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Tango de Plaza de Mayo

Alberto Cesa e Cantovivo
Langue: italien


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[2005]
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Ispirato a un tango di Carlos Cano
Tutti i giovedì dell'anno alle undici del mattino
sulla plaza de Mayo con la pioggia il freddo o il sole
ti aspetterò vita mia alla casa Rosada
la spina del tuo sguardo piantata dentro al cuore

Mi han detto che non sei partita amore mio
che ti han fatta sparire
che ti han vista camminare sulla strada
cantando un canto popolare di allegria
e poi ti han portata via ti han cancellata dalla terra
tu che non sei neanche nata dicon loro
che una madre impazzita ti ha inventata

Con il fuoco dentro al cuore grido il tuo nome il mio dolore
mentre signori e generali ballano il tango come animali
tango de las madres locas coplas di amore e di silenzio
vivi li han portati via i nostri figli e vivi noi li rivogliamo
Voi che avete infangato la nostra bella terra Argentina
guardate il volto di Juanita e spiegate al mondo
dove è finita

Quando parlano di patria quei signori
penso ai compagni e comincio a tremare
per la miseria che viene con i fantasmi del dolore
Juanita mia dove ti han portata
tu che eri ancora una bambina
che i generali ti han rubata in questa notte assassina

Con il fuoco dentro al cuore grido il tuo nome il mio dolore
mentre signori e generali ballano il tango come animali
tango de las madres locas coplas di amore e di silenzio
vivi li han portati via i nostri figli e vivi noi li rivogliamo
Come potete chiamar patria la nostra bella terra argentina
voi che al mondo nascondete la vostra mano...
nera… e… assassina

envoyé par adriana - 2/7/2010 - 07:48



Langue: français

Version française - TANGO DE LA PLACE DE MAI – Marco valdo M.I. - 2010
Inspirée d'un tango de Carlos Cano.

Tout le monde... Tout le monde connaît, tout le monde sait l’histoire de la Place de Mai et de ces femmes qui viennent tous les jeudis à Buenos Aires, depuis une trentaine d'années, circuler (injonction policière : Circulez ! Y a rien à voir ! Et de fait, elles tournent en rond dans le sens anti-horaire, question de rappeler le passé) devant la Casa Rosada (qui est le siège du gouvernement – une sorte de Maison Blanche argentine, sauf qu'elle est rose...) pour réclamer leurs enfants et les enfants de leurs enfants, que les sbires du régime militaire avaient enlevés.(wikipedia). S'élever de toute leur taille contre le génocide; un génocide politique – digne de la Guerre de Cent Mille Ans – dans lequel il s'agissait de liquider les militants venus du peuple, mais aussi, leur descendance.

Tout le monde sait? La chose n'est pas certaine. Et puis, tout le monde ne sait pas tout... Moi, par exemple, j'aimerais, Marco Valdo M.I. mon ami, que tu me précises un peu les choses.

Et bien, Lucien l'âne mon ami, je te rappelle que la Place de Mai en question se situe à Buenos-Aires, capitale de l'Argentine. Que cette place est en somme la scène symbolique de l'histoire locale, le lieu où s'incarne le pouvoir, où – comme dans tous les autres pays, il entend se montrer et montrer son autorité. Donc, manifester sur cette place est tout aussi hautement symbolique : c’est une interpellation directe du pouvoir. Il va évidemment de soi qu'il n'est pas certain que le-dit pouvoir vous écoute quand bien même il ne réprime pas directement cette insolente présence. Bien sûr depuis ce temps-là, le pouvoir a changé en Argentine et la dictature de l'époque a été balayée par les vents populaires...

Mais, dit Lucien l'âne en rigolant, dans tous les pays du monde, tu le sais aussi bien que moi, de nos manifestations à nous les ânes, à nous les somari, à nous les pauvres, le pouvoir s'en fout.

Et bien, mon ami Lucien l'âne, tu dis là une vérité essentielle. Et les femmes de la Place de Mai savaient très bien cela, mais elles connaissaient aussi leur propre obstination, leur volonté, leur courage et comme la petite rivière sait qu'elle finira par creuser le grand rocher, elles savaient qu'elles finiraient par se faire entendre. Oh, il en a fallu bien du temps... Mais que faire d'autre quand on n'a pas d'autre arme que soi-même ? Et encore, leur force venait de ce qu'elles étaient en nombre suffisant... Sinon …

Sinon, quoi ?, dit Lucien l'âne comme halluciné...

