Langue   

La ballata di Pereira

Marco Valdo M.I.
Langue: italien


Liste des versions


Peut vous intéresser aussi...

Toutes voiles dehors (Chant de l’équipage)
(Marco Valdo M.I.)
Irène de la nuit
(Marco Valdo M.I.)
Torquemada
(Germano Bonaveri)


La ballata di Pereira

Canzone italiana – La ballata di Pereira – Marco Valdo M.I. – 2010


Canzone tabucchiana, scritta in Italiano e commentata in francese, dopo essere tradotta dall'autore stesso. Insomma, un'autotraduzione.
Dunque, per il commento, vedere LA BALLADE DE PEREIRA.

Marcello Mastroianni in "Sostiene Pereira" tratto dal romanzo di Antonio Tabucchi
Marcello Mastroianni in "Sostiene Pereira" tratto dal romanzo di Antonio Tabucchi
In quella giornata sfavillante su Lisbona
Puzzava di fritto nella stanza del Lisbôa
Io, Pereira, pensavo alla morte
Proprio in quel bel giorno d'estate
Sostiene Pereira

Questa città puzza di morte
Tutta l'Europa puzza di morte
In Alentejano, la vigilia, la polizia aveva
Ammazzato un carrettiere socialista
Sostiene Pereira

La redazione del Lisbôa sta
A due passi della macelleria ebraica
La portiera è una megera
Un'informatrice della polizia
Sostiene Pereira

La chittara e la viola suonavano
Marta ballava un valzer con l'uomo grasso
Subito disse : di questa festa salazarista sono stufa
Rimettendo il cappello, Marta ci lasciava
Sostiene Pereira

Niente Garcia Lorca, è un sovversivo
C'è una guerra civile in Spagna
Le autorità portoghesi sono alleate di Franco
Niente Garcia Lorca al Lisbôa
Sostiene Pereira

Senta Celeste, lei è la portiera
Lei ha il difetto di ficcare il naso
Nelle cose che non la riguardano
È proprio questo che non mi va
Sostiene Pereira

Passo davanti alla macelleria
Noto i frantumi della vetrina
E le scritte chi imbrattano la facciata
Sono teppisti. E la polizia ?
Sostiene Pereira.

Ebbene Marinetti è una carogna
Marinetti ha cominciato a cantare la guerra
Ha salutato la marcia su Roma
Bisogna dirlo : Marinetti è una carogna..
Sostiene Pereira.

Pereira si accomoda in un scompartimento
È una signora bella, bionda, con una gamba di legno
Le piace il Portogallo ? Mi piace molto.
Ma non è il paese per il popolo a cui appartengo.
Sostiene Pereira

Sopra di lui, c'era il suo direttore
Un personaggio de regime e c'era il regime
In Portogallo, tutti erano imbavagliati
Non si poteva esprimere proprie opinioni.
Sostiene Pereira

Meglio prendere notizie a voce, Manuel.
Dai giornali non si sa mai niente
Che notizie ci sono, Manuel ?
Cose turche, cose turche, dottore.
Sostiene Pereira.

Dalla Spagna è arrivato mio cugino
Per reclutare volontari per le brigate
E allora ? Allora, dottore, bisogna nasconderlo
Conosco una pensioncina per coppiette clandestine, forse...
Sostiene Pereira.

Smetta di frequentare il passato
È troppo pieno di nostalgia e di ricordi
Bisogna frequentare il futuro.
Bisogna conoscere i giovani
Sostiene Pereira

Lo sa cosa gridano i nazionalisti spagnoli ?
Gridano : Viva la Muerte !
E io di morte non voglio sentire
Mi piace la vita e tutti i suoi eventi.
Sostiene Pereira

Era innamorato d'una ragazza color di rame
Monteiro Rossi è morto pestato a sangue
A colpi di calcio della pistola e di manganello
Gli avevano fracassato il cranio.
Sostiene Pereira

