"Signori", disse allora, "vi parla il capitano,
il mare è buono, il vento tiene, a bordo ché salpiamo",
"Signori", disse allora, "vi parla il capitano".
Timone alla mano, la prua alla Polare,
mi disse "Può dormire, signore, può sognare",
timone alla mano, la prua alla Polare.
Sorrise e disse ancora: "Non c'è da aver paura,
la vela regge il vento, la nave è ben sicura."
Sorrise e disse ancora: "Non c'è da aver paura."
Ricordo quel momento di pace alla stesa,
Il senso di un silenzio pulito di ogni offesa
Ricordo quel momento di pace alla stesa.
E dopo mezzanotte, da dove, da che mare
si leva come un canto di madonna senza altare,
e dopo mezzanotte, da dove, da che mare.
E dolce ed infinito, in palpiti d'amore
e si discioglie lieve come la neve al sole,
e dolce ed infinito, in palpiti d'amore.
Il capitano sbianca, la ciurma è nel terrore:
"Nel nome di Maria, si salvi chi si può salvare!",
Il capitano sbianca, la ciurma è nel terrore.
Ma io non so capire, ma io non so pensare
Lo sguardo all'orizzonte io resto ad ascoltare.
Ma io non so capire, ma io non so pensare.
Il capitano, forte: "Signore, venga via!
Il miele di quel canto uccide per malìa."
Il capitano, forte: "Signore venga via!"
"Lei sa che ogni tempo dell'uomo in ogni mare
Si porta il suo canto e vive sull'altrui morire,
Lei sa che ogni tempo dell'uomo in ogni mare."
"Siam sulla luna (ah, rido!) con gli atomi a giocare,
e lei mi parla di malìe mortali in mezzo al mare!
Siam sulla luna, (ah, rido!) con gli atomi a giocare."
"Non voglio, no, capire, non voglio, no, pensare,
o capitano, capitano, io resto ad ascoltare;
Non voglio, no, capire, non voglio, no, pensare."
Calate le scialuppe ognuno si allontana,
E il canto scioglie solo a me la sua dolcezza arcana,
Calate le scialuppe ognuno si allontana.
E ora è tutto mio il canto, il mare, il nero,
Son solo come un dio che ha perso anche il suo cielo.
E ora e' tutto mio il canto, il mare, il nero.
Ma non ci son le stelle e non c'è neanche il mare,
E non c'e' più la nave, oddio, fatemi svegliare,
Ma non ci son le stelle e non c'è neanche il mare.
E adesso so capire, e rido, e rido forte,
Il canto muore e resto qui, con me, con la mia sorte.
E adesso so capire, e rido, e rido forte.
"Signori", dico ora, "vi parla il capitano,
il mare e' buono, il vento tiene, a bordo che salpiamo."
"Signori", dico ora, "vi parla il capitano."
il mare è buono, il vento tiene, a bordo ché salpiamo",
"Signori", disse allora, "vi parla il capitano".
Timone alla mano, la prua alla Polare,
mi disse "Può dormire, signore, può sognare",
timone alla mano, la prua alla Polare.
Sorrise e disse ancora: "Non c'è da aver paura,
la vela regge il vento, la nave è ben sicura."
Sorrise e disse ancora: "Non c'è da aver paura."
Ricordo quel momento di pace alla stesa,
Il senso di un silenzio pulito di ogni offesa
Ricordo quel momento di pace alla stesa.
E dopo mezzanotte, da dove, da che mare
si leva come un canto di madonna senza altare,
e dopo mezzanotte, da dove, da che mare.
E dolce ed infinito, in palpiti d'amore
e si discioglie lieve come la neve al sole,
e dolce ed infinito, in palpiti d'amore.
Il capitano sbianca, la ciurma è nel terrore:
"Nel nome di Maria, si salvi chi si può salvare!",
Il capitano sbianca, la ciurma è nel terrore.
Ma io non so capire, ma io non so pensare
Lo sguardo all'orizzonte io resto ad ascoltare.
Ma io non so capire, ma io non so pensare.
Il capitano, forte: "Signore, venga via!
Il miele di quel canto uccide per malìa."
Il capitano, forte: "Signore venga via!"
"Lei sa che ogni tempo dell'uomo in ogni mare
Si porta il suo canto e vive sull'altrui morire,
Lei sa che ogni tempo dell'uomo in ogni mare."
"Siam sulla luna (ah, rido!) con gli atomi a giocare,
e lei mi parla di malìe mortali in mezzo al mare!
Siam sulla luna, (ah, rido!) con gli atomi a giocare."
"Non voglio, no, capire, non voglio, no, pensare,
o capitano, capitano, io resto ad ascoltare;
Non voglio, no, capire, non voglio, no, pensare."
Calate le scialuppe ognuno si allontana,
E il canto scioglie solo a me la sua dolcezza arcana,
Calate le scialuppe ognuno si allontana.
E ora è tutto mio il canto, il mare, il nero,
Son solo come un dio che ha perso anche il suo cielo.
E ora e' tutto mio il canto, il mare, il nero.
Ma non ci son le stelle e non c'è neanche il mare,
E non c'e' più la nave, oddio, fatemi svegliare,
Ma non ci son le stelle e non c'è neanche il mare.
E adesso so capire, e rido, e rido forte,
Il canto muore e resto qui, con me, con la mia sorte.
E adesso so capire, e rido, e rido forte.
"Signori", dico ora, "vi parla il capitano,
il mare e' buono, il vento tiene, a bordo che salpiamo."
"Signori", dico ora, "vi parla il capitano."
Contributed by Riccardo Venturi - 2006/2/20 - 21:46
Language: French
Version française de Riccardo Venturi
26 juin 2012
26 juin 2012
Espace blanc
LE COMMANDANT
« Messieurs », dit-il alors, « le commandant vous parle,
la mer est bonne, le vent tient, à bord, on lève l'ancre »,
« Messieurs », dit-il alors, « le commandant vous parle. »
La barre à la main, cap à l'étoile Polaire,
il me dit: “Monsieur, vous pouvez dormir et rêver”,
la barre à la main, cap à l'étoile Polaire.
Il dit en souriant: “Rien de quoi avoir peur,
la voile tient le vent, le bateau est tout à fait sûr.”
Il dit en souriant: “Rien de quoi avoir peur.”
Je me souviens de ce moment de paix absolue,
le sens du silence exempt de toute offense,
je me souviens de ce moment de paix absolue.
Après minuit, on ne sait d'où, on ne sait de quelle mer
surgit un chant comme celui d'une Vierge sans autel,
après minuit, on ne sait d'où, on ne sait de quelle mer.
C'est doux et infini, et frémissant d'amour
il semble fondre dans l'air comme la neige au soleil,
ce chant doux, infini et frémissant d'amour.
Le commandant pâlit, l'équipage est terrifié:
“Sauve qui peut, au nom de Dieu et de Marie!”
Le commandant pâlit, l'équipage est terrifié.
Mais je ne comprends pas, ne sais bien quoi penser,
mon regard à l'horizon, je reste là et j'écoute.
Mais je ne comprends pas, ne sais bien quoi penser.
Le commandant crie: “Monsieur, sauvez-vous!
Ce chant de miel va vous tuer par enchantement.”
Le commandant crie: “Monsieur, sauvez-vous!”
“Vous savez que tout âge de l'homme, dans toutes les mers,
emporte avec elle son chant et vit sur la mort des autres,
Vous savez que tout âge de l'homme, dans toutes le mers.”
“On est sur la lune (quel rire!), on joue avec les atomes,
et vous me parlez d'enchantements mortels au milieu de la mer!
On est sur la lune (quel rire!), on joue avec les atomes.”
“Je ne veux pas comprendre, je ne veux rien penser,
mon commandant, je vais rester là et écouter;
je ne veux pas comprendre, je ne veux rien penser.”
On descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne,
et le chant ne répand qu'à moi son arcane douceur,
on descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir,
je suis seul comme un dieu qui a perdu aussi son ciel.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir.
Mais il n'y a plus d'étoiles, la mer a disparu,
il n'y a plus le bateau, nom de dieu, réveillez-moi,
mais il n'y a plus d'étoiles, la mer a disparu.
Je comprends, maintenant, et j'éclate de rire,
le chant se meurt et je reste là, avec moi-même et ma sort.
Je comprends, maintenant, et j'éclate de rire.
“Messieurs”, dis-je maintenant, “le commandant vous parle,
la mer est bonne, le vent tient, à bord, on lève l'ancre.”
“Messieurs, dis-je maintenant, “le commandant vous parle.”
« Messieurs », dit-il alors, « le commandant vous parle,
la mer est bonne, le vent tient, à bord, on lève l'ancre »,
« Messieurs », dit-il alors, « le commandant vous parle. »
La barre à la main, cap à l'étoile Polaire,
il me dit: “Monsieur, vous pouvez dormir et rêver”,
la barre à la main, cap à l'étoile Polaire.
Il dit en souriant: “Rien de quoi avoir peur,
la voile tient le vent, le bateau est tout à fait sûr.”
Il dit en souriant: “Rien de quoi avoir peur.”
Je me souviens de ce moment de paix absolue,
le sens du silence exempt de toute offense,
je me souviens de ce moment de paix absolue.
Après minuit, on ne sait d'où, on ne sait de quelle mer
surgit un chant comme celui d'une Vierge sans autel,
après minuit, on ne sait d'où, on ne sait de quelle mer.
C'est doux et infini, et frémissant d'amour
il semble fondre dans l'air comme la neige au soleil,
ce chant doux, infini et frémissant d'amour.
Le commandant pâlit, l'équipage est terrifié:
“Sauve qui peut, au nom de Dieu et de Marie!”
Le commandant pâlit, l'équipage est terrifié.
Mais je ne comprends pas, ne sais bien quoi penser,
mon regard à l'horizon, je reste là et j'écoute.
Mais je ne comprends pas, ne sais bien quoi penser.
Le commandant crie: “Monsieur, sauvez-vous!
Ce chant de miel va vous tuer par enchantement.”
Le commandant crie: “Monsieur, sauvez-vous!”
“Vous savez que tout âge de l'homme, dans toutes les mers,
emporte avec elle son chant et vit sur la mort des autres,
Vous savez que tout âge de l'homme, dans toutes le mers.”
“On est sur la lune (quel rire!), on joue avec les atomes,
et vous me parlez d'enchantements mortels au milieu de la mer!
On est sur la lune (quel rire!), on joue avec les atomes.”
“Je ne veux pas comprendre, je ne veux rien penser,
mon commandant, je vais rester là et écouter;
je ne veux pas comprendre, je ne veux rien penser.”
On descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne,
et le chant ne répand qu'à moi son arcane douceur,
on descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir,
je suis seul comme un dieu qui a perdu aussi son ciel.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir.
Mais il n'y a plus d'étoiles, la mer a disparu,
il n'y a plus le bateau, nom de dieu, réveillez-moi,
mais il n'y a plus d'étoiles, la mer a disparu.
Je comprends, maintenant, et j'éclate de rire,
le chant se meurt et je reste là, avec moi-même et ma sort.
Je comprends, maintenant, et j'éclate de rire.
“Messieurs”, dis-je maintenant, “le commandant vous parle,
la mer est bonne, le vent tient, à bord, on lève l'ancre.”
“Messieurs, dis-je maintenant, “le commandant vous parle.”
Da quando conosco questa canzone, sospetto fortemente che sia diventata il mio canto delle sirene; per questo, facendone oggi una traduzione in francese (opinabile, naturalmente), al posto di un commento adeguato che non mi riuscirà mai fare, ho lasciato un "espace blanc". Lo riempirà mai qualcuno? Chissà. Ma questo è e resterà uno dei brani più belli, più criptici e anche più sconosciuti dell'intera canzone d'autore in lingua italiana.
Riccardo Venturi - 2012/6/26 - 11:14
Language: French
Version française – LE CAPITAINE – Marco Valdo M.I. – 2012
d'une chanson italienne – Il Capitano – Ivan Della Mea – 2000
"Carissimo Riccardo, en commentaire à ta traduction du 'Capitano' de Della Mea, je t'envoie une version de ma main. Au départ, je voulais juste corriger une ou deux choses... sans plus, mais chemin faisant, je m'aperçois que j'ai quasiment tout refait et que le résultat est sensiblement différent. J'ai tenté d'être au plus proche du texte italien... Enfin, tu verras. J'y ai mis un petit commentaire, qui finalement renvoie à Baudelaire. Le Voyage. D’ailleurs, je te joins le texte complet de Baudelaire, car il y a d'autres passages éclairants, dont Ivan Della Mea est assez proche." (Marco Valdo M.I.)"
