e una chioma nera...
(allora: se ho capito bene la chioma nera è quella della moglie e la chioma bionda è quella del bambino.. che se per caso lui avesse la moglie bionda e il bambino nero.. molto probabilmente la canzone non la... forse non...)
Com'è felice l'uomo della ferriera!
(felicissimo!)

Negli altiforni della città,
l'acciaio fuso sfavilla già;
ma il fuoco traditore investe il forgiatore...
Presso il compagno che muor laggiù,
nessuno canta più...
(ecco!)

Suona campana, suona, vien giù la sera;
ma non ritorna l'uomo dalla ferriera...
(io l'avevo detto...)
Com'è più triste il suono delle campane
(tristissimo il suono delle campane...)
mentre i bambini aspettano il babbo e il pane.
(speriamo nell'assicurazione...)
Torna al balcone invano colei che spera...
(speta ti)
ma non ritorna l'uomo dalla ferriera
(io l'avevo detto che quella ferriera lì portava scarogna!)

Suona campana, suona, vien giù la sera...

envoyé par Bartleby - 8/6/2011 - 12:12



Langue: français

Version française – L'ACIÉRIE – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson italienne – Ferriera – I Gufi – 1966
Écrite par Bixio Cherubini et Cesare Andrea Bixio.

Une terrible chanson de dénonciation des morts blanches, dénonciation masquée par le style habituel imprégné d'ironie et de cynisme des grands Gufi. Poignante. Et en l'écoutant on ne peut pas ne pas penser au drame de la ThyssenKrupp.

+++++++

Oui, Lucien l'âne mon ami, les Gufi sont grands... Ce sont de grands hiboux (traduction française de Gufi), ce sont donc, de grands ducs... Cela dit... C'est pour cela que je ne les appellerai plus les grands hiboux, mais bien les grands ducs... car, sincèrement, ils le méritent... Je les vois leurs immenses ailes déployées sous la lune, planant et chantant tout leur répertoire, dans la nuit la plus nocturne.

Bien évidemment qu'ils le méritent et même, cent mille fois..., dit Lucien l'âne en riant... Imagine, une Italie sans ces grands ducs... Est-ce pensable ?

Non, cent mille fois, non !, dit Marco Valdo M.I. en souriant. Cependant, à l'heure où je te parle, Lucien l'âne mon ami, et depuis longtemps déjà, quelle longue agonie !, les aciéries ferment petit à petit et les unes après les autres dans notre région, comme dans bien d'autres régions d'Europe et sans doute du monde entier . Je pense toutefois que ce n'est qu'un début... Je me souviens d'un temps où après la disparition programmée des charbonnages, puis des verreries, des faïenceries, des usines textiles... On commença à voir disparaître (ou était-ce concomitant ?) les usines de fabrications métalliques, puis celles de fabrications mécaniques, puis, on vit une érosion de plus en plus marquée dans les aciéries... Les seuls qu'on préserve encore, ce sont les usines d'armement...Allez savoir pourquoi ? Dunque, voilà soixante ans que ça dure... Et de reconversions en relances industrielles, les promesses mirifiques des patrons et des politiques, les aides et les financements publics, puisés dans les pauvres ressources des pauvres, ont conduit aux portes d'un désert industriel sans pour autant créer les conditions d'un nouvel Éden, pourtant annoncé et solennellement promis. Et sur cette toile de fond désastreuse continue cependant l'effroyable histoire de la mort blanche... Dans les usines (du moins, celles qui restent), sur les chantiers, partout, le travail tue... Il tue les gens prématurément. C'est cette mort-là, une mort sournoise, une mort mercenaire, une mort non voulue, une mort scandaleuse, une mort contre nature qu'on appelle la mort blanche... Et là, les oiseaux noirs, défenseurs absolus de la vie en dépit de tout subitement ne disent rien... Ils ont le bec clos, la tête dans leur soutane. Pourtant, pourtant, cette mort-là, est une mort indécente.

