L’allumage est malade, le moteur a des ratés,
Seznec au volant sue comme un damné ;
Quémeneur attend à Rennes où il commence à s’énerver
Et les pneus qui sont pourris n’arrêtent pas de péter !
Râlant de villes en villages,
La Cadillac se traîne,
A vingt cinq ou trente à l’heure de moyenne ;
Rotant de pompes en garages,
La vieille américaine
Boit ses cinq ou six bidons avant Rennes.
Le lendemain à l’aube, dès 5 heures du matin,
Il fait beau, l’auto mène son train-train ;
A Ernée, on s’arrête à l’heure du petit déjeuner,
Mais on crève et on re-crève deux fois dans la matinée.
Toussant de villes en villages,
La bagnole se traîne.
Faudra changer les charbons à Mayenne !
Fumant de pompes en garages,
La vieille américaine
Perd ses tôles et ses boulons depuis Rennes.
Quémeneur en a marre, à Dreux il faut rafistoler
Un joint de culasse qui vient de claquer !
La nuit tombe avant Houdan, ces fichus phares n’éclairent rien,
Les écuireuils comme des tordus se marrent au bord du chemin.
Crachant l’huile au passage,
La Cadillac se paie
Ennuis, pannes et crevaisons à la pelle ;
Grognant de pompes en garages,
La vieille américaine
Bringuebale depuis Alençon jusqu’à Rennes.
La bagnole à Houdan dégueule ses derniers boyaux,
Les deux associés avalent un morceau ;
Quémeneur prend le train et laisse Guillaume se débrouiller,
Mais après dix bornes à peine, ça craque de tous côtés !
Sifflant comme une autoclave,
La Cadillac s’arrête
Dans la côte de Millemont, c’est trop bête !
Pour Paris ne restent guère
Plus de cinquante kilomètres,
Seznec s’endort une heure, ou deux peut-être.
Il s’éveille au matin. La bagnole est tellement minable :
Dans cet état-là, elle est invendable ;
C’est plus sage de retourner à Morlaix retaper l’engin :
Les garagistes à Paris passent pour de vrais requins.
Rentrant de villes en villages,
La Cadillac se traîne
Par Mortagne et Alençon vers Mayenne.
Rotant de pompes en garages
La vieille américaine
Boit ses huit ou dix bidons jusqu’à Rennes.
Rentrant de villes en villages
La vieille épave se traîne
A vingt cinq ou trente à l’heure de moyenne.
Rotant de pompes en garages
La vieille américaine
Perd ses tôles et ses boulons jusqu’à Rennes.
Seznec au volant sue comme un damné ;
Quémeneur attend à Rennes où il commence à s’énerver
Et les pneus qui sont pourris n’arrêtent pas de péter !
Râlant de villes en villages,
La Cadillac se traîne,
A vingt cinq ou trente à l’heure de moyenne ;
Rotant de pompes en garages,
La vieille américaine
Boit ses cinq ou six bidons avant Rennes.
Le lendemain à l’aube, dès 5 heures du matin,
Il fait beau, l’auto mène son train-train ;
A Ernée, on s’arrête à l’heure du petit déjeuner,
Mais on crève et on re-crève deux fois dans la matinée.
Toussant de villes en villages,
La bagnole se traîne.
Faudra changer les charbons à Mayenne !
Fumant de pompes en garages,
La vieille américaine
Perd ses tôles et ses boulons depuis Rennes.
Quémeneur en a marre, à Dreux il faut rafistoler
Un joint de culasse qui vient de claquer !
La nuit tombe avant Houdan, ces fichus phares n’éclairent rien,
Les écuireuils comme des tordus se marrent au bord du chemin.
Crachant l’huile au passage,
La Cadillac se paie
Ennuis, pannes et crevaisons à la pelle ;
Grognant de pompes en garages,
La vieille américaine
Bringuebale depuis Alençon jusqu’à Rennes.