"Carissimo Riccardo, a mo' di commento alla traduzione del 'Capitano' di Della Mea, ti mando una versione di mia mano. All'inizio volevo correggere giusto un paio di cose e nient'altro...ma mi accorgo strada facendo che ho rifatto quasi tutto e che il risultato è notevolmente differente. Ho cercato di essere il più aderente possibile al testo italiano...vedrai tu, alla fine. Ci ho messo un piccolo commento, che in definitiva rimanda a Baudelaire. Il Viaggio. Del resto, allego qui il testo completo della poesia di Baudelaire, poiché vi sono altri passaggi illuminanti cui Della Mea è abbastanza vicino." (Marco Valdo M.I.)"
d'une chanson italienne – Il Capitano – Ivan Della Mea – 2000
"Carissimo Riccardo, en commentaire à ta traduction du 'Capitano' de Della Mea, je t'envoie une version de ma main. Au départ, je voulais juste corriger une ou deux choses... sans plus, mais chemin faisant, je m'aperçois que j'ai quasiment tout refait et que le résultat est sensiblement différent. J'ai tenté d'être au plus proche du texte italien... Enfin, tu verras. J'y ai mis un petit commentaire, qui finalement renvoie à Baudelaire. Le Voyage. D’ailleurs, je te joins le texte complet de Baudelaire, car il y a d'autres passages éclairants, dont Ivan Della Mea est assez proche." (Marco Valdo M.I.)"
"Carissimo Riccardo, a mo' di commento alla traduzione del 'Capitano' di Della Mea, ti mando una versione di mia mano. All'inizio volevo correggere giusto un paio di cose e nient'altro...ma mi accorgo strada facendo che ho rifatto quasi tutto e che il risultato è notevolmente differente. Ho cercato di essere il più aderente possibile al testo italiano...vedrai tu, alla fine. Ci ho messo un piccolo commento, che in definitiva rimanda a Baudelaire. Il Viaggio. Del resto, allego qui il testo completo della poesia di Baudelaire, poiché vi sono altri passaggi illuminanti cui Della Mea è abbastanza vicino." (Marco Valdo M.I.)"
Ah, Lucien l'âne mon ami, l'ami Ventu aimerait que l'on commente... Enfin, que quelqu'un commente cette chanson d'Ivan Della Mea. Je te dis tout de suite deux choses : la première qu'à l'habitude, pour la comprendre, j'en ai fait une traduction, une version à ma manière – ce que tu trouveras ci-dessous et que même si je vais faire un commentaire, mon commentaire sera fait à partir de cette version. Ceci car je n'ai pas vraiment de recul par rapport à la chanson italienne et à Ivan della Mea. Cependant, je peux quand même dire – par rapport au texte de la chanson – qu'il me rappelle un poème de Baudelaire, intitulé Le Voyage... Souviens-toi, je t'en cite la fin :
Et bien voilà, un commentaire....
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
Et bien voilà, un commentaire....
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LE CAPITAINE
« Messieurs », dit-il alors, « le capitaine vous parle,
La mer est bonne, le vent tient ; à bord, on lève l'ancre ! »,
« Messieurs », dit-il alors, « le capitaine vous parle. »
Barre à la main, cap sur l'étoile Polaire,
Il me dit: « Monsieur, vous pouvez dormir et rêver »,
Barre à la main, cap sur l'étoile Polaire.
Il dit en souriant: « N'ayez aucune crainte,
La voile tient le vent, le bateau est tout à fait sûr. »
Il dit en souriant: « N'ayez aucune crainte ! »
Je me souviens de ce moment de paix absolue,
La sensation d'un silence exempt de toute offense,
Je me souviens de ce moment de paix absolue.
Après minuit, d'où, de quelle mer
Surgit comme le chant d'une Vierge sans autel,
Après minuit, d'où, de quelle mer.
Doux, infini et frémissant d'amour
Il fond comme neige au soleil,
Doux, infini et frémissant d'amour.
Le capitaine pâlit, l'équipage est terrifié:
« Au nom de Marie, sauve qui peut ! »
Le capitaine pâlit, l'équipage est terrifié.
Mais je ne peux comprendre, je ne peux penser,
Le regard sur l'horizon, je reste là à écouter.
Mais je ne peux comprendre, je ne peux penser.
Le capitaine crie: « Fuyez, Monsieur !
Le miel de ce chant tue par magie. »
Le capitaine crie: « Fuyez, Monsieur ! »
« Vous savez que de tous temps, sur toutes les mers, l'homme
Emporte avec lui son chant et vit de la mort des autres,
Vous savez que de tous temps, sur toutes les mers, l'homme... »
« On va sur la lune (je ris !), on joue avec les atomes,
Et vous me parlez de maléfices mortels au milieu de la mer!
On va sur la lune (je ris !), on joue avec les atomes. »
« Non, Je ne veux pas comprendre, non, je ne veux pas penser,
Capitaine, capitaine, je reste là à écouter;
Non, Je ne veux pas comprendre, non, je ne veux pas penser »
On descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne,
Et le chant à moi seul dispense sa mystérieuse douceur
On descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir,
Je suis seul comme un dieu qui a perdu jusqu'à son ciel.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir.
Il n'y a plus d'étoiles et même plus, la mer
Il n'y a plus de bateau, nom de dieu, réveillez-moi,
Il n'y a plus d'étoiles et même plus, la mer.
Je comprends, maintenant, et je ris fort,
Le chant se meurt et je reste là, avec moi et avec mon sort.
Je comprends, maintenant, et je ris fort.
« Messieurs », dis-je maintenant, « le capitaine vous parle,
La mer est bonne, le vent tient ; à bord, on lève l'ancre ! »,
« Messieurs », dis-je maintenant, « le capitaine vous parle. »
« Messieurs », dit-il alors, « le capitaine vous parle,
La mer est bonne, le vent tient ; à bord, on lève l'ancre ! »,
« Messieurs », dit-il alors, « le capitaine vous parle. »
Barre à la main, cap sur l'étoile Polaire,
Il me dit: « Monsieur, vous pouvez dormir et rêver »,
Barre à la main, cap sur l'étoile Polaire.
Il dit en souriant: « N'ayez aucune crainte,
La voile tient le vent, le bateau est tout à fait sûr. »
Il dit en souriant: « N'ayez aucune crainte ! »
Je me souviens de ce moment de paix absolue,
La sensation d'un silence exempt de toute offense,
Je me souviens de ce moment de paix absolue.
Après minuit, d'où, de quelle mer
Surgit comme le chant d'une Vierge sans autel,
Après minuit, d'où, de quelle mer.
Doux, infini et frémissant d'amour
Il fond comme neige au soleil,
Doux, infini et frémissant d'amour.
Le capitaine pâlit, l'équipage est terrifié:
« Au nom de Marie, sauve qui peut ! »
Le capitaine pâlit, l'équipage est terrifié.
Mais je ne peux comprendre, je ne peux penser,
Le regard sur l'horizon, je reste là à écouter.
Mais je ne peux comprendre, je ne peux penser.
Le capitaine crie: « Fuyez, Monsieur !
Le miel de ce chant tue par magie. »
Le capitaine crie: « Fuyez, Monsieur ! »
« Vous savez que de tous temps, sur toutes les mers, l'homme
Emporte avec lui son chant et vit de la mort des autres,
Vous savez que de tous temps, sur toutes les mers, l'homme... »
« On va sur la lune (je ris !), on joue avec les atomes,
Et vous me parlez de maléfices mortels au milieu de la mer!
On va sur la lune (je ris !), on joue avec les atomes. »
« Non, Je ne veux pas comprendre, non, je ne veux pas penser,
Capitaine, capitaine, je reste là à écouter;
Non, Je ne veux pas comprendre, non, je ne veux pas penser »
On descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne,
Et le chant à moi seul dispense sa mystérieuse douceur
On descend les chaloupes, tout le monde s'éloigne.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir,
Je suis seul comme un dieu qui a perdu jusqu'à son ciel.
Et maintenant tout est à moi, le chant, la mer, le noir.
Il n'y a plus d'étoiles et même plus, la mer
Il n'y a plus de bateau, nom de dieu, réveillez-moi,
Il n'y a plus d'étoiles et même plus, la mer.
Je comprends, maintenant, et je ris fort,
Le chant se meurt et je reste là, avec moi et avec mon sort.
Je comprends, maintenant, et je ris fort.
« Messieurs », dis-je maintenant, « le capitaine vous parle,
La mer est bonne, le vent tient ; à bord, on lève l'ancre ! »,
« Messieurs », dis-je maintenant, « le capitaine vous parle. »
Contributed by CCG/AWS Staff - 2012/6/27 - 20:08
Language: English
English translation / Traduzione inglese / Traduction anglaise / Englanninkielinen käännös:
Riccardo Venturi, 22-2-2019 07:21
The last song from the album “La Cantagranda” can also be the last original song written by Ivan Della Mea. An obscure, dreamlike song where Della Mea, apparently distant from, but in fact very close to the militant engagement of his whole life, talks about the eternal fears and grieves of modern, rational man when confronted with the unknown and with death.
Riccardo Venturi, 22-2-2019 07:21
The last song from the album “La Cantagranda” can also be the last original song written by Ivan Della Mea. An obscure, dreamlike song where Della Mea, apparently distant from, but in fact very close to the militant engagement of his whole life, talks about the eternal fears and grieves of modern, rational man when confronted with the unknown and with death.
THE CAPTAIN
“Gentlemen”, said he then, “Your captain is talking.
The sea is calm, the wind is steady, on board! We are sailing”.
“Gentlemen”, said he then, “Your captain is talking.”
Holding the steering wheel, pointing the North Star,
He told me: “You can sleep, Sir, you can dream”.
Holding the steering wheel, pointing the North Star.
Then he smiled and said, “There's nothing to fear,
The sails stand the wind, the ship is really safe.”
Then he smiled and said, “There's nothing to fear.”
I remember that moment of absolute peace,
Feeling the silence cleared from any offence.
I remember that moment of absolute peace.
And after midnight, where from? From what sea?
A song rose, like that of a Madonna from no altar.
And after midnight, where from? From what sea?
So infinitely sweet, and throbbing with love
The song gently dissolves like snow melting in the sun.
So infinitely sweet, and throbbing with love.
The captain turns pale, the crew is struck with terror:
“By Mary's name! Every man for himself!”
The captain turns pale, the crew is struck with terror.
I cannot understand. I don't know what to think about.
And I stay there listening and looking at the horizon.
I cannot understand. I don't know what to think about.
The captain shouts aloud: “Get away from there, Sir!
The sweetness of that song kills by enchantment.”
The captain shouts aloud: “Get away from there, Sir!”
“You know any human time, and upon any sea,
Has its own song and lives on other people's death.
You know any human time, and upon any sea.”
“We are on the Moon -I'm laughing!- and play with the atoms,
And you're talking me 'bout deadly enchantments at open sea!
We are on the Moon -I'm laughing!- and play with the atoms.”
“No, I don't want to understand. And I don't want to think!
O captain, my captain, I will stay there and listen.
No, I don't want to understand. And I don't want to think.”
The tenders are lowered, everyone escapes from there,
And I am alone listening to the song's hidden sweetness.
The tenders are lowered, everyone escapes from there.
Now everything is mine, the song, the sea, the darkness,
I am alone like a god who even has lost his heaven.
Now everything is mine, the song, the sea, the darkness.
But there are no stars, and there's no sea either,
The ship has disappeared. My God, am I dreaming or awake?
But there are no stars, and there's no sea either.
And now I can understand, and laugh, and laugh aloud,
The song is fading and I stay here with myself and my fate.
And now I can understand, and laugh, and laugh aloud.
“Gentlemen”, I'm saying now, “Your captain is talking.
The sea is calm, the wind is steady, on board! We are sailing.
“Gentlemen”, I'm saying now, “Your captain is talking.”
“Gentlemen”, said he then, “Your captain is talking.
The sea is calm, the wind is steady, on board! We are sailing”.
“Gentlemen”, said he then, “Your captain is talking.”
Holding the steering wheel, pointing the North Star,
He told me: “You can sleep, Sir, you can dream”.
Holding the steering wheel, pointing the North Star.
Then he smiled and said, “There's nothing to fear,
The sails stand the wind, the ship is really safe.”
Then he smiled and said, “There's nothing to fear.”
I remember that moment of absolute peace,
Feeling the silence cleared from any offence.
I remember that moment of absolute peace.
And after midnight, where from? From what sea?
A song rose, like that of a Madonna from no altar.
And after midnight, where from? From what sea?
So infinitely sweet, and throbbing with love
The song gently dissolves like snow melting in the sun.
So infinitely sweet, and throbbing with love.
The captain turns pale, the crew is struck with terror:
“By Mary's name! Every man for himself!”
The captain turns pale, the crew is struck with terror.
I cannot understand. I don't know what to think about.
And I stay there listening and looking at the horizon.
I cannot understand. I don't know what to think about.
