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Tatranky

Offlaga Disco Pax
Langue: italien


Offlaga Disco Pax

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(Offlaga Disco Pax)


[2005]
Album “Socialismo tascabile (prove tecniche di trasmissione)”

2718488466
Praga.
Praga è una città
dove non sopravvive niente
di quaranta anni di guerra fredda:
nessuna falce e martello,
statua, monumento
ricorda ciò che era fino a quindici anni fa.
Una rimozione
sfrontata.
Ripulita dal grigiore brezneviano
Praga splende nei suoi palazzi barocchi e liberty
pieni di turisti più o meno sessuali
e appare piccola,
misteriosa
e decadente
nonostante gli sforzi
di mostrare un’economia in espansione.
Cerco le tracce dell’immobilismo del regime
ma vedo solo le ferite della modernità occidentale
e nessuna testimonianza degli errori,
degli orrori
e delle ingenuità marxiste
si esprime ai miei occhi.
Dormo in un caseggiato anonimo:
aspetto pulito ma vecchio,
enormi somiglianze
con i quartieri IACP italiani
degli anni sessanta.
E miseria in giro
meno che in certe nostre città.
Esordisco nella vita notturna al Lucerna,
un club sotterraneo
modello febbre del sabato sera.
C’è una serata anni ottanta
e l’entrata costa circa 2 euro.
Come al solito, sono il più vecchio nel locale.
Nello schermo ad un lato della pista
passano i video delle canzoni che il dj mette su,
ma gli anni ottanta di Praga
sono meno rigorosi dei nostri
e la scaletta è vergognosa.
I Modern Talking,
Samantha Fox,
Nick Kershaw
e via così fino ad un inatteso regalo:
parte
felicità di Albano e Romina.
La cantano tutti e mi sento malissimo
e mi rendo conto solo adesso
che l’eredità del comunismo non va cercata nell’architettura e nei simboli,
ma nell’anima di un popolo.
Ed eccola qua l’anima negli anni ottanta cecoslovacchi:
felicità e il suo video colorato
che parla del sole e dell’amore italiano
mentre in Boemia tutto è fermo,
mentre in Boemia tutto è immobile.
Ma anche ora c’è una tristezza assurda,
nessuno si diverte,
sarà che è lunedì sera,
sarà che è gente fredda,
sarà che non c’è il mare a Praga
e allora mi domando per quanto tempo ancora i bimbi boemi
vorranno guardare i cartoni animati della Talpa
invece che quelli americani o giapponesi?
Per fortuna che all’uscita
una ragazza nota felice
la mia maglietta dei Depeche Mode,
basta poco per sentirmi meglio.
Dubček direbbe
che poteva andare diversamente
e almeno lui ha fatto in tempo a vedere la differenza
a volte astratta
tra un regime imposto con i carri armati
ed uno imposto più sottilmente col dollaro,
il marco
l’euro.
I tedeschi si sono comprati perfino la Skoda.
La fabbrica!
Come souvenir
ho portato trenta confezioni di wafer Tatranky,
pacchetti tipo Loacker
ma molto più buoni.
Solo dopo qualche giorno
ho notato un marchio un po’ nascosto:
Danone.
Danone...
Ci hanno davvero preso tutto!
Ci hanno preso tutto.

envoyé par Bartleby - 7/12/2010 - 15:12



Langue: français

Version française - MÊME TATRANKY – Marco Valdo M.I. – 2010
Chanson italienne – Tatranky – Offlaga Disco Pax – 2005

Malgré tout, Lucien l'âne mon ami, malgré tout, Prague, Prague, la ville de Mozart et de Kafka, de Jaroslav Hasek et donc de Chveik le soldat et de Milan Kundera exerce une certaine fascination. On a dans la tête, quand on entend ce nom, une idée de printemps, une idée de jeunesse avide de liberté et d'un monde nouveau et intelligent, d'un monde qui fleure bon la culture, d'un monde peu ou pas du tout intéressé par l'argent et tout ce qui s'ensuit,indifférent aux jeux de l'apparence et du mercantilisme. Prague, une ville qui portait l'espérance d'un monde meilleur, d'un autre monde possible, d'un monde qui aurait tenté le pari du socialisme et de la liberté.

Mais, Marco Valdo M.I. mon ami, souviens-toi aussi que Prague est la ville de Pavel Kohout et de « L'Homme qui marchait au plafond » et je crois bien, d'après ce que j'en sais, que l'on continue à marcher au plafond dans ce monde inversé qui est celui où l'on considère comme normal, et même légal, le fait d'exploiter les autres ou de pouvoir accaparer d'incommensurables richesses au détriment de l'avenir-même de l'espèce.

