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Attentats au Duce

Marco Valdo M.I.
Langue: français



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Attentats au Duce

Chanson française – Attentats au Duce – Marco Valdo M.I. – 2010

Voilà, Lucien l'âne mon ami, une chanson historique, une chanson qui énumère et raconte les attentats ou les tentatives manquées d'attentats qui ont été imaginés ou réellement perpétrés contre la Mâchoire, alias César-Alexandre-Benito Mussolini, l'Homme de la Providence comme disait le curé. Comme tous les dictateurs, comme tous les tyrans, comme tous ceux qui sont adeptes d'un pouvoir personnel et qui s'y croient, comme on dit maintenant, de tels personnages sont susceptibles de faire l'objet d’attentats.

Et il y en a eu beaucoup ?, dit Lucien l'âne en relevant la tête.

Si on veut... Cinq ou six, c'est selon. Pour un seul premier ministre italien, c'est beaucoup, en effet. Et ce sont de vrais attentats... Pour une part d'entre eux, du moins, des attentats qui s'ils avaient touché convenablement leur cible auraient pu avoir des résultats décisifs. Ce n'étaient pas des chaussures, ni des objets pour touristes qui étaient utilisés ou devaient l'être. C'étaient des attentats « pour de vrai », comme on dit quand on joue. Leur but était bien le même que celui des conjurés qui ont éliminé César ( IMPERATOR • CAIVS • IVLIVS • CAESAR • DIVVS•), c'est-à-dire éliminer un dictateur ou quelqu'un qui se prend pour le maître du pays ou quand on le pousse un peu, pour le maître du monde. Car il faut se méfier des rodomontades et de ceux qui les prononcent... Ces égocentriques sont des pervers dangereux. Prenons le cas de cet ancien Duce (il n'y a même pas cent ans qu'il se pavanait au palais Chigi...), il est quand même à l'origine de quelques dizaines de millions de morts avec son régime, si bien copié par Hitler. Imagine ce qui pourrait découler d'un pareil régime actuellement... Un régime à la tête duquel se trouverait quelqu'un qui se pousserait du col, qui mettrait des talonnettes pour se grandir (un signe de mégalomanie...), qui se croirait omniscient et omnipotent, qui dirait qu'il a toujours raison, qu'on lui en veut, qui imposerait par le mensonge ses vérités successives...

J'imagine très bien... Il y a eu des gens comme çà en Allemagne, en Espagne, au Portugal... Et en Italie. Il y en a eu des victimes de leurs délires et il en a fallu du temps et des efforts pour s'en débarrasser de ces méchants fous ... Tous comptes faits, les attentats sont peut-être bien des nécessités historiques.

Vu comme çà, tu as sans doute raison, mon ami Lucien l'âne. Pour en revenir à la chanson, elle commence par un grand moment de délire du Tribunal Spécial, placé directement sous les ordres du dictateur, une sentence exemplaire : «Chi attenta alla vita del Duce / attenta alla grandezza dell'Italia, / attenta all'umanità, / perché il Duce appartiene all'umanità» (j'ai conservé le texte italien afin que l'on voie bien que je n'exagère pas) et c'est comme çà que le Guide élu par le peuple conçoit que doit être la justice – aux ordres. Dans le fond, tu mettras bien à la place du mot Duce, le mot Guide ou Chef ou... n'importe quel titre qui en tient lieu. Imagine que ce Tribunal spécial, avec les juges aux ordres, a condamné – en l'occurrence à mort directement – quelqu'un qui avait eu le projet impie de vouloir attenter à la vie du suprême... En fait, le Guide aime que tout lui obéisse et il ne comprend pas qu'on puisse avoir des opinions, des attitudes, des actes... différents de ce qu'il considère ou de ce qu'il ordonne. En fait, il se comporte comme un chef de bande...

Note bien, Marco Valdo M.I. mon ami, qu'il y a là comme une sorte de folie des grandeurs, folie du pouvoir et qu'il est normal que le corps social finisse par secréter un antidote.

C'est bien cela qui risque de se produire quand le pouvoir se concentre, quand toute opposition est étouffée ou simplement déconsidérée. Ici, tu le verras, ce n’est pas comme dans le cas de Gaetano Bresci où l'attentat avait réussi... Aucun des attentats repris ici n'a réellement abouti. Il y a même de faux attentats, des coups montés, des choses compliquées qui cachent des luttes de pouvoir au sein-même du camp du Guide. Mais dans l’ensemble, ces attentats sont des épisodes de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches (dont le Guide est le fondé de pouvoirs) mènent impitoyablement contre les pauvres pour assurer et accroître leurs privilèges, leurs richesses et leur pouvoir. Dans ce cadre, les attentats sont des actions défensives, des actes de résistance, des gestes libérateurs...

En somme, dit Lucien l'âne, ceux qui tentent d'éliminer le Guide, tissent à leur manière le linceul de ce monde égocentrique, pervers et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
«Chi attenta alla vita del Duce
attenta alla grandezza dell'Italia,
attenta all'umanità,
perché il Duce appartiene all'umanità».

Attenter au Duce, à sa vie
C'est attenter
À la grandeur de l'Italie
Attenter à l'humanité
Car ainsi va la vie
Le Duce appartient à l'humanité. »

On ne peut croire pareille absurdité
C'est tout le contraire de la vérité
Débarrasser le monde de ce cinglé
C'est sauvegarder l'humanité.

Novembre 1925, député socialiste, Tito Zaniboni
Se préparait à assassiner Mussolini
Un coup de fusil aurait suffi
L'espion Carlo Quaglia, l'a dénoncé
Ah, si Zaniboni avait pu tirer...

Avril 1926, une sainte anglaise, Miss Gibson
D'un coup de pistolet, plein de conviction
Arracha le bout du nez du dictateur
Le monde aurait fêté cette bonne sœur.
Si la deuxième balle n'était pas restée dans le canon

Septembre 1926, à Rome, Gino Lucetti
Originaire de Carrare, anarchiste bien décidé
Dit au juge : « Je me rendis à Porta Pia et
Je lançai une bombe sur l'auto del Signor Mussolini. »

Octobre 1926, le ballila Anteo Zamboni
Tireur malgré lui, sur le champ poignardé
Par les chemises noires de son ami Arpinati
Qu'aurait-il révélé s'il avait pu encore parler ?

Mai 1931, 31 ans, condamné à mort sans avoir tiré
Michele Schirru de Padria près de Sassari, criait
Face au peloton de vingt-quatre Sardes qui le fusillait
« À bas le fascisme ! Vive l'anarchie, vive la liberté ! »

Juin 1932, 25 ans, Angelo Pellegrino Sbardellotto,
Revenu de son exil à Seraing, torturé, fusillé pour avoir pensé attenter
À la vie de l'Homme de la Providence comme disait le curé.
C'était aussi un anarchiste Angelo Pellegrino Sbardellotto.

«Chi attenta alla vita del Duce
attenta alla grandezza dell'Italia,
attenta all'umanità,
perché il Duce appartiene all'umanità».

« Attenter au Duce, à sa vie
C'est attenter
À la grandeur de l'Italie
Attenter à l'humanité
Car ainsi va la vie
Le Duce appartient à l'humanité. »

envoyé par Marco Valdo M.I. - 16/7/2010 - 21:13




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