The captain shouts aloud: “Get away from there, Sir!
The sweetness of that song kills by enchantment.”
The captain shouts aloud: “Get away from there, Sir!”
“You know any human time, and upon any sea,
Has its own song and lives on other people's death.
You know any human time, and upon any sea.”
“We are on the Moon -I'm laughing!- and play with the atoms,
And you're talking me 'bout deadly enchantments at open sea!
We are on the Moon -I'm laughing!- and play with the atoms.”
“No, I don't want to understand. And I don't want to think!
O captain, my captain, I will stay there and listen.
No, I don't want to understand. And I don't want to think.”
The tenders are lowered, everyone escapes from there,
And I am alone listening to the song's hidden sweetness.
The tenders are lowered, everyone escapes from there.
Now everything is mine, the song, the sea, the darkness,
I am alone like a god who even has lost his heaven.
Now everything is mine, the song, the sea, the darkness.
But there are no stars, and there's no sea either,
The ship has disappeared. My God, am I dreaming or awake?
But there are no stars, and there's no sea either.
And now I can understand, and laugh, and laugh aloud,
The song is fading and I stay here with myself and my fate.
And now I can understand, and laugh, and laugh aloud.
“Gentlemen”, I'm saying now, “Your captain is talking.
The sea is calm, the wind is steady, on board! We are sailing.
“Gentlemen”, I'm saying now, “Your captain is talking.”
Charles Baudelaire: LE VOYAGE
"Les fleurs du mal", 1857.
"Les fleurs du mal", 1857.
À Maxime Du Camp.
I.
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !
II.
Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.
Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'Homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l'oeil ! »
Une voix de la hune, ardente et folle, crie :
« Amour... gloire... bonheur ! » Enfer ! c'est un écueil !
Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.
Ô le pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?
Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;
Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.
III.
Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Dites, qu'avez-vous vu ?
IV.
« Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.
La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.
Les plus riches cités, les plus beaux paysages,
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages.
Et toujours le désir nous rendait soucieux !
- La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !
Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !
Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;
Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »
V.
Et puis, et puis encore ?
VI.
« Ô cerveaux enfantins !
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché :
La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;
Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;
Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;
L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
"Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis !"
Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. »
VII.
Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !
Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,
Comme le Juif errant et comme les apôtres,
À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger
Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ! »
À l'accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
« Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Électre ! »
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.
VIII.
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
I.
Pour l'enfant, amoureux de cartes et d'estampes,
L'univers est égal à son vaste appétit.
Ah ! que le monde est grand à la clarté des lampes !
Aux yeux du souvenir que le monde est petit !
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de désirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers :
Les uns, joyeux de fuir une patrie infâme ;
D'autres, l'horreur de leurs berceaux, et quelques-uns,
Astrologues noyés dans les yeux d'une femme,
La Circé tyrannique aux dangereux parfums.
Pour n'être pas changés en bêtes, ils s'enivrent
D'espace et de lumière et de cieux embrasés ;
La glace qui les mord, les soleils qui les cuivrent,
Effacent lentement la marque des baisers.
Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent
Pour partir ; coeurs légers, semblables aux ballons,
De leur fatalité jamais ils ne s'écartent,
Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !
Ceux-là, dont les désirs ont la forme des nues,
Et qui rêvent, ainsi qu'un conscrit le canon,
De vastes voluptés, changeantes, inconnues,
Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom !
II.
Nous imitons, horreur ! la toupie et la boule
Dans leur valse et leurs bonds ; même dans nos sommeils
La Curiosité nous tourmente et nous roule,
Comme un Ange cruel qui fouette des soleils.
Singulière fortune où le but se déplace,
Et, n'étant nulle part, peut être n'importe où !
Où l'Homme, dont jamais l'espérance n'est lasse,
Pour trouver le repos court toujours comme un fou !
Notre âme est un trois-mâts cherchant son Icarie ;
Une voix retentit sur le pont : « Ouvre l'oeil ! »
Une voix de la hune, ardente et folle, crie :
« Amour... gloire... bonheur ! » Enfer ! c'est un écueil !
Chaque îlot signalé par l'homme de vigie
Est un Eldorado promis par le Destin ;
L'Imagination qui dresse son orgie
Ne trouve qu'un récif aux clartés du matin.
Ô le pauvre amoureux des pays chimériques !
Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer,
Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques
Dont le mirage rend le gouffre plus amer ?
Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue,
Rêve, le nez en l'air, de brillants paradis ;
Son oeil ensorcelé découvre une Capoue
Partout où la chandelle illumine un taudis.
III.
Étonnants voyageurs ! quelles nobles histoires
Nous lisons dans vos yeux profonds comme les mers !
Montrez-nous les écrins de vos riches mémoires,
Ces bijoux merveilleux, faits d'astres et d'éthers.
Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile !
Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons,
Passer sur nos esprits, tendus comme une toile,
Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons.
Dites, qu'avez-vous vu ?
IV.
« Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d'imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.
La gloire du soleil sur la mer violette,
La gloire des cités dans le soleil couchant,
Allumaient dans nos coeurs une ardeur inquiète
De plonger dans un ciel au reflet alléchant.
Les plus riches cités, les plus beaux paysages,
Jamais ne contenaient l'attrait mystérieux
De ceux que le hasard fait avec les nuages.
Et toujours le désir nous rendait soucieux !
- La jouissance ajoute au désir de la force.
Désir, vieil arbre à qui le plaisir sert d'engrais,
Cependant que grossit et durcit ton écorce,
Tes branches veulent voir le soleil de plus près !
Grandiras-tu toujours, grand arbre plus vivace
Que le cyprès ? - Pourtant nous avons, avec soin,
Cueilli quelques croquis pour votre album vorace,
Frères qui trouvez beau tout ce qui vient de loin !
Nous avons salué des idoles à trompe ;
Des trônes constellés de joyaux lumineux ;
Des palais ouvragés dont la féerique pompe
Serait pour vos banquiers un rêve ruineux ;
Des costumes qui sont pour les yeux une ivresse ;
Des femmes dont les dents et les ongles sont teints,
Et des jongleurs savants que le serpent caresse. »
V.
Et puis, et puis encore ?
VI.
« Ô cerveaux enfantins !
Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché :
La femme, esclave vile, orgueilleuse et stupide,
Sans rire s'adorant et s'aimant sans dégoût ;
L'homme, tyran goulu, paillard, dur et cupide,
Esclave de l'esclave et ruisseau dans l'égout ;
Le bourreau qui jouit, le martyr qui sanglote ;
La fête qu'assaisonne et parfume le sang ;
Le poison du pouvoir énervant le despote,
Et le peuple amoureux du fouet abrutissant ;
Plusieurs religions semblables à la nôtre,
Toutes escaladant le ciel ; la Sainteté,
Comme en un lit de plume un délicat se vautre,
Dans les clous et le crin cherchant la volupté ;
L'Humanité bavarde, ivre de son génie,
Et, folle maintenant comme elle était jadis,
Criant à Dieu, dans sa furibonde agonie :
"Ô mon semblable, ô mon maître, je te maudis !"
Et les moins sots, hardis amants de la Démence,
Fuyant le grand troupeau parqué par le Destin,
Et se réfugiant dans l'opium immense !
- Tel est du globe entier l'éternel bulletin. »
VII.
Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !
Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;
Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit
Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,
Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,
Comme le Juif errant et comme les apôtres,
À qui rien ne suffit, ni wagon ni vaisseau,
Pour fuir ce rétiaire infâme : il en est d'autres
Qui savent le tuer sans quitter leur berceau.
Lorsque enfin il mettra le pied sur notre échine,
Nous pourrons espérer et crier : En avant !
De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent,
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le coeur joyeux d'un jeune passager.
Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,
Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger
Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange
Les fruits miraculeux dont votre coeur a faim ;
Venez vous enivrer de la douceur étrange
De cette après-midi qui n'a jamais de fin ! »
À l'accent familier nous devinons le spectre ;
Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.
« Pour rafraîchir ton coeur nage vers ton Électre ! »
Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.
VIII.
Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre !
Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !
Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre,
Nos coeurs que tu connais sont remplis de rayons !
Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte !
Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,
Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau !
CCG/AWS Staff - 2012/6/27 - 20:22
Charles Baudelaire: IL VIAGGIO
"I fiori del male", 1857.
Traduzione italiana di Gianni Celati.
A Maxime Du Camp.
I.
Per il bimbo innamorato di carte e di stampe
l’universo è in tutto uguale a un vasto appetito.
Com’è grande il mondo alla luce delle lampe,
e agli occhi del ricordo com’è rattrappito!
Un bel mattino si parte, le menti infiammate,
il cuore pieno di livori e struggimenti amari,
e si segue il ritmo dei marosi alle murate
che culla il nostro infinito sul finito dei mari.
Lieti alcuni di fuggire da una patria trista,
altri con l’orrore dei natali ingloriosi,
altri ancora, astrologhi stregati alla vista
di tiranne Circi dai vezzi pericolosi,
per non farsi tramutare in bestie, con fiducia
s’inebriano di spazi, luce e cieli infuocati,
e il gelo che li morde e il caldo che li brucia
cancellano infine i baci che li han marchiati.
Ma il vero viaggiatore è chi parte per partire,
chi dice soltanto: “Andiamo” e non sa perché
come gli aerostati, a cuor leggero, senza mire,
e accetta il sortilegio che incombe su di sé.
Sono in forma di nuvole i suoi desideri,
e tanto il soldato sogna il fucile come
costui sogna ignoti e mutevoli piaceri,
voluttà di cui la mente non sa il nome.
II.
Noi imitiamo le bocce e trottole (tremendo!)
nei lor balzi e danze, ché la Curiosità vuole
tormentarci e farci correre anche dormendo,
come un angelo truce che frusti i cavalli del sole.
Strana sorte, la cui meta si sposta sempre altrove,
e non avendo luogo può essere dovunque;
così mai stanco di sperar l’Uomo si muove,
senza trovare mai riposo e sempre al dunque.
La nostra anima è un veliero che cercando va
il paese d’Icaro; e dal ponte si grida: “Laggiù!”
e dalla coffa: “Amore! Gloria! Felicità!”,
in deliro. L’inferno? Uno scoglio, niente più.
Ogni isolotto indicato dall’uomo di vedetta
è un Eldorado offerto dal nostro Destino;
l’Immaginazione inizia la sua orgia in fretta,
e scopre un nudo scoglio alla luce del mattino.
Povero innamorato di terre chimeriche!
bisogna metterlo ai ferri, gettarlo in mare
quel marinaio ubriaco, inventore di Americhe,
il cui miraggio rende le cadute più amare?
Come un vecchio randagio, tra fango e sporcizie,
sogna lucenti Elisi, fiutando il buon augurio;
e con l’occhio stregato vede luoghi di delizie
appena una candela illumina un tugurio.
III.
Strabilianti viaggiatori, quante nobili storie
si leggono nei vostri occhi fondi come i mari!
Mostrateci lo scrigno delle vostre memorie,
fulgide gemme fatte d’aria e spazi stellari!
Noi vogliam viaggiare senza vapore né vela;
alleviate un po’ la noia delle nostre prigioni,
mostrando ai nostri spiriti, tesi come una tela,
squarci d’orizzonte delle vostre evocazioni.
Dite, che avete visto?
IV.
“Vedemmo degli astri
e dei flutti, anche deserti di sabbia, sì,
ma pur tra emozioni e improvvisi disastri,
ci siamo annoiati spesso come accade qui.
Sul mare porpora il sole nel suo fulgore,
nelle città al tramonto le luci calanti,
accendevano in noi un inquieto ardore
d’affondar nei riflessi di cieli appassionanti.
Le città più ricche, i paesaggi più imponenti,
non contenevano mai gli incanti misteriosi
che le nuvole creano a caso tra i venti,
e sempre il desiderio ci rendeva ansiosi.
La gioia dà forza al desiderio: vecchia pianta
delle brame a cui il piacere fa da concime,
cui indurisce la scorza e di rami l’ammanta,
rami tesi a toccare il sole con le cime;
crescerai sempre, grand’albero più vivace
del cipresso? Pur qualche schizzo a mano
l’abbiam tracciato, per il vostr’album vorace,
fratelli che amate tutto quanto vien di lontano.
Fummo al cospetto di idoli proboscidati,
di troni con pietre sfavillanti e manieri
di tal favolosa pompa che, se sognati,
sarebbero la rovina dei nostri banchieri;
vedemmo costumi che danno stordimenti,
donne con unghie e denti tinti in strani stili,
e dotti giocolieri che carezzano i serpenti”.
V.
E cos’altro ancora?
VI.
