Guardate questo treno come è nero
Guardate questo treno come è nero
è il treno della disperazione.
è il treno della disperazione
Piangete forte mogli, mamme piangete
voi mamme piangete
gli uomini vostri dovete lasciare
gli uomini vostri dovete lasciare
Per poter sfamare questi bambini
oh questi bambini
dobbiamo andarcene molto lontano
dobbiamo andarcene molto lontano.
La terra nostra dobbiamo lasciare
noi dobbiamo lasciare
per venti franchi di questi corvi neri
per venti franchi di questi corvi neri.
Noi La terra la dobbiamo pagare,
Noi nel nord dobbiamo pagare
con la vita un tozzo di pane
con la vita un tozzo di pane.
Lavoratori che sudate sangue
Lavoratori che sudate sangue
per anni e anni in una terra lontana
per anni e anni in una terra lontana
il giorno del ritorno si avvicina
il giorno del ritorno si avvicina
per non partire più da terra nostra
per non partire più da terra nostra.
Guardate questo treno come è nero
Guardate questo treno come è nero
è il treno della disperazione.
è il treno della disperazione
Guardate questo treno come è nero
è il treno della disperazione.
è il treno della disperazione
Piangete forte mogli, mamme piangete
voi mamme piangete
gli uomini vostri dovete lasciare
gli uomini vostri dovete lasciare
Per poter sfamare questi bambini
oh questi bambini
dobbiamo andarcene molto lontano
dobbiamo andarcene molto lontano.
La terra nostra dobbiamo lasciare
noi dobbiamo lasciare
per venti franchi di questi corvi neri
per venti franchi di questi corvi neri.
Noi La terra la dobbiamo pagare,
Noi nel nord dobbiamo pagare
con la vita un tozzo di pane
con la vita un tozzo di pane.
Lavoratori che sudate sangue
Lavoratori che sudate sangue
per anni e anni in una terra lontana
per anni e anni in una terra lontana
il giorno del ritorno si avvicina
il giorno del ritorno si avvicina
per non partire più da terra nostra
per non partire più da terra nostra.
Guardate questo treno come è nero
Guardate questo treno come è nero
è il treno della disperazione.
è il treno della disperazione
Contributed by DoNQuijote - 2010/12/1 - 10:02
Language: Sicilian
Questo il testo originale siciliano:
Guardati chistu trenu cum'è nivuru
oi cum'è nivuru
è lu trenu d'a disperaziuni
è lu trenu d'a disperaziuni.
Chianciti forti mugghieri, mammi chianciti,
oi mammi chianciti,
l'omini vosta aviti da lassari
l'omini vosta aviti da lassari.
Pi putiri sfamari 'sti piccirilli
oi 'sti piccirilli
inn'amu iri luntanu assai
ninn'amu iri luntanu assai.
'A terra nostra amu da lassari,
oi amu lassari
pi' vinti franchi di 'sti corvi nivuri
pi' vinti franchi di 'sti corvi nivuri.
Là subba dintu u' Nordu amu pagari,
oi amu pagari
cu la vita nu tuozzo di pani
cu la vita nu tuozzo di pani.
Lavuratura ca jittati 'u sangu
ca jittati 'u sangu
pi anni e anni 'nta na terra luntana
pi anni e anni 'nta na terra luntana
lu jurnu ca turnati s'avvicina
oi, s'avvicina
pi nun partiri chiù d'a terra nostra
pi nun partiri chiù d'a terra nostra.
oi cum'è nivuru
è lu trenu d'a disperaziuni
è lu trenu d'a disperaziuni.
Chianciti forti mugghieri, mammi chianciti,
oi mammi chianciti,
l'omini vosta aviti da lassari
l'omini vosta aviti da lassari.
Pi putiri sfamari 'sti piccirilli
oi 'sti piccirilli
inn'amu iri luntanu assai
ninn'amu iri luntanu assai.
'A terra nostra amu da lassari,
oi amu lassari
pi' vinti franchi di 'sti corvi nivuri
pi' vinti franchi di 'sti corvi nivuri.
Là subba dintu u' Nordu amu pagari,
oi amu pagari
cu la vita nu tuozzo di pani
cu la vita nu tuozzo di pani.