Sinon, elles auraient, tout comme leurs enfants et leurs petits-enfants, tout simplement disparu; ce fut d'ailleurs le cas pour certaines d'entre elles, pour les premières; depuis, on a retrouvé traces de leurs corps. Mais là, il en venait toujours et toutes s'épaulaient, se tenaient et n'avaient aucune intention de lâcher prise.
« Tous les jeudis de l'an à onze heures du matin/Sur la place de Mai dans le froid, la pluie et le soleil/Je t'attendrai ma vie devant la Casa Rosada », ainsi commence très justement la chanson. Une chanson sous forme de tango, musique populaire d’Argentine, tirée d'une autre qui s'intitule «Tango de las madres locas» (Tango des mères folles). Cependant, tu imagines bien cela : chaque jeudi porter en son cœur l'angoisse immense de la disparition et quand même, malgré cela et à cause de cela, manifester cette exigence d'amour et faire qu'une force morale – je sais Lucien l'âne mon ami, l'idée de morale est rejetée par les riches et les puissants de ce monde, ils en rient, mais ils en rient jaune – qu'une force morale finisse par triompher de l'oubli. C'est la dignité qui se dresse contre la vilenie. Là aussi, Lucien l'âne mon ami, ils vont rire (et rire jaune) car les riches et les puissants se moquent de nos mots qui les indiffèrent , et même, ils vont rire et pourtant, dans leur rire, ils vont sentir des grincements, les parfums amers de la trahison, car – c'est cela qui leur colle la nausée d'eux-mêmes : ils ont trahi leur humanité, ils l'ont trahie et en la trahissant, ils l'ont rendue si bancale qu'elle a la nausée d'elle-même. Et cette nausée d'eux-mêmes va les poursuivre pour toujours.

Moi, dit Lucien l'âne, je ne voudrais pas être à leur place.

Moi non plus, dit Marco Valdo M.I. Je préfère – et de loin – être là avec toi, mon ami Lucien l'âne, – en m'efforçant d'être aussi patient et obstiné que ces femmes – à tisser le linceul de ce vieux monde nauséeux et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
TANGO DE LA PLACE DE MAI

Tous les jeudis de l'an à onze heures du
matin
Sur la place de Mai dans le froid, la pluie et le soleil
Je t'attendrai ma vie devant la Casa Rosada
L'épine de ton regard plantée dans mon cœur.

On m'a dit que tu n'étais pas partie, mon amour
Qu'ils t'ont fait disparaître
Qu'on t'a vue marcher dans la rue
Chantant un chant de joie populaire
Et puis ils t'ont emmenée et ils t'ont effacée de la terre
Toi qui n'es même pas encore née , ils disent
Qu'une mère folle t'a inventée.

Avec le feu au cœur, ma douleur, je crie ton nom
Pendant que ces messieurs et généraux dansent le tango comme des bêtes
Le tango des mères folles, de couplets d'amour et de silence
Ils ont emporté nos enfants vivants et vivants nous les revoulons.
Vous qui avez sali notre belle terre Argentine
Regardez le visage de Juanita et expliquez au monde
Où elle a fini.

Quand ces messieurs parlent de patrie
Je pense à nos camarades et je commence à trembler
Pour la misère qui vient avec les fantômes de la douleur
Ma Juanita, où t'ont-ils emmenée ?
Toi qui étais encore une enfant
Quand les généraux t'ont enlevée dans cette nuit assassine.
Avec le feu au cœur, ma douleur, je crie ton nom

Pendant que ces messieurs et généraux dansent le tango comme des bêtes
Le tango des mères folles, de couplets d'amour et de silence
Ils ont emporté nos enfants vivants et vivants nous les revoulons.
Comment pouvez-vous appeler patrie notre belle terre Argentine
Vous qui cachez au monde votre main
Noire et … assassine.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 3/7/2010 - 18:25




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