“O cervelli infantili,
non va scordata la cosa fondamentale:
dovunque abbiamo visto, senz’averlo cercato,
dalla cima fino in fondo alla scala fatale,
il tedioso spettacolo dell’immortal peccato:
la donna, schiava vile, essere fiero e stupido,
che idoleggia se stessa senza riso o vergogna;
l’uomo, tiranno ingordo, fatuo, duro e cupido,
e schiavo dello schiavo, risucchio di fogna;
e il boia che gioisce e il martire che langue,
e il veleno del potere che il despota stordisce,
la festa che infiora e dà profumo al sangue,
e il popolo avido della frusta che l’abbrutisce;
molte religioni come la nostra, di costume,
danno la scalata ai cieli; mentre la Santità,
come un mondano che si rivolti tra le piume,
su chiodi e crine va cercando la voluttà;
l’Umanità becera, ebbra del proprio genio,
e il folle, ancora folle come al tempo antico,
che grida a Dio, nell’agonia senza ritegno:
- O mio simile e padrone, io ti maledico! -
E i meno stolti, arditi amici della Demenza,
fuggono i grandi greggi ammassati dal Destino,
rifugiandosi nell’oppio d’immensa potenza.
Ecco, del globo intero, l’eterno bollettino”.
VII.
Viaggiando si acquistano ben amari saperi!
Il mondo, piccolo e monotono senza rimedio,
ci mostra la nostra immagine, oggi come ieri:
un’oasi d’orrore in un deserto di tedio.
Bisogna partire? Restare? Se puoi, resta.
Parti, se devi. Uno corre, l’altro s’intana,
per ingannar la sorveglianza vigile e funesta
del Tempo ostile. Altri prendono un’andana
senza soste, come gli Apostoli o l’Ebreo errante,
a cui non basta mai carrozza né vascello
per fuggire il martirio; altri, ciò nonostante,
sanno ucciderli senza uscir dal proprio ostello.
Ma quando ci schiacceranno, a testa china,
potremo sperare e dire: “Avanti fratelli!”.
Come si partiva un tempo per la Cina,
con gli occhi fissi al largo e il vento nei capelli.
Sul mare di Tenebre così ci imbarcheremo,
con l’animo d’un passeggero acerbo e ilare,
e le voci ammalianti e funebri che udremo,
canteranno: “Per di qua, se volete gustare
il profumato Loto; è qui che si prepara,
il prodigioso frutto cui il vostro cuore è incline;
venite a stordirvi della sua dolcezza rara,
in questo pomeriggio che non avrà mai fine!”.
Riconosciamo il fantasma dal tono familiare;
gli amici là ci tendono le braccia, mentre agli occhi
ci appare la sorella: “Vieni da Elettra a rinfrescare
il cuor tuo”, fa colei cui baciammo i ginocchi.
VIII.
Morte, vecchio capitano, è tempo di andare!
Questo paese ci annoia, affrontiamo i marosi!
Se neri come l’inchiostro sono cielo e mare,
i nostri cuori che tu conosci son radiosi.
Morte, versaci il tuo veleno, ci conforta.
Vogliamo scender nell’abisso, giù nel covo,
fino a bruciarci il cranio: Inferno o Ciel, che importa?
Fino in fondo all’ignoto per trovare del nuovo.
"I fiori del male", 1857.
Traduzione italiana di Gianni Celati.
A Maxime Du Camp.
I.
Per il bimbo innamorato di carte e di stampe
l’universo è in tutto uguale a un vasto appetito.
Com’è grande il mondo alla luce delle lampe,
e agli occhi del ricordo com’è rattrappito!
Un bel mattino si parte, le menti infiammate,
il cuore pieno di livori e struggimenti amari,
e si segue il ritmo dei marosi alle murate
che culla il nostro infinito sul finito dei mari.
Lieti alcuni di fuggire da una patria trista,
altri con l’orrore dei natali ingloriosi,
altri ancora, astrologhi stregati alla vista
di tiranne Circi dai vezzi pericolosi,
per non farsi tramutare in bestie, con fiducia
s’inebriano di spazi, luce e cieli infuocati,
e il gelo che li morde e il caldo che li brucia
cancellano infine i baci che li han marchiati.
Ma il vero viaggiatore è chi parte per partire,
chi dice soltanto: “Andiamo” e non sa perché
come gli aerostati, a cuor leggero, senza mire,
e accetta il sortilegio che incombe su di sé.
Sono in forma di nuvole i suoi desideri,
e tanto il soldato sogna il fucile come
costui sogna ignoti e mutevoli piaceri,
voluttà di cui la mente non sa il nome.
II.
Noi imitiamo le bocce e trottole (tremendo!)
nei lor balzi e danze, ché la Curiosità vuole
tormentarci e farci correre anche dormendo,
come un angelo truce che frusti i cavalli del sole.
Strana sorte, la cui meta si sposta sempre altrove,
e non avendo luogo può essere dovunque;
così mai stanco di sperar l’Uomo si muove,
senza trovare mai riposo e sempre al dunque.
La nostra anima è un veliero che cercando va
il paese d’Icaro; e dal ponte si grida: “Laggiù!”
e dalla coffa: “Amore! Gloria! Felicità!”,
in deliro. L’inferno? Uno scoglio, niente più.
Ogni isolotto indicato dall’uomo di vedetta
è un Eldorado offerto dal nostro Destino;
l’Immaginazione inizia la sua orgia in fretta,
e scopre un nudo scoglio alla luce del mattino.
Povero innamorato di terre chimeriche!
bisogna metterlo ai ferri, gettarlo in mare
quel marinaio ubriaco, inventore di Americhe,
il cui miraggio rende le cadute più amare?
Come un vecchio randagio, tra fango e sporcizie,
sogna lucenti Elisi, fiutando il buon augurio;
e con l’occhio stregato vede luoghi di delizie
appena una candela illumina un tugurio.
III.
Strabilianti viaggiatori, quante nobili storie
si leggono nei vostri occhi fondi come i mari!
Mostrateci lo scrigno delle vostre memorie,
fulgide gemme fatte d’aria e spazi stellari!
Noi vogliam viaggiare senza vapore né vela;
alleviate un po’ la noia delle nostre prigioni,
mostrando ai nostri spiriti, tesi come una tela,
squarci d’orizzonte delle vostre evocazioni.
Dite, che avete visto?
IV.
“Vedemmo degli astri
e dei flutti, anche deserti di sabbia, sì,
ma pur tra emozioni e improvvisi disastri,
ci siamo annoiati spesso come accade qui.
Sul mare porpora il sole nel suo fulgore,
nelle città al tramonto le luci calanti,
accendevano in noi un inquieto ardore
d’affondar nei riflessi di cieli appassionanti.
Le città più ricche, i paesaggi più imponenti,
non contenevano mai gli incanti misteriosi
che le nuvole creano a caso tra i venti,
e sempre il desiderio ci rendeva ansiosi.
La gioia dà forza al desiderio: vecchia pianta
delle brame a cui il piacere fa da concime,
cui indurisce la scorza e di rami l’ammanta,
rami tesi a toccare il sole con le cime;
crescerai sempre, grand’albero più vivace
del cipresso? Pur qualche schizzo a mano
l’abbiam tracciato, per il vostr’album vorace,
fratelli che amate tutto quanto vien di lontano.
Fummo al cospetto di idoli proboscidati,
di troni con pietre sfavillanti e manieri
di tal favolosa pompa che, se sognati,
sarebbero la rovina dei nostri banchieri;
vedemmo costumi che danno stordimenti,
donne con unghie e denti tinti in strani stili,
e dotti giocolieri che carezzano i serpenti”.
V.
E cos’altro ancora?
VI.
“O cervelli infantili,
non va scordata la cosa fondamentale:
dovunque abbiamo visto, senz’averlo cercato,
dalla cima fino in fondo alla scala fatale,
il tedioso spettacolo dell’immortal peccato:
la donna, schiava vile, essere fiero e stupido,
che idoleggia se stessa senza riso o vergogna;
l’uomo, tiranno ingordo, fatuo, duro e cupido,
e schiavo dello schiavo, risucchio di fogna;
e il boia che gioisce e il martire che langue,
e il veleno del potere che il despota stordisce,
la festa che infiora e dà profumo al sangue,
e il popolo avido della frusta che l’abbrutisce;
molte religioni come la nostra, di costume,
danno la scalata ai cieli; mentre la Santità,
come un mondano che si rivolti tra le piume,
su chiodi e crine va cercando la voluttà;
l’Umanità becera, ebbra del proprio genio,
e il folle, ancora folle come al tempo antico,
che grida a Dio, nell’agonia senza ritegno:
- O mio simile e padrone, io ti maledico! -
E i meno stolti, arditi amici della Demenza,
fuggono i grandi greggi ammassati dal Destino,
rifugiandosi nell’oppio d’immensa potenza.
Ecco, del globo intero, l’eterno bollettino”.
VII.
Viaggiando si acquistano ben amari saperi!
Il mondo, piccolo e monotono senza rimedio,
ci mostra la nostra immagine, oggi come ieri:
un’oasi d’orrore in un deserto di tedio.
Bisogna partire? Restare? Se puoi, resta.
Parti, se devi. Uno corre, l’altro s’intana,
per ingannar la sorveglianza vigile e funesta
del Tempo ostile. Altri prendono un’andana
senza soste, come gli Apostoli o l’Ebreo errante,
a cui non basta mai carrozza né vascello
per fuggire il martirio; altri, ciò nonostante,
sanno ucciderli senza uscir dal proprio ostello.
Ma quando ci schiacceranno, a testa china,
potremo sperare e dire: “Avanti fratelli!”.
Come si partiva un tempo per la Cina,
con gli occhi fissi al largo e il vento nei capelli.
Sul mare di Tenebre così ci imbarcheremo,
con l’animo d’un passeggero acerbo e ilare,
e le voci ammalianti e funebri che udremo,
canteranno: “Per di qua, se volete gustare
il profumato Loto; è qui che si prepara,
il prodigioso frutto cui il vostro cuore è incline;
venite a stordirvi della sua dolcezza rara,
in questo pomeriggio che non avrà mai fine!”.
Riconosciamo il fantasma dal tono familiare;
gli amici là ci tendono le braccia, mentre agli occhi
ci appare la sorella: “Vieni da Elettra a rinfrescare
il cuor tuo”, fa colei cui baciammo i ginocchi.
VIII.
Morte, vecchio capitano, è tempo di andare!
Questo paese ci annoia, affrontiamo i marosi!
Se neri come l’inchiostro sono cielo e mare,
i nostri cuori che tu conosci son radiosi.
Morte, versaci il tuo veleno, ci conforta.
Vogliamo scender nell’abisso, giù nel covo,
fino a bruciarci il cranio: Inferno o Ciel, che importa?
Fino in fondo all’ignoto per trovare del nuovo.
CCG/AWS Staff - 2012/6/27 - 21:32
Ma guarda te... il Lega che cita Baudelaire... vabbé probabilmente lo sapevate già tutti e sono io che sono ignorante :)...ma forse no... perché la traduzione francese non ri-cita Baudelaire... :)
O morte vecchio capitano
Salpiamo l’ancora, su andiamo
Inferno o cielo cosa importa
Da questa vita morta
O morte vecchio capitano
Salpiamo l’ancora, su andiamo
Inferno o cielo cosa importa
Da questa vita morta
Lorenzo - 2012/6/27 - 20:50
Beh, che il Lega -cantautore in gran parte "francese"- citi Baudelaire non mi stupisce più di tanto anche se è vero che non ci avevo proprio pensato. Il parallelismo Della Mea-Baudelaire mi sembra molto più degno di nota, ma rimando a quel che scriverò fra poco... Piuttosto qualcuno si dovrà dare da fare per registrare questa canzone di Della Mea e metterla sul Tubo, è un peccato che non possa essere ascoltata.
(Riccardo Venturi )
(Riccardo Venturi )
Ecco fatto :-)
(kd)
(kd)
Forse non mi riuscirà mai scrivere qualcosa su questa canzone, anche perché è dalla prima volta che la ho ascoltata (nel "famoso" sgabuzzino di Friburgo, anno 2004) che mi ha letteralmente stregato. Mi ricordo di me e della Manuela, la mia ex svizzera con cui abitavo, letteralmente in piedi a dirci ad occhi spalancati: "Ma la senti questa canzone...?"
Però qualcosa la posso e la devo dire, in attesa del commento di Marco Valdo (che già oggi ha "piazzato" un colpo da novanta con il parallelismo baudelairiano, cui davvero non avevo mai pensato). Una prima cosa: comunque la si veda e quali che siano i parallelismi, questa canzone rimanda alla più grande e profonda poesia. Io avevo pensato alla "Ballata del vecchio marinaio" di Coleridge, mi si risponde (giustamente) con Baudelaire e, su tutta questa storia di sirene incantatrici, aleggiano ovviamente Ulisse e l'Odissea.
Detto estremamente fuori dai denti, bisognerebbe che chi conosce Della Mea esclusivamente per le sue tanti (e belle) canzoni militanti, conoscesse anche le sue canzoni più personali, che rivelano una capacità poetica e di introspezione di prim'ordine.