La chanson montre que la soi-disant libération des gens de Prague et environs n'a finalement abouti qu'à les banaliser dans le moule du système, qu'à les normaliser sous la houlette des institutions internationales qui sont les instruments les plus efficaces pour mettre les peuples au pas. C'est l'histoire du loup déguisé en grand'mère. Dis, Mère'Grand, pourquoi tu nous as libérés... « C'est pour mieux t'asservir, mon enfant » ; Dis, Mère'Grand, pourquoi tu as acheté notre usine... « C'est pour mieux t'exploiter mon enfant... » ; Dis, Mère'Grand, pourquoi tu nous as pris nos biscuits Tatranky... C'est pour mieux te les vendre mon enfant...



Cette histoire de normalisation à Prague s'est reproduite plusieurs fois dans l'histoire de cette ville... Cette fois, c'est la normalisation par l'Europe capitaliste, libérale et elle se fait par la monnaie – l'Euro et le tourisme. Il paraît d'ailleurs qu'on s'y ennuie ferme à Prague... Normalisation et banalisation ont frappé, là comme ailleurs. Il s'agit en fait de mettre le monde au pas ; c'est un des aspects de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres, contre les peuples, pour accroître toujours et encore leurs misérables richesses, leurs dérisoires pouvoirs et leurs médiocres privilèges. Ainsi, va le monde... Leur monde... Et je te le dis moi, Marco Valdo M.I. mon ami, nous devons plus que jamais tisser le linceul de ce vieux monde mercantile, ennuyeux et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
MÊME TATRANKY

Prague
Prague est une ville
Où rien ne survit
Des quarante années de guerre froide
Aucune faucille, aucun marteau
Aucune statue, aucun monument
Ne rappelle ce qu'il y avait là il y a quinze ans.
Une destitution
Effrontée
Nettoyée de la grisaille brejnievienne
Prague resplendit de ses immeubles baroques et liberty
Remplis de touristes plus ou moins sexuels
Et elle paraît petite
Et mystérieuse
Et décadente
Malgré ses efforts
Pour présenter une économie en expansion.
Je cherche les traces du régime de l'immobilisme
Mais je vois seulement les blessures de la modernité occidentale
Et aucun témoignage des erreurs,
Des horreurs
Et de l'ingénuité marxistes
N'apparaît à mes yeux.
Je dors dans un immeuble anonyme
Propre d'aspect mais vieux
Aux énormes ressemblances
Avec nos quartiers HLM
Des années soixante.
Et la misère tout autour
Moins qu'en certaines villes de chez nous.
Je sors dans la vie nocturne à la Lucerna
Un club souterrain
Modèle fièvre du samedi soir
C'est une soirée années quatre-vingt
L'entrée coûte deux euros.
Comme à l'habitude, je suis le plus vieux dans la salle.
Sur l'écran d'un côté de la piste
Passent les vidéos des chansons que passe le déjé,
Mais les années quatre-vingt de Prague
Sont moins rigoureuses que les nôtres
Et la programmation est une honte.
Les Modern Talking,
Samantha Fox,
Nick Kershaw
Et ainsi de suite, jusqu'à un cadeau inattendu :
Démarre
Felicità d'Al Bano et Romina.
Tous la chantent et je me sens très mal
Et je me rends compte seulement à présent
Que l'héritage du communisme ne se situe pas dans l'architecture et dans les symboles,
Mais dans l'âme d'un peuple.
Et la voilà, là, l'âme des années quatre-vingt tchécoslovaques
Felicità et son vidéo coloré
Qui parle du soleil et de l'amour italiens
Tandis qu'en Bohème, tout est bloqué
Tandis qu'en Bohème, tout est immobile.
Mais même, maintenant, c'est d'une tristesse absurde
Personne ne se divertit,
On dirait le lundi soir,
On dirait des gens froids,
Il n'y a pas la mer à Prague
Et alors, je me demande combien de temps encore les enfants de Bohème
Vont encore regarder les dessins animés de la Taupe
Au lieu des étazuniens ou des japonais ?
Par chance lors de cette sortie
Une fille remarqua heureuse
Ma chemisette Dépêche Mode,
Cela a suffi pour que je me sente mieux.
Dubček dirait
Que cela pouvait être autrement
Et lui au moins il a fait en son temps voir la différence
Parfois abstraitement
Entre un régime imposé avec des chars
Et un régime imposé plus subtilement avec le dollar
Le mark
L'euro.
Les Allemands ont fini par s'acheter Skoda.
L'usine !
Comme souvenir
J'ai rapporté trente paquets de wafers Tatranky,
Des petits paquets type – Loacker
Mais bien meilleurs.
Seulement après quelques jours
J'ai remarqué une marque un peu cachée
Danone
Danone
Ils nous ont vraiment tout pris !
Ils nous ont tout pris.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 7/12/2010 - 22:01


Confronto tra i Tatranky e i Loacker, con relativa confutazione

Ahmed il Lavavetri - 8/12/2010 - 12:16


À propos de tout prendre, c'est la même chose en zone de langue française - c'est également Danone qui répand la
version française des Tatrankys

Marco Valdo M.I. - 8/12/2010 - 21:54




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