En cela, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as parfaitement résumé l'affaire. Laisse-moi te dire pourtant ceci... Que l'on ferme les aciéries comme on a fermé les charbonnages, comme on a mis fin à certaines formes d'esclavage, cela me paraît – à moi qui ne suis qu'un âne – une excellente chose... D'autant meilleure que persiste la mort blanche. Cette mise au rancart de ces instruments barbares me paraît une circonstance d'autant meilleure qu'il y a la possibilité, les moyens, les techniques (fort souvent) de remplacer le travail des humains et même des animaux par le fonctionnement quasi-automatique de machines. D’ingénieux ingénieurs s'y efforcent et souvent y réussissent... Le seul reproche qu'on peut faire (et que d'ailleurs on fait) à ces fabuleux perfectionnements, c'est qu'alors qu'ils ont comme fonction réelle de soulager l'homme ou l'animal du travail, de réduire à néant l'effort, rendu ainsi inutile, de réduire également à néant le risque de mort blanche ou de ces imbéciles blessures, mutilations, invalidités, stress, maladies et fatigues et même de rendre à l'homme et à l'animal le temps qui est la matière essentielle de sa vie.... Donc,le seul reproche que l'on peut et que l'on doit leur faire est que ces fabuleux bénéfices sont accaparés par certains – sous le vain et stupide prétexte qu'ils investissent... Mais que peuvent-ils donc bien « investir », si ce n'est ce qu'ils ont prélevé sur le travail des autres ? Car, de toute évidence, le travail d'un seul n'y suffirait pas à constituer leur richesse... S'il y en a qui en doutent, s'il y en a qui veulent des démonstrations, qu'ils viennent... Nous leur donnerons des arguments sans détour... Pas scientifiques pour un sou, car en matière d'économie, de science, on ne peut parler... C'est se goberger que de prétendre telle chose. Il n'en existe pas et ne peut en exister. Bref, en résumé et en fait, tout investissement est le résultat de l'effort collectif et toute autre justification est un détournement de sens. Pierre-Joseph avait raison contre Karl : la propriété, c'est le vol (traduisons : la propriété est fondée sur un vol, sur un détournement de valeur). Je rappelle ici que toute richesse est constituée d'une part égale de pauvreté et même, de misère – qu'on le mesure comme on veut, dans n'importe quelle unité – fût-elle monétaire. Par exemple : une richesse de cent milliards de francs, de lires, de marks, de dollars, d'euros ou de yens correspond (a minima, c'est-à-dire sans tenir compte d'autres paramètres) très exactement à un égal montant de misère, à ceci près que la misère se mesure en centimes de n’importe laquelle de ces monnaies de riches. Il est donc terriblement plus dur d'être miséreux que riche. Dès lors, il ne peut y avoir d'autre moyen de constituer une richesse et donc, ces fameux moyens d'investissement, qu'en créant simultanément (et a minima) de la misère en égale grandeur. C'est le fameux : Combien faut-il de pauvres pour faire un riche ? Autrement dit, que faut-il de misère, de morts blanches ou de ces imbéciles blessures, mutilations, invalidités, stress, maladies et fatigues pour constituer, établir, accroître et perpétuer une richesse quelconque ? Le travail en tant que tel, cette dépense d'énergie d'êtres humains ou même, d'animaux est absolument inutile si on peut le faire faire par des machines, des automates ou des robots... Je dirais même qu'il est proprement criminel de le perpétuer... De contraindre, d'obliger, d'amener par toutes voies, que ce soit la force, le fouet, la faim, le salaire ou la pitance, un seul – je dis bien même un seul humain ou animal – à travailler de sorte à en tirer le moindre profit...

C'est d'une indécence terrible... tant la chose met en cause l'absolue égalité des êtres vivants... Il n'y a aucune raison rationnelle et plus encore, morale, à tirer profit d'un autre être – en clair, au détriment d'un autre être vivant. Voilà pourquoi les économistes à la botte excluent a priori la morale de leur raisonnement. S'ils acceptaient l'existence de la morale, d'un monde moral, il leur faudrait constater l'indécence de leur position et celle du système.

C'est, en effet, indécent et criminel, mais il est encore plus criminel d'accaparer le résultat de ce travail, d'en tirer profit... Tel est le crime du riche... Tel est le fondement de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres sans discontinuer... Tirer du profit des autres... Comment appelle-t-on, Marco Valdo M.I. mon ami, ceux qui tirent profit des autres ? Des parasites, quand on est gentil... ce que je ne suis pas... Et des vampires, des barbeaux ou des escrocs, quand on s'exprime clairement comme moi. Voilà pourquoi il nous revient de, tels les Canuts, tisser le linceul de ce vieux monde criminel, assassin, exploiteur, profiteur, riche, indécent, vampire, escroc et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L'ACIÉRIE

Descend silencieuse l'obscurité
Et chaque artisan avec anxiété,
Quand le soleil décline,
Sort de l'atelier…
Des sons de cloches s'entendent alors…
Comme le cœur est heureux.

Sonne cloche, sonne, descend le soir ;
L'homme de l'aciérie rentre en chantant
(Comment peut-il chanter celui qui travaille tout le jour à l'aciérie…)
Il pense à ses enfants et se chante sa maisonnette
(Si tout va bien , c'est un lieu sans commodités…)
Où il y a une soupe et un ange qui l'attendent…
(La célèbre soupe à l'ange…)
Il baise une tête blonde et une chevelure noire…
(Alors : si j'ai bien compris la chevelure noire est celle de sa femme et la chevelure blonde est celle de son enfant. Si par hasard sa femme était blonde et son enfant noir. Très probablement la chanson ne le dirait pas… peut-être pas…)
Comme il est heureux l'homme de l'aciérie !
(Très heureux !)

Dans les hauts fourneaux de la ville,
L'acier fondu déjà étincelle ;
Mais le feu traître écrase le forgeron…
Près du camarade qui meurt là,
Personne ne chante plus…
(Voilà !)

Sonne cloche, sonne, descends le soir ;
Mais l'homme de l'aciérie ne rentre pas
(Je l'avais dit…)
Comme le son des cloches est plus triste
(Très triste le son des cloches…)
Tandis que les enfants attendent le papa et le pain.
(Tous nos espoirs sont dans l'assurance…)
Celle qui espère revient au balcon en vain …
(Elle t'attend)
Mais l'homme de l'aciérie ne rentre pas
(Je l'avais bien dit que cette aciérie portait malheur !)

Sonne cloche, sonne, descend le soir…

envoyé par Marco Valdo M.I. - 31/12/2012 - 15:45


Quella dei Gufi è effettivamente una parodia (con i commenti parlati che smascherano le assurdità della canzone) di una canzone assolutamente seria degli anni 30 scritta da Bixio Cherubini.

Qui l'originale grazie al quale si apprezza ancora meglio l'operazione dei Gufi...

17/4/2023 - 15:43




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