Sembra, questo, un congedo che, però, stabilisce una continuità ciclica. Il viaggio della vita, che Ivan, malato, sapeva forse di dover concludere presto. "Il capitano", va infine detto, è la sua ultima canzone. L'ultima che ha registrato in album, perlomeno, in quei due suoi splendidi album pubblicati dal "Manifesto" e rimasti pressoché sconosciuti ai più; conclude (traccia n° 11) la "Cantagranda"; dopo non è stato più possibile ascoltarlo in registrazione. Bisognava andarselo a sentire al De Martino, a Fosdinovo, in piazza della Loggia a Brescia, dovunque.
Così come "Le Voyage" è il componimento conclusivo della prima edizione dei "Fiori del Male" di Baudelaire, quella del 1857. Il Poeta aveva inteso quel "viaggio" come il termine di uno dei viaggi più vertiginosi che un uomo abbia intrapreso coi suoi versi.
E questo, a mio parere, significa qualcosa.
Però qualcosa la posso e la devo dire, in attesa del commento di Marco Valdo (che già oggi ha "piazzato" un colpo da novanta con il parallelismo baudelairiano, cui davvero non avevo mai pensato). Una prima cosa: comunque la si veda e quali che siano i parallelismi, questa canzone rimanda alla più grande e profonda poesia. Io avevo pensato alla "Ballata del vecchio marinaio" di Coleridge, mi si risponde (giustamente) con Baudelaire e, su tutta questa storia di sirene incantatrici, aleggiano ovviamente Ulisse e l'Odissea.
Detto estremamente fuori dai denti, bisognerebbe che chi conosce Della Mea esclusivamente per le sue tanti (e belle) canzoni militanti, conoscesse anche le sue canzoni più personali, che rivelano una capacità poetica e di introspezione di prim'ordine.
Sembra, questo, un congedo che, però, stabilisce una continuità ciclica. Il viaggio della vita, che Ivan, malato, sapeva forse di dover concludere presto. "Il capitano", va infine detto, è la sua ultima canzone. L'ultima che ha registrato in album, perlomeno, in quei due suoi splendidi album pubblicati dal "Manifesto" e rimasti pressoché sconosciuti ai più; conclude (traccia n° 11) la "Cantagranda"; dopo non è stato più possibile ascoltarlo in registrazione. Bisognava andarselo a sentire al De Martino, a Fosdinovo, in piazza della Loggia a Brescia, dovunque.
Così come "Le Voyage" è il componimento conclusivo della prima edizione dei "Fiori del Male" di Baudelaire, quella del 1857. Il Poeta aveva inteso quel "viaggio" come il termine di uno dei viaggi più vertiginosi che un uomo abbia intrapreso coi suoi versi.
E questo, a mio parere, significa qualcosa.
Riccardo Venturi - 2012/6/27 - 21:56
"Je voudrais pas crever" me semble être également un commentaire approprié au "Capitaine" d'Ivan Della Mea et le fait d'y citer Brassens, également. Ces trios-là savaient que le bateau allait lever l'ancre; ils entendaient déjà certaines sirènes... Il en jouait même Boris de la trompinette, lui dont le coeur était le point faible... à s'en éclater l'aorte.
Même l'illustration vidéo de la Supplique, avec Brassens devant la mer dans le port de Sète, sur la plage de Sète, au Cimetière marin et ce que tout cela supposait... On ne va aps impunément chanter sa propre mort dans un cimetière, fût-il marin.
Sûr qu'Ivan Della Mea aurait chanté "Je voudrais pas crever", si l'occasion lui en avait été donnée...
Je vois bien que cette paraphrase n'est pas le commentaire attendu, pas encore. Je n'entends pas encore les harmoniques d'Ivan Della Mea... Elles sont couvertes par le ressac...
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Même l'illustration vidéo de la Supplique, avec Brassens devant la mer dans le port de Sète, sur la plage de Sète, au Cimetière marin et ce que tout cela supposait... On ne va aps impunément chanter sa propre mort dans un cimetière, fût-il marin.
Sûr qu'Ivan Della Mea aurait chanté "Je voudrais pas crever", si l'occasion lui en avait été donnée...
Je vois bien que cette paraphrase n'est pas le commentaire attendu, pas encore. Je n'entends pas encore les harmoniques d'Ivan Della Mea... Elles sont couvertes par le ressac...
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Marco Valdo M.I. - 2012/6/28 - 00:33
UN RICORDO DI IVAN DELLA MEA A 20 ANNI DALL'ULTIMO INCONTRO
(Gianni Sartori)
Ivan Della Mea era nato il 16 ottobre 1940. Se ne è andato il 14 giugno del 2009: un vuoto incolmabile.
Per quasi 50 anni le sue canzoni di lotta e di malinconia, le sue parole di coraggio, il suo modo di essere “compagno”, sono stati un esempio per migliaia di militanti, giovani e non. Ha fatto musica e poesia contro la società dei consumi, ha manifestato contro l'oppressione, si è battuto per una libertà insieme anarchica e comunista, da autentico rivoluzionario. Questo era (è) Ivan Della Mea, un compagno che anche da “vecchio” conservava lo spirito combattente di un ragazzo, un artista irriducibile: “Con gli oppressi contro gli oppressori. Sempre!”.
Lo avevo già incontrato negli anni settanta in un paio di occasioni ma solo l'ultima volta, nel 1995, mi ero deciso a intervistarlo. L'occasione era stata la “Festa RAP” (nel senso di “Rossa, Antifascista, Proletaria”) organizzata a Vicenza dal “Collettivo SPARTAKUS”, da Rifondazione Comunista e dalla Lega per i diritti e la liberazione dei popoli (di cui all'epoca, per quanto indegnamente, ero il responsabile per Vicenza) con la collaborazione di alcuni Centri sociali e gruppi vicentini (“Stella Rossa” di Bassano, “Alter-media” di Schio, “La tienda”, il Collettivo Cà Balbi, gli anarchici bassanesi del “Pisacane”....). Una risposta alla squallida manifestazione di qualche mese prima, nel 1994, dei gruppi neonazisti che avevano letteralmente invaso la città del Palladio, medaglia d'oro per la Resistenza. Ancora non lo sapevo ma, rinviando di continuo per un altro “aggiornamento” sulla sua militanza cantata, non lo avrei più rivisto. Recentemente ho ritrovato gli appunti di quella lunga intervista-conversazione e mi è parso giusto riproporla per ricordare Ivan e le sue canzoni.
NERONE
Nerone era un cane che per anni era stato legato alla catena, in un deposito dalla parte dei Navigli, a far la guardia. Divenuto vecchio venne slegato, portato altrove e abbandonato, come da manuale.
La sua condizione passò “da quella di schiavo a quella di liberto affamato”. Ritornò nei paraggi, lì dove aveva trascorso tutta la sua vita, cercando una qualche convivenza, un rapporto con gli umani, una mediazione tra una carezza, un tozzo di pane e tante pedate.
Una sera nei pressi del vecchio capannone alcuni giovani avevano acceso un fuoco ed erano intenti a “farsi” di eroina. Nerone, afflitto da cronica solitudine, si avvicinò per fare amicizia ma qualcuno, già sotto l'effetto della droga, gli sparò un colpo di pistola in testa.
Il giorno dopo toccò proprio a Ivan e al figlio ritrovare il cadavere della povera bestia. Ivan ne riportò un'emozione fortissima anche per la disperazione del bambino. E nacque così la canzone per questo cane “morto in guerra”, vittima inconsapevole dei mille egoismi e miserie di un mondo imperniato sull'usa e getta, tanto per degli umani che delle bestie.
Era una delle tante storie che Ivan Della Mea raccontava, accompagnato dalla sua chitarra: una canzone in cui riversava la sua profonda umanità, il suo rifiuto di restarsene indifferente di fronte alle tante ingiustizie del mondo, grandi o piccole che siano. Tra l'altro questa non è l'unica sua canzone “animalista” ante litteram (o meglio: “antispecista). Ricordate “El me Gatt”? Ivan evidentemente è sempre stato un uomo incapace di girarsi dall'altra parte, uno che sentiva veramente sulla propria pelle lo schiaffo dato a chiunque in qualsiasi parte del mondo (citazione guevarista, ovviamente). Roba d'altri tempi.
VALE LA PENA
Va anche detto, purtroppo, che riascoltandolo oggi la malinconia rischia di essere il sentimento prevalente. Le sue canzoni legate spesso ai numerosi lutti del proletariato (dall'Ardizzone a Che Guevara, da Ciriaco Saldutto a Franco Serantini, da Avola a Marcinelle), ascoltate 40 e passa anni fa alimentavano quella “rabbia antica” che oggi come oggi rischia di apparire un reperto, un fossile o addirittura un “sentimento da zombies” come mi ha poco gentilmente fatto osservare un ex compagno, all'epoca operaista, oggi rassegnato.
Eppure credo valga ancora la pena di ascoltarlo. Non solo perché molte sue canzoni fanno ormai parte della storia delle lotte proletarie, ma anche per la profonda umanità che le pervade, testimonianza sofferta di un modo diverso di concepire i rapporti umani rispetto all'ideologia dominante.*
L'UOMO BIANCO
La vera e propria mutazione antropologica avvenuta negli ultimi decenni (e che ha contaminato anche buona parte delle classi subalterne) era stata prevista e temuta da Della Mea in epoca non sospetta: quasi avesse avuto una premonizione.
Era stato lui stesso a dirmelo:
“Quando cantavo Io so che un giorno in fondo non credevo all'esistenza dell'”Uomo bianco vestito di bianco” che ossessionava quel mio carissimo amico poi finito al manicomio. Pensavo che a me non sarebbe mai capitato di vederlo e adesso invece lo vedo anch'io, quasi ogni giorno, in televisione”. Ricordo che l'incontro risale al 1995 e penso sia inutile precisare a chi si riferisse il buon Ivan.
D. Usi ancora il vecchio repertorio nei concerti? Mi riferisco ai tuoi lavori degli anni sessanta, da “Ballata della piccola e grande violenza” a “Forza Gioan l'dea non è morta” (noto anche come “Il rosso è diventato giallo”)?
R. Suono spesso canzoni come “Ieri mio padre è morto” o “El me gatt” che venne definita da Roberto Leydi una canzone anarcosindacalista a tutti gli effetti. Posso anche essere d'accordo con l'”anarco” ma non sono mai riuscito a capire il perché del “sindacalista”...Ho invece qualche difficoltà a suonare “Il rosso è diventato giallo”, ma solo per motivi tecnici, non politici. Nel disco molti pezzi venivano suonati da Paolo Ciarchi (della Comune), molto più bravo di me con la chitarra. Ho recuperato anche “A questo punto il prezzo qual'è” (famosa per aver ripreso lo slogan delle Pantere Nere “brucia, ragazzo, brucia” ndr), aggiornandola e aggiustandola un po'. Nel testo originario c'erano forse delle forzature a scapito di quel povero cristo di Cesare Pavese. Purtroppo devo riconoscere che Avola, Battipagli, Soriano Ceccanti, Marighela, Inti Peredo...(tutti citati nella canzone ndr) ormai alla maggior parte delle persone, soprattutto dei giovani, non dicono più niente. L'unico che conoscono è Guevara (e dopo altri 20 anni la situazione non è certo migliorata ndr).
CHI ERA GIOAN?
D. Meglio che niente con questi chiari di luna. A proposito, pecco anch'io di ignoranza e avrei qualche curiosità: chi era “Gioan” a cui spesso ti rivolgi? E chi era Costante, altra figura ricorrente nelle tue canzoni?
R. “Gioan” era Gianni Bosio. Costante era un contadino di Torrealta di Ponte del Giglio, in provincia di Lucca. Era un personaggio di grandi, diffusi, minuti saperi; la negazione di ogni esasperazione ideologica. Un uomo legato alla terra, al ciclo delle stagioni, al lavoro dei campi. Aveva una profonda, intima conoscenza di piante e animali, con una visione del mondo che evocava una sorta di mondo magico rurale. Noi viviamo in un mondo dove si parte dall'idea di uomo universale per poi scendere al concreto, al particolare. Nel mondo contadino avveniva il contrario, senza peraltro porsi il problema dell'universale.
Costante non era antifascista, almeno non in maniera consapevole, dichiarata. Però quando due suoi compaesani discesi in città e divenuti fascisti, vennero in divisa a casa sua per dirgli che stavano organizzando i giovani della zona, non fece altro che entrare in casa e, senza dire una parola, uscire con il fucile spianato. I due non si fecero più vedere.
D. Mi pare che ti riferissi a lui, a Costante, anche nella canzone “A questo punto il prezzo qual'è”, molto critica verso gli intellettuali alla Cesare Pavese (v. “...l'umore antico di un uomo costante...”)?