Lavuratura ca jittati 'u sangu
ca jittati 'u sangu
pi anni e anni 'nta na terra luntana
pi anni e anni 'nta na terra luntana
lu jurnu ca turnati s'avvicina
oi, s'avvicina
pi nun partiri chiù d'a terra nostra
pi nun partiri chiù d'a terra nostra.
Contributed by DonQuijote82 - 2010/12/1 - 10:02
Language: French
Version française – LE TRAIN DU DÉSESPOIR – Marco Valdo M.I. – 2010
Chanson italienne – Il treno della disperazione – Del Sangre
Dans les années 1920, les lois étazuniennes qui limitaient l'afflux des étrangers et les lois fascistes sur l'abandon des campagnes étouffèrent en grande part l'émigration comme soupape de sécurité du chômage. C'est seulement après la seconde guerre que reprit de façon appréciable le flux migratoire. Les lignes des mouvements principaux toutefois sont différents : la direction est le Nord, au-delà des Alpes ou vers les centres industriels de Turin et de Milan, et les dimensions de l'exode croissent en proportion du développement industriel. Vers la fin des années 50 et au début des années 60, environ deux millions de personnes se sont déplacées vers le Nord. Le symbole de ce voyage est le train, sombre et étrange trajet d'une terre de couleurs à une ville de brouillard et de béton armé.
La production de chants sur l'émigration de ces années est très différente de celle qui précède ;celle de la plupart d'entre elles peut être rapportée à un auteur déterminé ; c'est parfois de la poésie cultivée mais souvent, et c'est peut-être l'aspect le plus intéressant, c'est l'œuvre de travailleurs émigrés qui se servent de la chanson pour faire connaître le réalité dans un milieu plus vaste que leurs seuls pays et qui donc écrivent en italien plutôt qu'en dialecte. Les thèmes reflètent le changement survenu dans les modes de vie et dans la conscience des gens du Sud ; les possibilités de communication sont énormément plus amples; du Nord arrivent les nouvelles de la vie des émigrés, et ce sont des nouvelles tristes qui parlent de haines raciales, de devoirs sans droits, de morts blanches : le Nord est seulement une amère nécessité ; il ne devînt jamais, même pour un instant, un mythe. On retrouve dans ces chants les accents de tristesse pour la séparation du pays natal, mais on regarde avec un grand sens critique l'histoire des émigrés, la sienne propre ou celle des autres. Ce n'est plus le destin, impersonnel et sans faute, qui pousse les foules d'une terre de misère à la terre promise, ni la souffrance immanente à la naissance du paysan méridional pauvre qui l'accompagne dans la solitude dans un pays étranger ou dans la mort sur le travail, mais c'est l'histoire des hommes et à cause des hommes.
Oh, dit Lucien l'âne, c'est manifestement là une chanson des débuts de l'émigration vers le Nord.
Et pourquoi, dis-tu cela, demande Marco Valdo M.I., Lucien l'âne mon ami.
Tout simplement, pour ce qu'elle raconte. Le désespoir du départ et surtout, la croyance au retour : « Le jour du retour approche
Le jour du retour approche
Pour ne plus repartir de notre terre.
Pour ne plus repartir de notre terre. »
Maintenant, près de soixante ans après, on découvre que pour beaucoup d'entre eux, la croyance au retour était une illusion, une erreur de jugement. Les émigrés d'hier, de ce temps-là, sont devenus des immigrés, puis, des intégrés. Ils ont fait souche et leurs enfants ne sont pas rentrés et moins encore, leurs petits-enfants. Eux non plus d'ailleurs. Comment quitter sa famille, sa maison – celle qu'on a bâtie ou transformée, ses amis, ses réseaux sociaux, la considération dont on jouit dans son quartier, dans son village, ses habitudes... Et pour rentrer dans un pays où on est devenu un étranger … Où l'on parle une langue différente de celle que l'on a connue avant le départ... ou l'on parle une langue différente de la langue dont on use quotidiennement depuis des années ; souvent, des dizaines d'années. Voilà pourquoi je dis que c'est une chanson du début de l'émigration... Et puis, tu sais, Marco Valdo M.I., vu de l'Europe du Nord et vue par l'exilé-émigré-immigré-intégré, l'Italie a l'air, comment dire, moins prospère, plus tourmentée, au destin fort incertain, très gangrenée par la mafia et en proie à une droite égoïste et stupide, avec des relents de fascisme, très hostile aux travailleurs, peu accueillante aux émigrés... Et cela, cette chanson ne le sait pas encore...