Nella piccola valigia misi il necessario
Un bel nuovissimo passaporto francese
Con la foto d'un uomo, come me, grasso
Un certo François Baudin, un bel nome.
Sostiene Pereira

envoyé par Marco Valdo M.I. - 2/12/2010 - 15:43



Langue: français

Version française – LA BALLADE DE PEREIRA – Marco Valdo M.I. – 2010
Chanson italienne – La ballata di Pereira – Marco Valdo M.I. – 2010

Jusqu'à présent, mon ami Lucien l'âne aux sabots inusables, je t'avais fait connaître des chansons que j'avais écrites à partir de textes de Carlo Levi et je les avais appelées des canzones lévianes. Eh bien, voici une chanson tabucchiane, qui, comme son nom l'indique, vient tout droit d'une œuvre de l'écrivain Antonio Tabucchi, grand connaisseur du Portugal et traducteur de Pessoa, entre autres choses. Elle raconte à sa manière, il faudrait dire à ma manière, l'histoire rapportée par Tabucchi lui-même dans un roman intitulé « Sostiene Pereira », dont tu retrouveras la trace dans l'antienne (Prétend Pereira) qui ponctue et termine ainsi chacun des quartets. Comme l'indique le titre, ceci est la version française...

Qu'est-ce à dire ?, ce serait donc une chanson que tu as traduite ?

Exactement. Je l'ai composée directement en italien avec l'aide du roman de Tabucchi, sans lequel je n'aurais rien pu faire. C'est d'ailleurs une incitation à lire Tabucchi et c'est une canzone italienne que j'ai traduite en français – forcément, a posteriori. Il est très étrange de se traduire soi-même, mais tel est le fait. Je dirais qu'en voilà assez sur moi et mon travail et qu'il est temps de parler de la canzone. D'elle, on pourrait dire qu'elle est un roman-express, sous forme de poème, sous forme de chanson. Mais tel est le défaut du barde, fût-il gaulois, même si on ne sait pas trop de quoi un gaulois peut bien être constitué, ni à quoi il devrait sa qualité (si c'en est une...) de gaulois. Tel est donc le défaut du barde qu'il ramène tout sous forme de canzone.

Mais, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as là mis le doigt sur un point sensible. Car ce qui vaut pour ton Gaulois vaut évidemment pour toutes les nationalités du monde...

Si tu dis cela, Lucien l'âne mon ami, tu vas comprendre parfaitement la canzone, dont c'est un des thèmes sous-jacents : la mise en cause de toute nationalité, en particulier en ce cas, de la portugaise. Et plus encore, la mise en cause de l'idée de race chez les hommes...si, si... crois-moi, on a réussi à inventer l'existence de races chez les humains. Passe encore, tu l'admettras qu'on distingue des races chez les animaux et qu'entre l'éléphant et la mouche, on puisse faire des distinctions raciales. Mais chez les humains, c'est une aberration. Bien entendu, si l'action se situe au Portugal, elle aurait pu se situer ailleurs et on peut très facilement la transposer dans d'autres lieux et dans d'autres temps. C'est d'ailleurs bien ainsi que les Italiens l'avaient interprété lorsque le roman fut publié. Antonio Tabucchi s'en était expliqué dans le magazine littéraire français : Lire. Voici ce que disait Antonio Tabucchi : « C'est une lecture politique de mon roman qui est responsable de son succès. « Pereira prétend » est arrivé au bon moment. Sans que je l'aie prévu. Il est sorti en janvier 1994, trois mois avant les élections qui ont vu la victoire de Berlusconi et de sa droite douteuse, typiquement italienne. Beaucoup de gens se sont reconnus dans le personnage et l'époque. Ils ont découvert dans l'air qu'ils respirent aujourd'hui quelque chose qui ressemble aux années 30 – 40, celles des Salazar, Franco, Mussolini et Hitler. Surtout, ils ont perçu le livre comme l'histoire d'une mort et d'une renaissance civique dans un environnement nationaliste, xénophobe et raciste. Et Pereira est devenu le symbole, le porte-drapeau de tous les opposants, de tous les résistants à cette droite berlusconienne. » (Antonio Tabucchi, Lire, Juillet 1995)

Oui mais, dit Lucien l'âne en agitant les oreilles en points d'interrogation, elle raconte quoi ta chanson ?