R. Io posso capire Pavese ma contrapppongo alla sua mitologia sul “paese”, sui campi, le colline, la luna e i falò, la realtà di Costante che invece il paese ce l'ha dentro. In un cero senso l'atteggiamento di Pavese equivale a quello odierno di certi “arancioni” o affini che vanno a vivere in campagna. Ma io credo che sia una questione filosofica o ideologica. Il senso materiale della terra o ce l'hai o non ce l'hai; non c'è ideologia che tenga.
UNA BALLATA PER FRANCO SERANTINI
D. Tu hai dedicato una ballata a Franco Serantini, il giovane anarchico assassinato a Pisa dalla polizia nel maggio 1972. Mi dicevi di averlo incontrato qualche volta a casa di tuo fratello, Luciano (Luciano Della Mea, scrittore, 1924-2003 ndr). Ricordo che tuo fratello ebbe un ruolo non indifferente nel denunciare il pestaggio subito da Franco (si costituì parte civile con Guido Bozzoni riuscendo a impedire la frettolosa, già richiesta, inumazione del cadavere di Serantini ) e nelle polemiche che poi sfociarono in due manifestazioni distinte a Pisa...
R. Franco Serantini era molto amico di mia nipote, Maria Valeria Della Mea, anarchica e figlia di Luciano, mio fratello. La ballata in realtà venne scritta da un numeroso gruppo di compagni di varia tendenza, dagli anarchici a Lotta continua. Io mi limitai ad alcuni aggiustamenti metrici e per la musica usai quella di una ballata dedicata a Felice Cavallotti.
A Pisa vi furono due manifestazioni perché c'era chi voleva a tutti i costi appropriarsi della morte di Franco, installarci la sua bandierina. Questa era, in sostanza, la posizione di adriano Sofri. In vece Luciano, mio fratello, riteneva che la formidabile ondata di sdegno e solidarietà che la morte del giovane anarchico (massacrato dalla Celere e poi lasciato crepare in carcere ndr) fosse troppo preziosa per farne una questione di bandiera. Alla fine si tennero due distinte manifestazioni: in una parlò Adriano Sofri, nell'altra Umberto Terracini.
D. E gli anarchici?
R. Se non ricordo male anche tra gli anarchici vi furono valutazioni diverse. Penso fossero più o meno “equamente” distribuiti tra le due manifestazioni. Tra l'altro pioveva che Dio la mandava. Di questo se ne ricordano bene tutti i partecipanti, tranne Marino che però sostiene di ricordarsi di essere stato istigato da Sofri ad ammazzare calabresi proprio in quella circostanza....
D. Usi ancora la “Ballata per Franco Serantini” nei tuoi spettacoli?
R. Sì, spesso. Naturalmente è una di quelle canzoni che richiede certe spiegazioni. Io le considero “canzoni d'uso per la memoria storica”.
...MOLTI VIETNAM...
D. C'è una tua vecchia canzone su Cuba, sul fatto che “dovere di ogni rivoluzionario è soltanto fare la rivoluzione...”Come la giudichi a tanti anni di distanza?
R. Quella su Cuba è del '67, quando appunto andai a Cuba. Si intitolava “Creare due, tre, molti Vietnam”. Non mi capita di cantarla spesso ma di sicuro non rinnego niente, anzi.
Il destino delle varie canzoni a volte è molto diverso. Poco fa mi parlavi di quella canzone che ho scritto su un fatto accaduto da queste parti (a Torrebelvicino, vicino a Schio ndr) e mi parlavi di un ex partigiano divenuto poi padrone di una fabbrica. Un giorno, agli inizi degli anni settanta, di fronte ad un picchetto di operai non trovò di meglio che tornare ad imbracciare il fucile per sparare nel mucchio (un operaio rimasto ferito perse un occhio ndr). Sinceramente me ne ero completamente scordato, hai fatto bene a ricordarmela. Altre mie canzoni invece sono entrate nel patrimonio storico della sinistra, come “Cara moglie”.
D. Possiamo riassumere a grandi linee la tua produzione?
R. Le mie prime canzoni risalgono agli inizi degli anni sessanta, con la “Ballata della piccola e grande violenza”. I dischi principali sono: “Io so che un giorno (con le ballate del Gioan); “Il rosso è diventato giallo”; “Se qualcuno ti fa morto”; “La balorda”; “La ringhiera” (sulla strage fascista di Brescia); “Fiaba grande”; “La piccola ragione di allegria” (su mio fratello); “Su da dio, giù da bestia”, un lavoro sulle contraddizioni, sull'emarginazione metropolitana e sulle risposte di alcuni settori giovanili, in particolare sulla droga. Risale al '77, in coincidenza con l'incremento dei morti per overdose.
Per i cent'anni dalla morte di Carlo Marx, in collaborazione con l'Università di Urbino, ho fatto “Carlet”. Poi, finita ormai l'esperienza dei Dischi del Sole, ho continuato a scrivere libri.
D. Ce li puoi elencare?
R. Con l'editore Bertani (il mitico Bertani di Verona...ndr) ho pubblicato “Fiaba d'orso, di bagato e di un giorno centenario”, su come ho vissuto il centenario della morte di Marx. Poi, per Interno Giallo, “Il sasso dentro”, un romanzo nero metropolitano. Con “Se nasco un'altra volta ci rinuncio” ho vinto il premio Forte dei Marmi. Poi c'è stata “Cantata Ambrosiana” e l'ultimo, per ora, “Un amore di luna” edito dalla Granata Press (ricordo che Ivan ha scritto anche moltissimi articoli per l'Unità, Il Manifesto, Linus...ndr).
D. Senti, qui siamo a due passi da Padova. Mi viene in mente un episodio (di cui hai anche raccontato su Linus...) che ti ha visto schierato a fianco degli “autonomi” del Centro Sociale “PEDRO” contro alcuni “benpensanti di sinistra” (diciamo così...) patavini...?
R. Sì, mi ricordo i fatti di cui parli...Risalgono al 1987, in occasione di un concerto organizzato dall'ARCI di Padova nel Salone dei Giganti. I giovani compagni del “PEDRO” (un compagno assassinato dalla polizia a Trieste nel 1985 ndr), sostenendo che le mie canzoni esprimevano contenuti molto vicini ai loro, chiesero con molta urbanità di poter esprimere il loro pensiero nel corso di un seminario pomeridiano, sollevando soltanto le obiezioni di un professore universitario. Mi chiesero poi di poter fare un intervento, leggere un loro comunicato durante l'intervallo del concerto della sera. Naturalmente diedi il mio consenso. Salirono sul palco con uno striscione e lessero il comunicato suscitando le ire di quel professore universitario che diede una sberla ad un compagno del centro sociale. Costui evidentemente non aveva ben interiorizzato la nota massima evangelica e rispose con un pugno, a mio avviso giustificato. La mattina dopo veniamo a sapere che il ragazzo del centro sociale era stato denunciato. Andai subito in questura con il responsabile dell'ARCI per dichiarare che i ragazzi avevano avuto il permesso di intervenire e che il primo a menare le mani era stato quel professore. Ricordo che la cosa mi fece incazzare e scrissi quell'articolo per Linus. Si incazzò anche il PCI (nei miei confronti) e io tornai a Padova per fare un concerto al “PEDRO”. Tutto qui.
D. L'ultima volta che ti ho visto è stato in televisione. Suonavi e cantavi “O cara moglie” davanti ai cancelli della FIAT durante i famosi 33 giorni...
R. I trentatré giorni della FIAT me li sono fatti tutti. Secondo me è stata una sconfitta voluta.
D. Voluta da chi (a parte Agnelli & C., ovviamente)?
R. Anche da una parte del sindacato. In fondo c'era questa esigenza di ristrutturare, condivisa dagli stessi sindacati...Le ragioni della sconfitta erano quindi organiche. Un vero disastro comunque, con conseguenze irreparabili. C'è anche un altro aspetto da rilevare. In quei trenta giorni la mobilitazione fu praticamente tutta esterna; non c'era nessuno dei minacciati di cassa integrazione. Molti di loro erano giovani e in fondo è logico che un giovane se ne freghi se va in cassa integrazione. Al momento dell'accordo poi, come al solito, gli operai dissero di no e i delegati di sì. Ancora un'occasione persa per riflettere sulla democrazia dentro il sindacato...
I CENTRI SOCIALI A MILANO
D. Se Nando Della Chiesa avesse vinto le elezioni a Milano a quest'ora, con ogni probabilità, saresti “assessore ai Centri Sociali”...
R. E sarei subito ricorso alla consulenza di Primo Moroni. Tieni presente che, a mio avviso, è uno dei maggiori esperti di Centri Sociali, non solo a Milano. Fin dall'inizio ha studiato da vicino la nascita di queste realtà auto-organizzate**. Personalmente ritengo sia pericoloso rinchiudere sotto la stessa definizione di C.S.A. Situazioni estremamente composite. Soprattutto nel rapportarsi alla realtà esterna, al territorio. Autogestione è una parola bellissima, facile da capire e, apparentemente, da tradurre in pratica quotidiana. Invece il termine “territorialità” è più complesso. Anche da praticare correttamente.
E' opinione diffusa, anche in alcuni settori del Movimento, che se Formentini (ex sindaco leghista a Milano ndr) non avesse fatto del Leoncavallo una questione nazionale, forse il Leoncavallo rischiava di estinguersi per un processo di autoghettizzazione. Anche la questione del “casino” in ore notturne era poco più di un pretesto, un problema che si andava risolvendo: i compagni avevano già speso milioni per insonorizzare adeguatamente***.
Il problema vero era quello di sapersi porre in una prospettiva di reale apertura, di rappresentarsi con il territorio. E' una cosa nota che da almeno dieci anni le uniche, o quasi, novità culturali valide a livello europeo prodotte in Italia sono nate e cresciute nei Centri Sociali, sia per la musica che pe il teatro. Questo spiega perché il Leoncavallo fosse una cosa di giorno e un'altra di notte, quando veniva occupato da 4-5mila persone che volevano vedere le avanguardie artistiche. Giustamente Primo Moroni sostiene che l'apertura alla città dei leoncavallini è avvenuta solo “in difesa”, ossia come risposta tattica all'attacco della giunta. I dieci-quindicimila delle manifestazioni avrebbero potuto e dovuto essere molti di più. C'è stata la quasi totale assenza delle organizzazioni e dei partiti della sinistra. Non bastava la presenza per quanto significativa di Umberto Gay. Bisogna riconoscere che nonostante le assemblee al Teatro dell'Elfo non si è riusciti a spiegare adeguatamente alla città che il Leoncavallo riguardava tutta Milano, tutti i Centri Sociali...Personalmente ho scritto sull'Unità che non bastava firmare manifesti e appelli, ma che alle iniziative del Leonka bisognava partecipare fisicamente. Soprattutto nel caso di prevedibili interventi da parte della polizia. Bisognava far capire a quella testa di cazzo di Formentini (quello che chiamava i compagni del Leoncavallo “randagi che non hanno diritto di cittadinanza”) che il suo atteggiamento è politicamente controproducente oltre che sbagliato.
1500 IRRIDUCIBILI VECCHIETTI
D. Restando alla situazione milanese, cosa vorresti aggiungere?
R. A Milano non c'è solo il Leoncavallo. Il centro occupato di viale Transiti, per esempio, in questo momento è sicuramente il migliore centro di prima assistenza medica della città. Come laboratorio medico per analisi, come attrezzature comprate personalmente dai medici che vi operano volontariamente. Siccome ci vanno soprattutto extracomunitari anche via Transiti è a rischio con questa amministrazione leghista (stiamo parlando del 1995 ndr). Poi c'è Villa Mantea, un centro di prima accoglienza, per cui il solito Primo Moroni è riuscito a strappare un mandato. Io personalmente sono presidente di un circolo ARCI, costituito prevalentemente da anziani, che da un punto di vista logistico rischia di venir chiuso anche domani: non ha alcuna agibilità, nemmeno il numero civico...per ora non ci hanno sfrattato solo perché la giunbta non farebbe una bella figura a mandare le ruspe contro millecinquecento vecchietti.
A mio avviso comunque -e per concludere- anche da parte dei compagni si sono commessi errori grossolani. Figurati che non è ancora stata fatta una mappatura completa dei vari centri sociali e affini. Soprattutto penso sia anche una questione di responsabilità personale. Non è più possibile delegare sempre e comunque. Occorre sapersi impegnare individualmente: la responsabilità politica è anche soggettiva. Se sei convinto di una cosa e non la fai sei responsabile del suo fallimento. Voglio dire che se credo giusta una determinata manifestazione devo andarci di persona, non limitarmi a firmare l'appello. Altrimenti i Centri Sociali rischiano di chiudere...
