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Canzone della Basilicata

Eugenio Bennato
Language: Neapolitan


Eugenio Bennato

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Grande Sud
(Eugenio Bennato)
L'uomo che verrà [Nannarè]
(Eugenio Bennato)
Thank you, Satan!
(Léo Ferré)


(1980)

In versione strumentale da "Briganti se more" di Musicanova (1980) con il titolo "A la terra di Basilicata"

Carlo Levi, "Lucania 61", 18,50 m x 3,20 m, Palazzo Lafranchi, Matera
Carlo Levi, "Lucania 61", 18,50 m x 3,20 m, Palazzo Lafranchi, Matera


"La Basilicata era uno dei temi musicali che mi venivano richiesti, e riguardava appunto il paesaggio, forse più precisamente il paesaggio come appare a chi viene da Napoli.

Nacque una melodia che accompagnava le panoramiche su quelle vallate e su quelle colline, una musica per quelle terre descritte dal pittore letterato Carlo Levi che vi soggiornò in confino politico e che pittoricamente le descrisse nel romanzo Cristo si è fermato a Eboli.

Alla musica aggiunsi un testo, che scrissi subito dopo per sottolineare la civiltà di quella gente che nella Storia non aveva mai portato guerra a nessuno, ma la guerra l'aveva sempre subita in casa con le invasioni e le dominazioni che nei secoli si erano succedute.

E se cito la città di Torino non è la Torino dell'intrigo di Cavour, ma il vertice del triangolo industriale che nel dopoguerra accoglieva legioni di contadini riciclati operai, ma pur sempre terroni, nelle catene di montaggio delle fabbriche e delle officine."

(Eugenio Bennato da "Brigante se more - viaggio nella musica del Sud", Coniglio editore, 2010)
E che ne saccio d'a Basilicata
dice ca Cristo nun c'è mai venuto
e primma 'e chesta terra s'è fermato
E che ne saccio d'a Basilicata
è na storia o na favola luntana
ca mentre a siente già t'à si' scurdata

A chi ce vole veni' a sta terra
addò o dulore nun è peccato
addò nun ce po' sta mai la guerra
pecché la pace nun c'è mai stata

E si ce vai de juorno a chesta terra
p'e strade ca so' serpe sott'o sole
ce siente o passo de la tarantella

E si ce vai la notte de la luna
e na voce te chiamma da luntano
tu non la sentire, è na fattura

E primma 'e chesta terra
n'angelo s'è fermato
e s'è fermato o tiempo
ma o diavolo c'è stato
è o rosso de la sera
è o nnero d'o cammino
pe' nascere a Matera
e pe' muri' a Torino

Contributed by Lorenzo Masetti - 2011/2/26 - 15:35




Language: Italian

Versione italiana

Lucania 61 di Carlo Levi (particolare)
Lucania 61 di Carlo Levi (particolare)
CANZONE DELLA BASILICATA

E che ne so della Basilicata
dicono che Cristo non c'è mai venuto
e prima di questa terra s'è fermato
E che ne so della Basilicata
è una storia o una favola lontana
che mentre la senti già ti sei dimenticata

A chi ci vuole venire in questa terra
dove il dolore non è peccato
dove non ci può mai essere la guerra
perché la pace non c'è mai stata

E se ci vai di giorno in questa terra
per le strade che sono serpenti sotto il sole
ci si sente il passo della tarantella

E se ci vai la notte con la luna
e una voce ti chiama da lontano
tu non l'ascoltare, è una fattura

E prima di questa terra
un angelo s'è fermato
e s'è fermato il tempo
ma il diavolo c'è stato
è il rosso della sera
è il nero del camino
per nascere a Matera
e per morire a Torino

2011/2/27 - 12:00




Language: French

Version française – CHANSON DE LA BASILICATE – Marco Valdo M.I. – 2011
d'une chanson napolitaine - Canzone della Basilicata – Eugenio Bennato – 1980
d'après la version italienne de Lorenzo Masetti.