La bagnole à Houdan dégueule ses derniers boyaux,
Les deux associés avalent un morceau ;
Quémeneur prend le train et laisse Guillaume se débrouiller,
Mais après dix bornes à peine, ça craque de tous côtés !
Sifflant comme une autoclave,
La Cadillac s’arrête
Dans la côte de Millemont, c’est trop bête !
Pour Paris ne restent guère
Plus de cinquante kilomètres,
Seznec s’endort une heure, ou deux peut-être.
Il s’éveille au matin. La bagnole est tellement minable :
Dans cet état-là, elle est invendable ;
C’est plus sage de retourner à Morlaix retaper l’engin :
Les garagistes à Paris passent pour de vrais requins.
Rentrant de villes en villages,
La Cadillac se traîne
Par Mortagne et Alençon vers Mayenne.
Rotant de pompes en garages
La vieille américaine
Boit ses huit ou dix bidons jusqu’à Rennes.
Rentrant de villes en villages
La vieille épave se traîne
A vingt cinq ou trente à l’heure de moyenne.
Rotant de pompes en garages
La vieille américaine
Perd ses tôles et ses boulons jusqu’à Rennes.
envoyé par Riccardo Venturi - 3/12/2005 - 16:42
Langue: italien
Versione italiana di Riccardo Venturi
3 dicembre 2005
3 dicembre 2005
IL VIAGGIO
L’accensione fa male, il motore perde colpi,
Seznec al volante suda come un dannato ;
Quémeneur aspetta a Rennes e comincia a innervosirsi
E le gomme, mezze marce, non la smettono di scoppiare !
Ansimando di città in paese
la Cadillac va avanti
a venticique o trenta all’ora di media ;
ruttando di pompa in officina
la vecchia americana
si beve le sue cinque o sei taniche prima di Rennes.
Il giorno dopo all’alba, dalle cinque del mattino,
l’auto va così avanti ; il tempo è bello.
A Ernée si fermano all’ora della colazione,
ma le gomme saltano e risaltano due volte nella mattinata.
Tossendo di città in paese
il catorcio va avanti.
Bisognerà cambiare le gomme a Mayenne !
Fumando di pompa in officina
la vecchia americana
perde pezzi e bulloni dopo Rennes.
Quémeneur si è stufato, à Dreux bisogna fare dei rattoppi,
un giunto della testata che si è appena spezzato !
Cade la notte prima di Houdan, quei fari di merda non illuminano niente,
gli scoiattoli, come degli scemi, si divertono al bordo della strada.
Sputando olio al passaggio
la Cadillac si scatena,
noie, guasti e forature a palate ;
brontolando di pompa in officina
la vecchia americana
procede a balzelloni da Alençon fino a Rennes.
A Houdan, il catorcio vomita le sue ultime budella,
i due soci vanno a mangiare un boccone ;
Quémeneur prende il treno lasciando Guillaume a sbrigarsela,
ma dopo solo dieci chilometri, si rompe tutto da ogni parte !
Sbuffando come un’autoclave
la Cadillac si ferma
sulla salita di Millemont, ma porca eva !
Per Parigi non rimangono
più di cinquanta chilometri,
Seznec si addormenta per un’ora o forse due.
Si risveglia al mattino. Il catorcio fa davvero pietà :
in quello stato, nessuno mai lo comprerà.
Meglio vale tornare a Morlaix a rifare il motore :
i meccanici parigini son noti per esser degli squali.
Tornando indietro di città in paese
la Cadillac va avanti
per Mortagne e Alençon, verso Mayenne.
Ruttando di pompa in officina
la vecchia americana
si beve le sue otto o dieci taniche fino a Rennes.
Tornando indietro di città in paese
il vecchio relitto va avanti
a venticinque o trenta all’ora di media.
Ruttando di pompa in officina
la vecchia americana
perde pezzi e bulloni fino a Rennes.
L’accensione fa male, il motore perde colpi,
Seznec al volante suda come un dannato ;
Quémeneur aspetta a Rennes e comincia a innervosirsi
E le gomme, mezze marce, non la smettono di scoppiare !