Gianni Sartori
* nda Assieme a quelle di Gualtiero Bertelli, Stefano Maria Ricatti, Paolo Pietrangeli, Fausto Omodei, Claudio Lolli, Alessio Lega...magari anche Gianfranco Manfredi (almeno per i versi “Non aspettarti comprensione da lui, son troppi anni che non prende più il tram”...).
* *nda casualmente, nel 2009, mi trovavo a Milano e ho partecipato alla manifestazione - non autorizzata e blindatissima- contro lo sgombero del CSOA Cox18 di via Conchetta dove l'archivio di Primo Moroni (1936-1998, fondatore della libreria Calusca) aveva trovato ospitalità. L'archivio, di inestimabile valore storico, rischiava di venire disperso e danneggiato a causa delle perquisizioni e del sequestro da parte della polizia. Moratti e De Corato: i mandanti.
http://www.carmillaonline.com/2009/01/...
** *nda Confermo: ancora nel 1985 avevo visitato il Leoncavallo “storico” (quello originario) e già all'epoca erano in corso lavori di ristrutturazione e insonorizzazione (al prezzo purtroppo della cancellazione di molti dei bellissimi murales originari). Ricordo di aver anche conosciuto un giovane Daniele Farina (presumibilmente ancora “integro” e non ancora “cinico ideologo” come lo definì Primo Moroni) che mi regalò una copia del prezioso “Che idea morire di marzo” in memoria di Fausto e Iaio (assassinati nel marzo 1978 dai NAR).
(Gianni Sartori)
Ivan Della Mea era nato il 16 ottobre 1940. Se ne è andato il 14 giugno del 2009: un vuoto incolmabile.
Per quasi 50 anni le sue canzoni di lotta e di malinconia, le sue parole di coraggio, il suo modo di essere “compagno”, sono stati un esempio per migliaia di militanti, giovani e non. Ha fatto musica e poesia contro la società dei consumi, ha manifestato contro l'oppressione, si è battuto per una libertà insieme anarchica e comunista, da autentico rivoluzionario. Questo era (è) Ivan Della Mea, un compagno che anche da “vecchio” conservava lo spirito combattente di un ragazzo, un artista irriducibile: “Con gli oppressi contro gli oppressori. Sempre!”.
Lo avevo già incontrato negli anni settanta in un paio di occasioni ma solo l'ultima volta, nel 1995, mi ero deciso a intervistarlo. L'occasione era stata la “Festa RAP” (nel senso di “Rossa, Antifascista, Proletaria”) organizzata a Vicenza dal “Collettivo SPARTAKUS”, da Rifondazione Comunista e dalla Lega per i diritti e la liberazione dei popoli (di cui all'epoca, per quanto indegnamente, ero il responsabile per Vicenza) con la collaborazione di alcuni Centri sociali e gruppi vicentini (“Stella Rossa” di Bassano, “Alter-media” di Schio, “La tienda”, il Collettivo Cà Balbi, gli anarchici bassanesi del “Pisacane”....). Una risposta alla squallida manifestazione di qualche mese prima, nel 1994, dei gruppi neonazisti che avevano letteralmente invaso la città del Palladio, medaglia d'oro per la Resistenza. Ancora non lo sapevo ma, rinviando di continuo per un altro “aggiornamento” sulla sua militanza cantata, non lo avrei più rivisto. Recentemente ho ritrovato gli appunti di quella lunga intervista-conversazione e mi è parso giusto riproporla per ricordare Ivan e le sue canzoni.
NERONE
Nerone era un cane che per anni era stato legato alla catena, in un deposito dalla parte dei Navigli, a far la guardia. Divenuto vecchio venne slegato, portato altrove e abbandonato, come da manuale.
La sua condizione passò “da quella di schiavo a quella di liberto affamato”. Ritornò nei paraggi, lì dove aveva trascorso tutta la sua vita, cercando una qualche convivenza, un rapporto con gli umani, una mediazione tra una carezza, un tozzo di pane e tante pedate.
Una sera nei pressi del vecchio capannone alcuni giovani avevano acceso un fuoco ed erano intenti a “farsi” di eroina. Nerone, afflitto da cronica solitudine, si avvicinò per fare amicizia ma qualcuno, già sotto l'effetto della droga, gli sparò un colpo di pistola in testa.
Il giorno dopo toccò proprio a Ivan e al figlio ritrovare il cadavere della povera bestia. Ivan ne riportò un'emozione fortissima anche per la disperazione del bambino. E nacque così la canzone per questo cane “morto in guerra”, vittima inconsapevole dei mille egoismi e miserie di un mondo imperniato sull'usa e getta, tanto per degli umani che delle bestie.
Era una delle tante storie che Ivan Della Mea raccontava, accompagnato dalla sua chitarra: una canzone in cui riversava la sua profonda umanità, il suo rifiuto di restarsene indifferente di fronte alle tante ingiustizie del mondo, grandi o piccole che siano. Tra l'altro questa non è l'unica sua canzone “animalista” ante litteram (o meglio: “antispecista). Ricordate “El me Gatt”? Ivan evidentemente è sempre stato un uomo incapace di girarsi dall'altra parte, uno che sentiva veramente sulla propria pelle lo schiaffo dato a chiunque in qualsiasi parte del mondo (citazione guevarista, ovviamente). Roba d'altri tempi.
VALE LA PENA
Va anche detto, purtroppo, che riascoltandolo oggi la malinconia rischia di essere il sentimento prevalente. Le sue canzoni legate spesso ai numerosi lutti del proletariato (dall'Ardizzone a Che Guevara, da Ciriaco Saldutto a Franco Serantini, da Avola a Marcinelle), ascoltate 40 e passa anni fa alimentavano quella “rabbia antica” che oggi come oggi rischia di apparire un reperto, un fossile o addirittura un “sentimento da zombies” come mi ha poco gentilmente fatto osservare un ex compagno, all'epoca operaista, oggi rassegnato.
Eppure credo valga ancora la pena di ascoltarlo. Non solo perché molte sue canzoni fanno ormai parte della storia delle lotte proletarie, ma anche per la profonda umanità che le pervade, testimonianza sofferta di un modo diverso di concepire i rapporti umani rispetto all'ideologia dominante.*
L'UOMO BIANCO
La vera e propria mutazione antropologica avvenuta negli ultimi decenni (e che ha contaminato anche buona parte delle classi subalterne) era stata prevista e temuta da Della Mea in epoca non sospetta: quasi avesse avuto una premonizione.
Era stato lui stesso a dirmelo:
“Quando cantavo Io so che un giorno in fondo non credevo all'esistenza dell'”Uomo bianco vestito di bianco” che ossessionava quel mio carissimo amico poi finito al manicomio. Pensavo che a me non sarebbe mai capitato di vederlo e adesso invece lo vedo anch'io, quasi ogni giorno, in televisione”. Ricordo che l'incontro risale al 1995 e penso sia inutile precisare a chi si riferisse il buon Ivan.
D. Usi ancora il vecchio repertorio nei concerti? Mi riferisco ai tuoi lavori degli anni sessanta, da “Ballata della piccola e grande violenza” a “Forza Gioan l'dea non è morta” (noto anche come “Il rosso è diventato giallo”)?
R. Suono spesso canzoni come “Ieri mio padre è morto” o “El me gatt” che venne definita da Roberto Leydi una canzone anarcosindacalista a tutti gli effetti. Posso anche essere d'accordo con l'”anarco” ma non sono mai riuscito a capire il perché del “sindacalista”...Ho invece qualche difficoltà a suonare “Il rosso è diventato giallo”, ma solo per motivi tecnici, non politici. Nel disco molti pezzi venivano suonati da Paolo Ciarchi (della Comune), molto più bravo di me con la chitarra. Ho recuperato anche “A questo punto il prezzo qual'è” (famosa per aver ripreso lo slogan delle Pantere Nere “brucia, ragazzo, brucia” ndr), aggiornandola e aggiustandola un po'. Nel testo originario c'erano forse delle forzature a scapito di quel povero cristo di Cesare Pavese. Purtroppo devo riconoscere che Avola, Battipagli, Soriano Ceccanti, Marighela, Inti Peredo...(tutti citati nella canzone ndr) ormai alla maggior parte delle persone, soprattutto dei giovani, non dicono più niente. L'unico che conoscono è Guevara (e dopo altri 20 anni la situazione non è certo migliorata ndr).
CHI ERA GIOAN?
D. Meglio che niente con questi chiari di luna. A proposito, pecco anch'io di ignoranza e avrei qualche curiosità: chi era “Gioan” a cui spesso ti rivolgi? E chi era Costante, altra figura ricorrente nelle tue canzoni?
R. “Gioan” era Gianni Bosio. Costante era un contadino di Torrealta di Ponte del Giglio, in provincia di Lucca. Era un personaggio di grandi, diffusi, minuti saperi; la negazione di ogni esasperazione ideologica. Un uomo legato alla terra, al ciclo delle stagioni, al lavoro dei campi. Aveva una profonda, intima conoscenza di piante e animali, con una visione del mondo che evocava una sorta di mondo magico rurale. Noi viviamo in un mondo dove si parte dall'idea di uomo universale per poi scendere al concreto, al particolare. Nel mondo contadino avveniva il contrario, senza peraltro porsi il problema dell'universale.
Costante non era antifascista, almeno non in maniera consapevole, dichiarata. Però quando due suoi compaesani discesi in città e divenuti fascisti, vennero in divisa a casa sua per dirgli che stavano organizzando i giovani della zona, non fece altro che entrare in casa e, senza dire una parola, uscire con il fucile spianato. I due non si fecero più vedere.
D. Mi pare che ti riferissi a lui, a Costante, anche nella canzone “A questo punto il prezzo qual'è”, molto critica verso gli intellettuali alla Cesare Pavese (v. “...l'umore antico di un uomo costante...”)?
R. Io posso capire Pavese ma contrapppongo alla sua mitologia sul “paese”, sui campi, le colline, la luna e i falò, la realtà di Costante che invece il paese ce l'ha dentro. In un cero senso l'atteggiamento di Pavese equivale a quello odierno di certi “arancioni” o affini che vanno a vivere in campagna. Ma io credo che sia una questione filosofica o ideologica. Il senso materiale della terra o ce l'hai o non ce l'hai; non c'è ideologia che tenga.
UNA BALLATA PER FRANCO SERANTINI
D. Tu hai dedicato una ballata a Franco Serantini, il giovane anarchico assassinato a Pisa dalla polizia nel maggio 1972. Mi dicevi di averlo incontrato qualche volta a casa di tuo fratello, Luciano (Luciano Della Mea, scrittore, 1924-2003 ndr). Ricordo che tuo fratello ebbe un ruolo non indifferente nel denunciare il pestaggio subito da Franco (si costituì parte civile con Guido Bozzoni riuscendo a impedire la frettolosa, già richiesta, inumazione del cadavere di Serantini ) e nelle polemiche che poi sfociarono in due manifestazioni distinte a Pisa...
R. Franco Serantini era molto amico di mia nipote, Maria Valeria Della Mea, anarchica e figlia di Luciano, mio fratello. La ballata in realtà venne scritta da un numeroso gruppo di compagni di varia tendenza, dagli anarchici a Lotta continua. Io mi limitai ad alcuni aggiustamenti metrici e per la musica usai quella di una ballata dedicata a Felice Cavallotti.
A Pisa vi furono due manifestazioni perché c'era chi voleva a tutti i costi appropriarsi della morte di Franco, installarci la sua bandierina. Questa era, in sostanza, la posizione di adriano Sofri. In vece Luciano, mio fratello, riteneva che la formidabile ondata di sdegno e solidarietà che la morte del giovane anarchico (massacrato dalla Celere e poi lasciato crepare in carcere ndr) fosse troppo preziosa per farne una questione di bandiera. Alla fine si tennero due distinte manifestazioni: in una parlò Adriano Sofri, nell'altra Umberto Terracini.
D. E gli anarchici?
R. Se non ricordo male anche tra gli anarchici vi furono valutazioni diverse. Penso fossero più o meno “equamente” distribuiti tra le due manifestazioni. Tra l'altro pioveva che Dio la mandava. Di questo se ne ricordano bene tutti i partecipanti, tranne Marino che però sostiene di ricordarsi di essere stato istigato da Sofri ad ammazzare calabresi proprio in quella circostanza....
D. Usi ancora la “Ballata per Franco Serantini” nei tuoi spettacoli?
R. Sì, spesso. Naturalmente è una di quelle canzoni che richiede certe spiegazioni. Io le considero “canzoni d'uso per la memoria storica”.
...MOLTI VIETNAM...
D. C'è una tua vecchia canzone su Cuba, sul fatto che “dovere di ogni rivoluzionario è soltanto fare la rivoluzione...”Come la giudichi a tanti anni di distanza?