En gros, c'est l'histoire de Pereira, un journaliste portugais, un vieux journaliste, malade, cardiaque, presqu'arrivé à l'orée de la retraite, un grand spécialiste des faits divers qu'on a recyclé dans la rubrique culturelle. C'est là une des choses les plus intéressantes du livre, car tout va découler finalement de ce glissement. Pour bien m'expliquer, les « faits divers » dans la presse, c'est ce qui (sauf exception) remplit à bon compte les journaux sans impliquer jamais d'engagement sur le terrain politique. Des faits, des faits, des faits et si possible, des fesses, des fesses, des fesses, qui ne doivent même pas être vrai(e)s et même, la plupart du temps sont manipulé(e)s. C'est l'état de la presse actuelle... Disons de la "grande presse", à quelques exceptions près. Le fait-divers construit une société conservatrice à souhait : les bons sont toujours du côté de l'ordre établi ; les mauvais sont des délinquants, des criminels. Il n'y a pas de possibilité de changement dans un tel univers et c'est bien son but. Les bons se composent des juges (impartiaux et justes), des autorités (démocratiques, ou censées l'être, qui protègent les citoyens contre eux-mêmes) et des forces de l'ordre : les policiers, les militaires et leurs aides en tous genres, y compris les indicateurs, les milices... (qui protègent les autorités). Les mauvais, c'est simple : ce sont tous ceux que les premiers nommés désignent comme tels. Le policier, le juge, l'autorité t'accusent, te désignent et te voilà suspect, inculpé... Et s'instille ainsi la peur, car « ils » ont le pouvoir et les moyens (financés par ton travail...) de te condamner, te punir, t'enfermer, te taper dessus, te priver de ressources, te mettre en prison, t'enfermer dans des asiles ou dans des camps d'internement... Finalement aussi, de te torturer, de te tuer. C'est ta pauvre parole contre l'ordre établi.

Je vois, je vois, dit Lucien l'âne en piaffant. Mais où veux-tu en venir ?

À ceci donc, Lucien l'âne mon ami : quand on vit dans l'univers du fait-divers, on est enfermé dans la pensée unique, dans le respect de celui qui est au pouvoir, de ceux qui ont en mains les clés du royaume, de ceux qui protègent. En somme, si on regarde cela du point de vue qui est habituellement le nôtre, qu'on mesure cela à l'aune de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux aux pauvres afin de se rendre plus riches et plus puissants encore, on voit bien que le fait-divers, c'est le journalisme qui (à de très rares exceptions, très vite éliminées) ne met jamais en cause le pouvoir des riches, qui sert à distraire les gens des vrais enjeux... Donc, notre Pereira à qui l'on va confier la rubrique culturelle, qu'on relègue dans une pièce sordide où il pue en permanence la friture, Pereira sans le chercher et sans le vouloir vraiment, parce qu'il s'ouvre l'esprit par la littérature, va basculer du camp des riches vers celui des pauvres. Il va très exactement effectuer une révolution et changer de régime, y compris alimentaire. Il va même être amené – en raison de ses actes, à changer de personnalité, de pays et même de nom – Pereira deviendra François Baudin . Pour le reste, voir la canzone et si affinités, voir le roman de Tabucchi.

Dois-je comprendre que Pereira et Antonio Tabucchi, comme nous, tisseraient patiemment et obstinément le linceul de ce monde obscène et cacochyme ?

En effet...