« La Basilicate était un des thèmes musicaux qui m'avaient été demandés et cela concernait spécialement le paysage, peut-être plus précisément le paysage comme il apparaît à qui vient de Naples.

Naquit une mélodie qui accompagnait les panoramiques sur ces vallées et sur ces collines, une pour ces terres décrites par le peintre écrivain Carlo Levi qui y séjourna en confiné politique et qui les décrit picturalement dans son roman Le Christ s'est arrêté à Eboli.

À la musique j'ajoutai un texte , que j'écrivis immédiatement après pour souligner la civilisation de ces gens qui dans l'Histoire n'avaient jamais fait la guerre à personne, mais qui avaient subi la guerre chez eux avec les invasions et les dominations qui s'étaient succédés dans les siècles.

Et si je cite la ville de Turin, ce n'est pas la Turin des intrigues de Cavour, mais le sommet du triangle industriel qui dans l'après-guerre accueillait des légions de paysans recyclés en ouvriers, mais pourtant toujours des culs terreux, sur la chaînes de montage des usines et des ateliers. »

(Eugenio Bennato de "Brigante se more - viaggio nella musica del Sud", Coniglio editore, 2010)

Elle s'intitule Chanson pour la Basilicate... Cette chanson du jour... Voilà qui me réjouit, dit Lucien l'âne car comme tu le sais mieux que bien d'autres, la Basilicate est ce pays qui commence au-delà d'Eboli où s'était arrêté le Christ. C'est-à-dire le pays des paysans sans terre et des ânes, bref, le pays des « somari », des « bêtes de somme ». Un pays que j'ai parcouru des milliers de fois que je connais et que j'aime bien.

Pisticci, Carlo Levi e donna in costume - foto di Mario Carbone
Pisticci, Carlo Levi e donna in costume - foto di Mario Carbone


C'est bien elle – Basilicate ou Lucanie, la terre où Carlo Levi, Torinese del Sud, fut exilé, où il vécut , où il peignit et où – à sa demande – il fut enterré (à Aliano, alias Gagliano). Né à Turin et enterré non loin de Matera. Chemin inverse de celui du paysan de la chanson :

"C'est le rouge du soir
C'est le noir de la cheminée
Pour naître à Matera
Et pour mourir à Turin."



Cela me rappelle, tout comme à toi sûrement, notre ami Léo Ferré et sa chanson Thank You, Satan!:

Les deux couleurs de ton pays:
Le rouge pour naître à Barcelone;
Le noir pour mourir à Paris.


Je l'avais aussi senti et mille autres choses encore dans cette chanson d'Eugenio Bennato. Par exemple, tu sais aussi que j'ai traduit en langue française (la seule que je connaisse) à peu près tout ce qui m'est passé par les mains de Carlo Levi, que personnellement, j'estime être un des grands écrivains du siècle dernier... ou plus simplement dit, un écrivain. Comme tu le verras dans ma biographie ici esquissée, j'en suis un des descendants littéraires. Et tu auras sans doute noté qu'il y a sur ce même site plus de cent canzones levianes et notamment le cycle du Cahier Ligné (tiré du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi), cycle qui – à lui seul – comporte cent-quatre canzones, dont Les Crêtes de Lucanie.

Et puis, as-tu vu le tableau que Lorenzo a mis en illustration de la chanson du jour...