Ansimando di città in paese
la Cadillac va avanti
a venticique o trenta all’ora di media ;
ruttando di pompa in officina
la vecchia americana
si beve le sue cinque o sei taniche prima di Rennes.
Il giorno dopo all’alba, dalle cinque del mattino,
l’auto va così avanti ; il tempo è bello.
A Ernée si fermano all’ora della colazione,
ma le gomme saltano e risaltano due volte nella mattinata.
Tossendo di città in paese
il catorcio va avanti.
Bisognerà cambiare le gomme a Mayenne !
Fumando di pompa in officina
la vecchia americana
perde pezzi e bulloni dopo Rennes.
Quémeneur si è stufato, à Dreux bisogna fare dei rattoppi,
un giunto della testata che si è appena spezzato !
Cade la notte prima di Houdan, quei fari di merda non illuminano niente,
gli scoiattoli, come degli scemi, si divertono al bordo della strada.
Sputando olio al passaggio
la Cadillac si scatena,
noie, guasti e forature a palate ;
brontolando di pompa in officina
la vecchia americana
procede a balzelloni da Alençon fino a Rennes.
A Houdan, il catorcio vomita le sue ultime budella,
i due soci vanno a mangiare un boccone ;
Quémeneur prende il treno lasciando Guillaume a sbrigarsela,
ma dopo solo dieci chilometri, si rompe tutto da ogni parte !
Sbuffando come un’autoclave
la Cadillac si ferma
sulla salita di Millemont, ma porca eva !
Per Parigi non rimangono
più di cinquanta chilometri,
Seznec si addormenta per un’ora o forse due.
Si risveglia al mattino. Il catorcio fa davvero pietà :
in quello stato, nessuno mai lo comprerà.
Meglio vale tornare a Morlaix a rifare il motore :
i meccanici parigini son noti per esser degli squali.
Tornando indietro di città in paese
la Cadillac va avanti
per Mortagne e Alençon, verso Mayenne.
Ruttando di pompa in officina
la vecchia americana
si beve le sue otto o dieci taniche fino a Rennes.
Tornando indietro di città in paese
il vecchio relitto va avanti
a venticinque o trenta all’ora di media.
Ruttando di pompa in officina
la vecchia americana
perde pezzi e bulloni fino a Rennes.
Langue: anglais
English Version by Riccardo Venturi
December 6/7, 2005
December 6/7, 2005
THE JOURNEY
The ignition is faulty, the engine’s pinkin’ hard
Seznec is drivin’ and sweatin’ with fatigue ;
Quémeneur’s waitin’ in Rennes and is gettin’ nervous,
An’ those bloody half-rotten tyres don’t give up bursting out !
Panting through villages and towns
the ol’ Cadillac’s goin’ on
doin’ 20 miles an hour or so ;
burping thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
swallows down five or six cans before Rennes.
Next day they set up at dawn, it’s about five o’ clock,
the car keeps on goin’, the weather’s fine.
They make a stop in Ernée at breakfast time,
but the tyres burst out twice through the morning.
Coughin’ through villages and towns
the ol’ wreck’s goin’ on,
the tyres need bein’ replaced in Mayenne !
Steamin’ thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
keeps on fallin’ to pieces past Rennes.
Quémeneur’s pissed off, the car still needs some repairs,
they stop in Dreux to replace a head joint !
The night falls before Houdan, those fuckin’ lights don’t work,
and squirrels, like idiots, are squeakin’ with amusement.
Passin’ on with oil spits
the Cadillac is gettin’ wild :
breakdown an’ punctures by heaps ;
grumblin’ thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
jolts along thru Alençon and Rennes.
In Houdan, the ol’ wreck kicks the bucket at last,
the two friends stop for a quick snack ;
Quémeneur takes the train leaving Guillaume to see to it,
he hasn’t driven ten miles, when the engine breaks down again !
Panting like a water pump
the ol’ Cadillac stops
on Millemont slope, damn it !
He’s not thirty five miles
from Paris, maybe less,
Seznec falls asleep for one hour or two.
