L'année dorée de ma naissance
Est marquée par la danse
Mi-octobre, mi-val d'automne
Dans le lointain, les fanfares résonnent
Golden pommes, pommes d'or
Ville libre, Dantzig est un port
Le Reichsmark se remettait de ses délires
Avant ce fut terrible, après ce sera pire
Oh dangers existentiels de la philosophie trop commode
Un verre à la main, l'Allemagne sacrifiait à la mode
Au casino de Dantzig, dès le mois d'août
Les girls, les girls, les girls, partout
Maman m'attendait avec, dans l'oreille, un ténor
Richard Tauber un vrai tombeur
Je t'ai donné mon cœur...
Je t'ai donné mon corps
Dans le sirop de Franz Lehàr
Pays du sourire et fils du tsar
Moi, impatient, j’attendais ma sortie
L'Allemagne, elle, attendait son Messie
Il viendra, il viendra plaqué or, plaqué or
À Paris, à Berlin, tambour major,
Des girls, girls, girls, partout
Joséphine en bananes semait l'émoi partout.
On dansait beaucoup ces années-là
Longues jambes dénudées, falbalas
Cabarets, casernes, filles à soldats
Atalante courait devant Hippomène
Berlin, Paris, viens, je t'emmène
Bien loin de Dantzig, ville de couloir.
Danser nus, danser dans le noir
Danser sous la pluie,
En attendant le Messie
On dansait beaucoup ces années-là
Oncle Max mimait en agitant les doigts
Longues jambes dénudées, falbalas
Maman a fait un voyage avec Force par la Joie
En Bavière, il y avait un air nouveau
Une danse plus rude, plus rustique
En culottes de cuir aux allures folkloriques
Grandes chaussettes et chapeaux verts à blaireau.
Moi, impatient, j’attendais ma sortie
L'Allemagne attendait son Messie
Il viendra, il viendra gammé or, gammé or
À Berlin, à Paris, tambour major,
Des gars, des gars, des gars, partout
Semant l'effroi, l'effroi, l'effroi, partout
On dansera beaucoup ces années-là
Longues jambes dénudées, falbalas
Cabarets, casernes, filles à soldats
Attelée aux chars de la mort.
Atalante ramassera les pommes d'or
Est marquée par la danse
Mi-octobre, mi-val d'automne
Dans le lointain, les fanfares résonnent
Golden pommes, pommes d'or
Ville libre, Dantzig est un port
Le Reichsmark se remettait de ses délires
Avant ce fut terrible, après ce sera pire
Oh dangers existentiels de la philosophie trop commode
Un verre à la main, l'Allemagne sacrifiait à la mode
Au casino de Dantzig, dès le mois d'août
Les girls, les girls, les girls, partout
Maman m'attendait avec, dans l'oreille, un ténor
Richard Tauber un vrai tombeur
Je t'ai donné mon cœur...
Je t'ai donné mon corps
Dans le sirop de Franz Lehàr
Pays du sourire et fils du tsar
Moi, impatient, j’attendais ma sortie
L'Allemagne, elle, attendait son Messie
Il viendra, il viendra plaqué or, plaqué or
À Paris, à Berlin, tambour major,
Des girls, girls, girls, partout
Joséphine en bananes semait l'émoi partout.
On dansait beaucoup ces années-là
Longues jambes dénudées, falbalas
Cabarets, casernes, filles à soldats
Atalante courait devant Hippomène
Berlin, Paris, viens, je t'emmène
Bien loin de Dantzig, ville de couloir.
Danser nus, danser dans le noir
Danser sous la pluie,
En attendant le Messie
On dansait beaucoup ces années-là
Oncle Max mimait en agitant les doigts
Longues jambes dénudées, falbalas
Maman a fait un voyage avec Force par la Joie
En Bavière, il y avait un air nouveau
Une danse plus rude, plus rustique
En culottes de cuir aux allures folkloriques
Grandes chaussettes et chapeaux verts à blaireau.
Moi, impatient, j’attendais ma sortie
L'Allemagne attendait son Messie
Il viendra, il viendra gammé or, gammé or
À Berlin, à Paris, tambour major,
Des gars, des gars, des gars, partout
Semant l'effroi, l'effroi, l'effroi, partout
On dansera beaucoup ces années-là
Longues jambes dénudées, falbalas
Cabarets, casernes, filles à soldats
Attelée aux chars de la mort.
Atalante ramassera les pommes d'or
inviata da Marco Valdo M.I. - 16/3/2011 - 19:51
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Canzone française – Année dorée de la danse – 1927 – Marco Valdo M.I. – 2011
Histoires d'Allemagne 26
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
C'était donc, dit le narrateur, l'année de ma naissance... On est en 1927 et l'année de la naissance du narrateur et même, dit-il, de sa naissance dorée. Ainsi commence la canzone du jour...
Oui, dit Lucien l'âne en souriant, j'entends bien ce que tu me dis, mais je me pose une question...De quel narrateur s'agit-il ? On devrait logiquement supposer que ce n'est ni Berta, ni Wilhelm, ni le maître d'équipage de l'Empereur... Ni la journaliste suisse, ni les Orages d'Acier, ni à l'Ouest...
Et de fait, tu as raison... Ce n'est aucune de ces personnes et vérifications faites, ce devrait être Günter Grass lui-même. Résumons : selon la canzone, le personnage du narrateur serait né en 1927... Günter Grass est né en 1927 ; à Dantzig (présentement, Gdansk), et dans la canzone, le narrateur dit être né à Dantzig ; Günter Grass est né le 16 octobre et le narrateur parle de la mi-octobre. Et puis, et puis, Günter Grass a écrit le Tambour (Die Blechtrommel) et d'autres histoires, d'autres grands romans, qui avec ce dernier forment « La Trilogie de Dantzig ». Et voilà qui est intéressant, même si c'est un hasard, mais Dantzig est un lieu problématique... et même terriblement problématique, tellement problématique qu'elle Dantzig est une ville et même, comme tu le verras dans la canzone, une ville libre) va être la raison du déclenchement de la future guerre mondiale. Le prétexte qui sera avancé par l'Allemagne pour envahir la Pologne en 1939... Mais comme tu vois, on n'y est pas encore, quoique la rumeur des fanfares se fasse entendre dans le lointain... Mais était-ce celle des fanfares anciennes ou des fanfares futures ? En somme, on était dans ce qu'on a si joliment appelé depuis : l'entre-deux guerres.
Ce serait d'ailleurs, dit Lucien l'âne, ce serait d’ailleurs là une excellente définition de la paix. Du moins tant qu'on n'aura pas mis fin à la Guerre de Cent Mille Ans et à la folle course à la richesse qui y préside, qui pousse les riches à exploiter toujours plus les pauvres et à assurer leur domination par la terreur, y compris quand ils en sentent le besoin par les actions les plus sanglantes. C'est pourquoi, il me semble si important de consacrer ma vie et mon temps à tisser le linceul de ce vieux monde belliqueux, militariste, surarmé et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.