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Chanson italienne – Il treno della disperazione – Del Sangre
Dans les années 1920, les lois étazuniennes qui limitaient l'afflux des étrangers et les lois fascistes sur l'abandon des campagnes étouffèrent en grande part l'émigration comme soupape de sécurité du chômage. C'est seulement après la seconde guerre que reprit de façon appréciable le flux migratoire. Les lignes des mouvements principaux toutefois sont différents : la direction est le Nord, au-delà des Alpes ou vers les centres industriels de Turin et de Milan, et les dimensions de l'exode croissent en proportion du développement industriel. Vers la fin des années 50 et au début des années 60, environ deux millions de personnes se sont déplacées vers le Nord. Le symbole de ce voyage est le train, sombre et étrange trajet d'une terre de couleurs à une ville de brouillard et de béton armé.
La production de chants sur l'émigration de ces années est très différente de celle qui précède ;celle de la plupart d'entre elles peut être rapportée à un auteur déterminé ; c'est parfois de la poésie cultivée mais souvent, et c'est peut-être l'aspect le plus intéressant, c'est l'œuvre de travailleurs émigrés qui se servent de la chanson pour faire connaître le réalité dans un milieu plus vaste que leurs seuls pays et qui donc écrivent en italien plutôt qu'en dialecte. Les thèmes reflètent le changement survenu dans les modes de vie et dans la conscience des gens du Sud ; les possibilités de communication sont énormément plus amples; du Nord arrivent les nouvelles de la vie des émigrés, et ce sont des nouvelles tristes qui parlent de haines raciales, de devoirs sans droits, de morts blanches : le Nord est seulement une amère nécessité ; il ne devînt jamais, même pour un instant, un mythe. On retrouve dans ces chants les accents de tristesse pour la séparation du pays natal, mais on regarde avec un grand sens critique l'histoire des émigrés, la sienne propre ou celle des autres. Ce n'est plus le destin, impersonnel et sans faute, qui pousse les foules d'une terre de misère à la terre promise, ni la souffrance immanente à la naissance du paysan méridional pauvre qui l'accompagne dans la solitude dans un pays étranger ou dans la mort sur le travail, mais c'est l'histoire des hommes et à cause des hommes.
Oh, dit Lucien l'âne, c'est manifestement là une chanson des débuts de l'émigration vers le Nord.
Et pourquoi, dis-tu cela, demande Marco Valdo M.I., Lucien l'âne mon ami.
Tout simplement, pour ce qu'elle raconte. Le désespoir du départ et surtout, la croyance au retour : « Le jour du retour approche
Le jour du retour approche
Pour ne plus repartir de notre terre.
Pour ne plus repartir de notre terre. »
Maintenant, près de soixante ans après, on découvre que pour beaucoup d'entre eux, la croyance au retour était une illusion, une erreur de jugement. Les émigrés d'hier, de ce temps-là, sont devenus des immigrés, puis, des intégrés. Ils ont fait souche et leurs enfants ne sont pas rentrés et moins encore, leurs petits-enfants. Eux non plus d'ailleurs. Comment quitter sa famille, sa maison – celle qu'on a bâtie ou transformée, ses amis, ses réseaux sociaux, la considération dont on jouit dans son quartier, dans son village, ses habitudes... Et pour rentrer dans un pays où on est devenu un étranger … Où l'on parle une langue différente de celle que l'on a connue avant le départ... ou l'on parle une langue différente de la langue dont on use quotidiennement depuis des années ; souvent, des dizaines d'années. Voilà pourquoi je dis que c'est une chanson du début de l'émigration... Et puis, tu sais, Marco Valdo M.I., vu de l'Europe du Nord et vue par l'exilé-émigré-immigré-intégré, l'Italie a l'air, comment dire, moins prospère, plus tourmentée, au destin fort incertain, très gangrenée par la mafia et en proie à une droite égoïste et stupide, avec des relents de fascisme, très hostile aux travailleurs, peu accueillante aux émigrés... Et cela, cette chanson ne le sait pas encore...