When he gets up, the car’s in a pitiable state,
nobody will ever buy that ol’ wreck.
Better drivin’ back to Morlaix to have the engine fix’d,
Paris garages are said to suck blood…
Drivin’ back home thru villages an’ towns
the ol’ Cadillac’s goin’ on
thru Mortagne and Alençon bound for Mayenne
burpin’ thru gas pumps and garages
the ol’ wreck from the USA
swallows down five or six cans before Rennes.
Drivin’ back home thru villages an’ towns
the ol’ wreck’s still goin’ on
doin’ twenty miles an hour or so,
burpin’ thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
keeps on fallin’ to pieces past Rennes.
The ignition is faulty, the engine’s pinkin’ hard
Seznec is drivin’ and sweatin’ with fatigue ;
Quémeneur’s waitin’ in Rennes and is gettin’ nervous,
An’ those bloody half-rotten tyres don’t give up bursting out !
Panting through villages and towns
the ol’ Cadillac’s goin’ on
doin’ 20 miles an hour or so ;
burping thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
swallows down five or six cans before Rennes.
Next day they set up at dawn, it’s about five o’ clock,
the car keeps on goin’, the weather’s fine.
They make a stop in Ernée at breakfast time,
but the tyres burst out twice through the morning.
Coughin’ through villages and towns
the ol’ wreck’s goin’ on,
the tyres need bein’ replaced in Mayenne !
Steamin’ thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
keeps on fallin’ to pieces past Rennes.
Quémeneur’s pissed off, the car still needs some repairs,
they stop in Dreux to replace a head joint !
The night falls before Houdan, those fuckin’ lights don’t work,
and squirrels, like idiots, are squeakin’ with amusement.
Passin’ on with oil spits
the Cadillac is gettin’ wild :
breakdown an’ punctures by heaps ;
grumblin’ thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
jolts along thru Alençon and Rennes.
In Houdan, the ol’ wreck kicks the bucket at last,
the two friends stop for a quick snack ;
Quémeneur takes the train leaving Guillaume to see to it,
he hasn’t driven ten miles, when the engine breaks down again !
Panting like a water pump
the ol’ Cadillac stops
on Millemont slope, damn it !
He’s not thirty five miles
from Paris, maybe less,
Seznec falls asleep for one hour or two.
When he gets up, the car’s in a pitiable state,
nobody will ever buy that ol’ wreck.
Better drivin’ back to Morlaix to have the engine fix’d,
Paris garages are said to suck blood…
Drivin’ back home thru villages an’ towns
the ol’ Cadillac’s goin’ on
thru Mortagne and Alençon bound for Mayenne
burpin’ thru gas pumps and garages
the ol’ wreck from the USA
swallows down five or six cans before Rennes.
Drivin’ back home thru villages an’ towns
the ol’ wreck’s still goin’ on
doin’ twenty miles an hour or so,
burpin’ thru gas pumps an’ garages
the ol’ wreck from the USA
keeps on fallin’ to pieces past Rennes.
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Dall’album « Portraits »
From the album "Portraits"
Tri Yann 4 – Tri Yann 4
Le canzoni su Guillaume Seznec:
The Song Cycle on Guillaume Seznec:
1. Introduction/Introduzione
2. Le Voyage/Il Viaggio/The Journey
3. Le Procès de Guillaume Seznec/Il Processo di Guillaume Seznec/Guillaume Seznec's Trial
4. L'Adieu/L'Addio/The Adieu
5. Le Bagne/Il Bagno/The Penal Colony
6. La Délivrance/La Liberazione/The Release
7. Seznec est Innocent!/Seznec è innocente!/Seznec is not Guilty!\
The song cycle begins with a song relating Seznec and Quémeneur’s journey, on Mary 25, 1923, on which Quémeneur disappeared without leaving any trace. A true reportage song written and performed by Tri Yann to a vivid and unconventional tune which does not presage tragedy…in fact, the true protagonist of the song is the old and wrecked Cadillac. A horrible tragedy arising from everyday’s matter.