Et comment... C'est un des monuments de la peinture italienne, toutes époques confondues. C'est Cristò si è fermato a Eboli en une toile, mais quelle toile... Regarde les dimensions - 18,50 m x 3,20 m.
Avec Carlo Levi, on entre dans un univers de cohérence, dans cette autre société dans laquelle nous vivons toi et moi et les personnages du tableau - dont Carlo Levi lui-même l'homme aux cheveux roux, ce monde des pauvres de l'autre côté d'Eboli, cette société transhistorique, anhistorique – car l'histoire est toujours celle des vainqueurs, l'histoire est faite la plupart du temps – par et pour les gens de pouvoir. Les pauvres n'ont pas d'histoire ou alors, une histoire en creux. Les pauvres : « On ne les voit jamais que lorsqu'on a peur d'eux... ». Le « on », ici, ce sont les riches et leurs partisans qui font aux pauvres la Guerre de Cent Mille Ans afin de maintenir en place leur société, d'accroître encore et toujours leurs richesses, de renforcer leur pouvoir, d'étendre leurs prérogatives, d'exploiter les hommes et la terre et de perpétuer leur domination.


Voilà pourquoi, nous autres, nous qui sommes volontairement restés de l'autre côté du mur, nous devons « obstinément et en sens contraire » tisser le linceul de ce vieux monde tout perclus de pouvoir et cacochyme.


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
CHANSON DE LA BASILICATE

Et que sais-je de la Basilicate
On dit que le Christ n'y est jamais arrivé
Et qu'avant cette terre, il s'est arrêté
Et que sais-je de la Basilicate
C'est une histoire ou une fable lointaine
Qu'on oublie dès qu'on l'entend

À celui qui veut venir sur cette terre
Où la douleur n'est pas un péché
Où il ne peut jamais y avoir la guerre
Car il n'y a jamais eu de paix.

Et si tu y vas un jour sur cette terre
Où les routes sont des serpents sous le soleil
Où l'on entend le pas de la tarentelle

Et si tu y vas sous la lune
Et qu'une voix t'appelle au loin
Ne l'écoute pas, c'est une sorcellerie

Et avant cette terre
Un ange s'est arrêté
Et s'est arrêté le temps
Mais là, le diable a été
C'est le rouge du soir
C'est le noir de la cheminée
Pour naître à Matera
Et pour mourir à Turin.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2011/2/27 - 20:21




Language: French

Version française – CHANSON DE LA BASILICATE – Marco Valdo M.I. – 2015
D’après la version italienne
D’une chanson napolitaine – Canzone della Basilicata – Eugenio Bennato – 1980

Juste une nouvelle version française à quatre ans d'intervalle... J'avais oublié que je l'avais déjà traduite...

Mais elles sont différentes.

C'est le charme de la traduction "d'être toujours la mâme et une autre, pourtant".

Ainsi parlait Marco Valdo M.I.
CHANSON DE LA BASILICATE

Et qu’est-ce que j’en sais de la Basilicate ?
On dit que le Christ n’y est jamais venu
Et s’est arrêté avant cette terre.
Et qu’est-ce que j’en sais de la Basilicate ?
C’est une histoire ou un lointain mythe
Qu’on oublie à peine les a-t-on entendus.

À celui qui veut venir sur cette terre
Où la douleur n’est pas péché
Où ne peut jamais exister la guerre
Car la paix n’y a jamais été.
Et quand on y va de jour sur cette terre
Par les routes serpentent sous le soleil,
On y entend le pas de la tarentelle.

Et quand on y va une nuit de lune
Que de loin, une voix appelle
Ne l’écoutez pas, c’est une strige
Et avant cette terre
Un ange s’est arrêté
Et le temps s’est arrêté
Mais le diable est arrivé.
Il y a le rouge du soir,
Il y a la cheminée et le noir.
On naît à Matera
Et à Turin, on mourra.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2015/11/10 - 22:24


Mi sembra significativo che il dipinto di Carlo Levi "Lucania '61" fosse stato scelto per rappresentare la Basilicata alla "mostra delle regioni" organizzata a Torino per il centenario dell'Unità d'Italia. Nonostante tutto cinquant'anni fa si dava spazio ad un pittore e intellettuale "meridionalista", pur essendo torinese (ma un torinese del sud, come amava definirsi), mentre oggi siamo solo sommersi dalla retorica del patriottismo.

Lorenzo - 2011/2/26 - 19:37




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