Ainsi Parlaient Marco Valdo MI. et Lucien Lane.
LA BALLADE DE PEREIRA

Cette journée rayonnait sur Lisbonne
Il puait la friture dans le bureau du Lisbôa
Moi, Pereira, je pensais à la mort
Précisément en ce beau jour d'été
Prétend Pereira

Cette ville pue la mort
Toute l'Europe pue la mort
Dans l'Alentejano, la veille, la police avait
Assassiné un charretier socialiste
Prétend Pereira

La rédaction du Lisbôa se trouve
À deux pas de la boucherie casher
La concierge est une mégère
Une informatrice de la police.
Prétend Pereira

La guitare et le violon jouaient
Marta dansait une valse avec l'homme gras
D'un coup elle dit : J'en marre de cette fête salazariste
Remontant son chapeau, Marta nous laissa.
Prétend Pereira

Pas de Garcia Lorca, c'est un subversif
Il y a une guerre civile en Espagne
Les autorités portugaises sont alliées de Franco
Pas de Garcia Lorca au Lisbôa.
Prétend Pereira

Écoutez Céleste, vous êtes la concierge
Vous avez le défaut de foutre votre nez
Dans les choses qui ne vous regardent pas
C'est justement ça qui ne me convient pas.
Prétend Pereira

Je passe devant la boucherie
Je note les débris de la vitrine
Et les inscriptions qui salissent la façade
Ce sont des voyous. Et la police ?
Prétend Pereira

Eh bien, Marinetti est une charogne
Marinetti a commencé par chanter la guerre
Il a salué la marche sur Rome
Il faut le dire : Marinetti est une charogne...
Prétend Pereira

Pereira s'installe dans un compartiment
Il y a une femme belle, blonde, avec une jambe de bois
Le Portugal vous plaît-il ? Il me plaît beaucoup
Mais ce n'est pas un pays pour le peuple auquel j'appartiens.
Prétend Pereira.

Au dessus de lui, il y avait son directeur
Un personnage du régime et il y avait le régime.
Au Portugal, tous étaient bâillonnes.
On ne pouvait pas exprimer ses opinions.
Prétend Pereira

Il vaut mieux apprendre les nouvelles par la rumeur, Manuel
Par les journaux, on ne sait jamais rien
Quelles sont les nouvelles, Manuel ?
Des choses turques, des choses turques, docteur.
Prétend Pereira

Mon cousin est arrivé d'Espagne
Pour recruter des volontaires pour les brigades
Et alors ? Alors, docteur, il faut le cacher
Je connais une pension pour couples clandestins, peut-être...
Prétend Pereira

Cessez de fréquenter le passé
Il est trop plein de nostalgie et de souvenirs
Il faut fréquenter le futur
Il faut connaître les jeunes
Prétend Pereira

Savez-vous ce que crient les nationalistes espagnols ?
Ils crient : Vive la Mort !
Et moi, de la mort, je ne veux rien savoir
La vie me plaît et tous ses rebondissements.
Prétend Pereira

Il était amoureux d'une fille couleur de cuivre
Monteiro Rossi est mort battu à sang
Ils lui avaient fracassé le crâne
À coups de crosse de revolver et de matraque
Prétend Pereira

Dans ma petite valise, je mis le nécessaire
Un passeport français tout neuf
Avec la photo d'un homme, comme moi, gras
Un certain François Baudin, un beau nom.
Prétend Pereira

envoyé par Marco Valdo M.I. - 2/12/2010 - 15:58


DQ82 - 25/3/2012 - 17:26


Presentando un altro suo libro "Tristano muore", Antonio Tabucchi coglie l'occasione per parlare di un altro paio di cose che rimangono come mai attuali e vanno ben oltre un discorso che sarebbe un semplice commento a questa sua grande opera. Non è un canto, nemmeno una canzone, è un grido.

http://www.viadeiserpenti.it/wp-conten...


Krzysiek Wrona - 14/6/2015 - 20:49




Page principale CCG

indiquer les éventuelles erreurs dans les textes ou dans les commentaires antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org