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
LE TRAIN DU DÉSESPOIR
Regardez ce train comme il est noir
Regardez ce train comme il est noir
C'est le train du désespoir
C'est le train du désespoir
Pleurez fort femmes, pleurez mères
Vous les mères pleurez
Vous devez laisser vos hommes
Vos hommes vous devez laisser
Pour pouvoir nourrir les enfants
Oh ces enfants
Nous devons nous en aller très loin
Nous devons nous en aller très loin
Nous devons abandonner notre terre
Nous devons abandonner
Pour vingt francs de ces noirs corbeaux
Pour vingt francs de ces noirs corbeaux
Nous la terre nous devons la payer
Nous dans le Nord nous devons payer
De notre vie un morceau de pain
De note vie un morceau de pain.
Travailleurs qui suez le sang
Travailleurs qui suez le sang
Pendant des années et des années sur une terre lointaine
Pendant des années et des années sur une terre lointaine
Le jour du retour approche
Le jour du retour approche
Pour ne plus repartir de notre terre.
Pour ne plus repartir de notre terre.
Regardez ce train comme il est noir
Regardez ce train comme il est noir
C'est le train du désespoir
C'est le train du désespoir
Regardez ce train comme il est noir
Regardez ce train comme il est noir
C'est le train du désespoir
C'est le train du désespoir
Pleurez fort femmes, pleurez mères
Vous les mères pleurez
Vous devez laisser vos hommes
Vos hommes vous devez laisser
Pour pouvoir nourrir les enfants
Oh ces enfants
Nous devons nous en aller très loin
Nous devons nous en aller très loin
Nous devons abandonner notre terre
Nous devons abandonner
Pour vingt francs de ces noirs corbeaux
Pour vingt francs de ces noirs corbeaux
Nous la terre nous devons la payer
Nous dans le Nord nous devons payer
De notre vie un morceau de pain
De note vie un morceau de pain.
Travailleurs qui suez le sang
Travailleurs qui suez le sang
Pendant des années et des années sur une terre lointaine
Pendant des années et des années sur une terre lointaine
Le jour du retour approche
Le jour du retour approche
Pour ne plus repartir de notre terre.
Pour ne plus repartir de notre terre.
Regardez ce train comme il est noir
Regardez ce train comme il est noir
C'est le train du désespoir
C'est le train du désespoir
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2010/12/6 - 20:09
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Negli anni dopo il 1920, le leggi americane che limitavano l'afflusso di stranieri e le leggi fasciste sull'abbandono delle campagne soffocarono in grandissima parte l'emigrazione come valvola di sfogo alla disoccupazione. E' solo nel secondo dopoguerra che riprende in misura apprezzabile il flusso migratorio. Le linee di movimento principali però, sono diverse: la direzione è il Nord, al di là delle Alpi o verso i centri industriali di Torino e Milano, e le dimensioni dell'esodo crescono in proporzione allo sviluppo industriale. Tra la fine degli anni '50 e l'inizio degli anni '60, circa 2 milioni di persone si sono mosse verso il Nord: il simbolo di questo viaggio è il treno, cupo ed estraneo traghetto da una terra di colori ad una città di nebbie e cemento armato.
La produzione di canti sull'emigrazione di questi anni è molto diversa dalla precedente: nella quasi totalità è riferibile ad un autore determinato, talvolta è poesia colta ma spesso, e forse è l'aspetto più interessante, è opera di lavoratori emigrati che della canzone si servono per far conoscere la loro realtà in un ambito più vasto dei soli compaesani e quindi scrivono in italiano oltre che in dialetto. I temi rispecchiano il mutamento avvenuto nei modi di vita e nella coscienza della gente del Sud; le possibilità di comunicazione sono enormemente più ampie, dal Nord arrivano le notizie della vita degli emigrati, e sono notizie tristi che parlano di odi razziali, di doveri senza diritti, di omicidi bianchi: il Nord è solo un'amara necessità, non diventa mai, neppur per un attimo, un mito. Rimangono in questi canti gli accenti di tristezza per il distacco dalla terra natale, ma si guarda con maggior senso critico la propria o altrui storia di emigrati: non è più il destino, impersonale e incolpevole, che muove le folle da una terra di miseria alla terra promessa, né la sofferenza immanente alla nascita' del contadino meridionale povero che lo accompagna nella solitudine in un Paese straniero o nella morte sul lavoro, ma è storia degli uomini, e a causa di uomini.