R. Quella su Cuba è del '67, quando appunto andai a Cuba. Si intitolava “Creare due, tre, molti Vietnam”. Non mi capita di cantarla spesso ma di sicuro non rinnego niente, anzi.
Il destino delle varie canzoni a volte è molto diverso. Poco fa mi parlavi di quella canzone che ho scritto su un fatto accaduto da queste parti (a Torrebelvicino, vicino a Schio ndr) e mi parlavi di un ex partigiano divenuto poi padrone di una fabbrica. Un giorno, agli inizi degli anni settanta, di fronte ad un picchetto di operai non trovò di meglio che tornare ad imbracciare il fucile per sparare nel mucchio (un operaio rimasto ferito perse un occhio ndr). Sinceramente me ne ero completamente scordato, hai fatto bene a ricordarmela. Altre mie canzoni invece sono entrate nel patrimonio storico della sinistra, come “Cara moglie”.
D. Possiamo riassumere a grandi linee la tua produzione?
R. Le mie prime canzoni risalgono agli inizi degli anni sessanta, con la “Ballata della piccola e grande violenza”. I dischi principali sono: “Io so che un giorno (con le ballate del Gioan); “Il rosso è diventato giallo”; “Se qualcuno ti fa morto”; “La balorda”; “La ringhiera” (sulla strage fascista di Brescia); “Fiaba grande”; “La piccola ragione di allegria” (su mio fratello); “Su da dio, giù da bestia”, un lavoro sulle contraddizioni, sull'emarginazione metropolitana e sulle risposte di alcuni settori giovanili, in particolare sulla droga. Risale al '77, in coincidenza con l'incremento dei morti per overdose.
Per i cent'anni dalla morte di Carlo Marx, in collaborazione con l'Università di Urbino, ho fatto “Carlet”. Poi, finita ormai l'esperienza dei Dischi del Sole, ho continuato a scrivere libri.
D. Ce li puoi elencare?
R. Con l'editore Bertani (il mitico Bertani di Verona...ndr) ho pubblicato “Fiaba d'orso, di bagato e di un giorno centenario”, su come ho vissuto il centenario della morte di Marx. Poi, per Interno Giallo, “Il sasso dentro”, un romanzo nero metropolitano. Con “Se nasco un'altra volta ci rinuncio” ho vinto il premio Forte dei Marmi. Poi c'è stata “Cantata Ambrosiana” e l'ultimo, per ora, “Un amore di luna” edito dalla Granata Press (ricordo che Ivan ha scritto anche moltissimi articoli per l'Unità, Il Manifesto, Linus...ndr).
D. Senti, qui siamo a due passi da Padova. Mi viene in mente un episodio (di cui hai anche raccontato su Linus...) che ti ha visto schierato a fianco degli “autonomi” del Centro Sociale “PEDRO” contro alcuni “benpensanti di sinistra” (diciamo così...) patavini...?
R. Sì, mi ricordo i fatti di cui parli...Risalgono al 1987, in occasione di un concerto organizzato dall'ARCI di Padova nel Salone dei Giganti. I giovani compagni del “PEDRO” (un compagno assassinato dalla polizia a Trieste nel 1985 ndr), sostenendo che le mie canzoni esprimevano contenuti molto vicini ai loro, chiesero con molta urbanità di poter esprimere il loro pensiero nel corso di un seminario pomeridiano, sollevando soltanto le obiezioni di un professore universitario. Mi chiesero poi di poter fare un intervento, leggere un loro comunicato durante l'intervallo del concerto della sera. Naturalmente diedi il mio consenso. Salirono sul palco con uno striscione e lessero il comunicato suscitando le ire di quel professore universitario che diede una sberla ad un compagno del centro sociale. Costui evidentemente non aveva ben interiorizzato la nota massima evangelica e rispose con un pugno, a mio avviso giustificato. La mattina dopo veniamo a sapere che il ragazzo del centro sociale era stato denunciato. Andai subito in questura con il responsabile dell'ARCI per dichiarare che i ragazzi avevano avuto il permesso di intervenire e che il primo a menare le mani era stato quel professore. Ricordo che la cosa mi fece incazzare e scrissi quell'articolo per Linus. Si incazzò anche il PCI (nei miei confronti) e io tornai a Padova per fare un concerto al “PEDRO”. Tutto qui.
D. L'ultima volta che ti ho visto è stato in televisione. Suonavi e cantavi “O cara moglie” davanti ai cancelli della FIAT durante i famosi 33 giorni...
R. I trentatré giorni della FIAT me li sono fatti tutti. Secondo me è stata una sconfitta voluta.
D. Voluta da chi (a parte Agnelli & C., ovviamente)?
R. Anche da una parte del sindacato. In fondo c'era questa esigenza di ristrutturare, condivisa dagli stessi sindacati...Le ragioni della sconfitta erano quindi organiche. Un vero disastro comunque, con conseguenze irreparabili. C'è anche un altro aspetto da rilevare. In quei trenta giorni la mobilitazione fu praticamente tutta esterna; non c'era nessuno dei minacciati di cassa integrazione. Molti di loro erano giovani e in fondo è logico che un giovane se ne freghi se va in cassa integrazione. Al momento dell'accordo poi, come al solito, gli operai dissero di no e i delegati di sì. Ancora un'occasione persa per riflettere sulla democrazia dentro il sindacato...
I CENTRI SOCIALI A MILANO
D. Se Nando Della Chiesa avesse vinto le elezioni a Milano a quest'ora, con ogni probabilità, saresti “assessore ai Centri Sociali”...
R. E sarei subito ricorso alla consulenza di Primo Moroni. Tieni presente che, a mio avviso, è uno dei maggiori esperti di Centri Sociali, non solo a Milano. Fin dall'inizio ha studiato da vicino la nascita di queste realtà auto-organizzate**. Personalmente ritengo sia pericoloso rinchiudere sotto la stessa definizione di C.S.A. Situazioni estremamente composite. Soprattutto nel rapportarsi alla realtà esterna, al territorio. Autogestione è una parola bellissima, facile da capire e, apparentemente, da tradurre in pratica quotidiana. Invece il termine “territorialità” è più complesso. Anche da praticare correttamente.
E' opinione diffusa, anche in alcuni settori del Movimento, che se Formentini (ex sindaco leghista a Milano ndr) non avesse fatto del Leoncavallo una questione nazionale, forse il Leoncavallo rischiava di estinguersi per un processo di autoghettizzazione. Anche la questione del “casino” in ore notturne era poco più di un pretesto, un problema che si andava risolvendo: i compagni avevano già speso milioni per insonorizzare adeguatamente***.
Il problema vero era quello di sapersi porre in una prospettiva di reale apertura, di rappresentarsi con il territorio. E' una cosa nota che da almeno dieci anni le uniche, o quasi, novità culturali valide a livello europeo prodotte in Italia sono nate e cresciute nei Centri Sociali, sia per la musica che pe il teatro. Questo spiega perché il Leoncavallo fosse una cosa di giorno e un'altra di notte, quando veniva occupato da 4-5mila persone che volevano vedere le avanguardie artistiche. Giustamente Primo Moroni sostiene che l'apertura alla città dei leoncavallini è avvenuta solo “in difesa”, ossia come risposta tattica all'attacco della giunta. I dieci-quindicimila delle manifestazioni avrebbero potuto e dovuto essere molti di più. C'è stata la quasi totale assenza delle organizzazioni e dei partiti della sinistra. Non bastava la presenza per quanto significativa di Umberto Gay. Bisogna riconoscere che nonostante le assemblee al Teatro dell'Elfo non si è riusciti a spiegare adeguatamente alla città che il Leoncavallo riguardava tutta Milano, tutti i Centri Sociali...Personalmente ho scritto sull'Unità che non bastava firmare manifesti e appelli, ma che alle iniziative del Leonka bisognava partecipare fisicamente. Soprattutto nel caso di prevedibili interventi da parte della polizia. Bisognava far capire a quella testa di cazzo di Formentini (quello che chiamava i compagni del Leoncavallo “randagi che non hanno diritto di cittadinanza”) che il suo atteggiamento è politicamente controproducente oltre che sbagliato.
1500 IRRIDUCIBILI VECCHIETTI
D. Restando alla situazione milanese, cosa vorresti aggiungere?
R. A Milano non c'è solo il Leoncavallo. Il centro occupato di viale Transiti, per esempio, in questo momento è sicuramente il migliore centro di prima assistenza medica della città. Come laboratorio medico per analisi, come attrezzature comprate personalmente dai medici che vi operano volontariamente. Siccome ci vanno soprattutto extracomunitari anche via Transiti è a rischio con questa amministrazione leghista (stiamo parlando del 1995 ndr). Poi c'è Villa Mantea, un centro di prima accoglienza, per cui il solito Primo Moroni è riuscito a strappare un mandato. Io personalmente sono presidente di un circolo ARCI, costituito prevalentemente da anziani, che da un punto di vista logistico rischia di venir chiuso anche domani: non ha alcuna agibilità, nemmeno il numero civico...per ora non ci hanno sfrattato solo perché la giunbta non farebbe una bella figura a mandare le ruspe contro millecinquecento vecchietti.
A mio avviso comunque -e per concludere- anche da parte dei compagni si sono commessi errori grossolani. Figurati che non è ancora stata fatta una mappatura completa dei vari centri sociali e affini. Soprattutto penso sia anche una questione di responsabilità personale. Non è più possibile delegare sempre e comunque. Occorre sapersi impegnare individualmente: la responsabilità politica è anche soggettiva. Se sei convinto di una cosa e non la fai sei responsabile del suo fallimento. Voglio dire che se credo giusta una determinata manifestazione devo andarci di persona, non limitarmi a firmare l'appello. Altrimenti i Centri Sociali rischiano di chiudere...
Gianni Sartori
* nda Assieme a quelle di Gualtiero Bertelli, Stefano Maria Ricatti, Paolo Pietrangeli, Fausto Omodei, Claudio Lolli, Alessio Lega...magari anche Gianfranco Manfredi (almeno per i versi “Non aspettarti comprensione da lui, son troppi anni che non prende più il tram”...).
* *nda casualmente, nel 2009, mi trovavo a Milano e ho partecipato alla manifestazione - non autorizzata e blindatissima- contro lo sgombero del CSOA Cox18 di via Conchetta dove l'archivio di Primo Moroni (1936-1998, fondatore della libreria Calusca) aveva trovato ospitalità. L'archivio, di inestimabile valore storico, rischiava di venire disperso e danneggiato a causa delle perquisizioni e del sequestro da parte della polizia. Moratti e De Corato: i mandanti.
http://www.carmillaonline.com/2009/01/...
** *nda Confermo: ancora nel 1985 avevo visitato il Leoncavallo “storico” (quello originario) e già all'epoca erano in corso lavori di ristrutturazione e insonorizzazione (al prezzo purtroppo della cancellazione di molti dei bellissimi murales originari). Ricordo di aver anche conosciuto un giovane Daniele Farina (presumibilmente ancora “integro” e non ancora “cinico ideologo” come lo definì Primo Moroni) che mi regalò una copia del prezioso “Che idea morire di marzo” in memoria di Fausto e Iaio (assassinati nel marzo 1978 dai NAR).
Gianni Sartori - 2016/1/14 - 17:51
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Testo e musica di Ivan Della Mea
Da "La Cantagranda"
Lyrics and Music by Ivan Della Mea
From "La Cantagranda"
"...E hai ragione. Anche se, nello stesso album, io continuo ad avere il magone ed anche qualcosa di più quando ascolto "Il capitano". Quella canzone mi sta facendo ammattire. Sto tentando da mesi di scriverci qualcosa sopra, con il risultato di aver appallottolato qualche chilo di fogli." (RV da it.fan.musica.guccini).
E ho continuato ad appallottolarne di fogli, su questa canzone sulla quale non mi riuscirà probabilmente mai scrivere qualcosa. Mi sono accorto che, come accade a non so quant'altre canzoni di Ivan, in rete non v'è traccia del testo. Mi ribello. Non è possibile che si trovino 3.690.000 siti con le parole delle canzoni della Pausini e nemmeno uno straccetto di pagina con le parole del "Capitano". Approfitto biecamente della possibilità che ho, come amministratore delle CCG/AWS, e rimedio. Perché questa non è solo una "canzone", è il Vecchio Marinaio. It is the ancyent marinere, and he stoppeth one of the three.
"L'ultima canzone dell'album "La Cantagranda" (2000) è un brano arduo, onirico, in cui Della Mea, apparentemente lontano ma in realtà vicinissimo all'impegno militante di tutta la sua vita, parla delle antichissime paure e delle angosce dell'uomo moderno e razionale di fronte all'ignoto e alla morte. Una canzone bellissima che merita di essere conosciuta, con le sue atmosfere che rimandano al "Vecchio Marinaio" di Coleridge." [RV, dal Video YouTube]