Quando muore triste il giorno,
e ne l'ombra è la prigione
de' reietti e de' perduti
intuoniamo la canzone.
La canzone maledetta
che ne' fieri petti rugge,
affocata* da la rabbia
che c'infiamma e che ci strugge.
La canzon che di bestemmie
e di lacrime è contesta**;
la canzone disperata
de l'uman dolore è questa.
Noi nascemmo e fanciullini
per il pane abbiam lottato,
senza gioia di sorrisi
sotto un tetto sconsolato.
Noi soffrimmo, e niun ci volse
un conforto, o porse aita***
niuno il cor ci ritemprava
a le pugne de la vita.
Noi cademmo, e giù sospinti
rotolammo per la china,
supplicammo, e de li sdegni
ci travolse la ruina.
Or, crucciosi e senza speme
qui da tutti abbandonati,
maledetto abbiamo l'ora
ed il giorno in cui siam nati.
Ma su voi, che luce e pane
a noi miseri negaste,
e caduti sotto il peso
de la croce c'insultaste;
Sopra voi di questo canto
che ne l'aura morta trema,
come strale di vendetta
si rovescia l'anatema.
* affocata: infuocata
** contesta: intessuta
*** aita: aiuto
e ne l'ombra è la prigione
de' reietti e de' perduti
intuoniamo la canzone.
La canzone maledetta
che ne' fieri petti rugge,
affocata* da la rabbia
che c'infiamma e che ci strugge.
La canzon che di bestemmie
e di lacrime è contesta**;
la canzone disperata
de l'uman dolore è questa.
Noi nascemmo e fanciullini
per il pane abbiam lottato,
senza gioia di sorrisi
sotto un tetto sconsolato.
Noi soffrimmo, e niun ci volse
un conforto, o porse aita***
niuno il cor ci ritemprava
a le pugne de la vita.
Noi cademmo, e giù sospinti
rotolammo per la china,
supplicammo, e de li sdegni
ci travolse la ruina.
Or, crucciosi e senza speme
qui da tutti abbandonati,
maledetto abbiamo l'ora
ed il giorno in cui siam nati.
Ma su voi, che luce e pane
a noi miseri negaste,
e caduti sotto il peso
de la croce c'insultaste;
Sopra voi di questo canto
che ne l'aura morta trema,
come strale di vendetta
si rovescia l'anatema.
* affocata: infuocata
** contesta: intessuta
*** aita: aiuto
inviata da CCG/AWS Staff - 6/5/2010 - 03:55
Lingua: Francese
Version française – LE CHANT DE LA PRISON – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson italienne – Canto della Prigione – Pietro Gori – 1890
Sur un air traditionnel toscan.
Chanson italienne – Canto della Prigione – Pietro Gori – 1890
Sur un air traditionnel toscan.
Le chant est repris des œuvres de Pietro Gori, qui en a écrit les vers dans le pénitencier de S. Giorgio (Lucca) le 20 septembre 1890. Gori lui-même fournit ces notes : « Ces strophes me furent suggérées par une séries de ritournelles improvisées, dans le cours d'une soirée, par un reclus, dont les imprécations ardentes me parvinrent sur les cadences traînantes d'une mélodie populaire très vulgaire, que j'avais tant de fois entendue dans les rues et sur les places de Toscane. Le chanteur triste avait été condamné, peu avant, à la prison à vie pour un homicide prémédité. ». Il est fort probable que la mélodie utilisée par le prisonnier cité par Pietro Gori soit celle d'une ritournelle traditionnelle toscane Bolli, bolli pentolino, une berceuse souvent prise comme modèle pour des chansons obscènes. Sous cette apparence mélodique, le morceau fut entendu dans les années septante de la voix de Silvano Secchiari, et inséré dans le répertoire de S. Catanuto.
Le pénitencier de S. Giorgio, composé de cellules avec l'obligation de travailler, rassembla quelques centaines de détenus et le travail y concernait spécialement les tissus.
S.Catanuto, F.Schirone, "Il canto anarchico in Italia", p.65
Le pénitencier de S. Giorgio, composé de cellules avec l'obligation de travailler, rassembla quelques centaines de détenus et le travail y concernait spécialement les tissus.
S.Catanuto, F.Schirone, "Il canto anarchico in Italia", p.65
LE CHANT DE LA PRISON
Quand triste meurt le jour
Et que la prison sombre dans l'ombre
Rejetés et perdus
Nous entamons notre chanson
La chanson maudite
Qui rugit dans nos poitrines fières
Embrasée par la rage
Qui nous enflamme et qui nous détruit
Notre chanson de blasphèmes
Et de larmes tissée
Notre chanson désespérée
Est celle de l'humaine douleur.
Nous naquîmes et petits enfants
Pour le pain nous avons lutté
Sans joies sans sourires
Sous un toit désolé.
Nous souffrîmes, et personne ne nous porta
Réconfort ou aide
Personne ne nous ragaillardit le cœur
Pour les combats de la vie.
Nous tombâmes, et poussés en bas
Nous roulâmes sur la pente
Nous suppliâmes et de vos dédains
La ruine nous renversa.
Depuis, soucieux et sans espoir
Abandonnés ici de tous
Nous avons maudit l'heure
Et le jour où nous sommes nés.
Mais sur vous, qui refusez
Lumière et pain à nous miséreux
Et tombés sous le poids
De la croix nous insultez
Sur vous de ce chant
Qui tremble dans l'atmosphère morte,
Comme une flèche de vengeance
Se retourne l'anathème.
Quand triste meurt le jour
Et que la prison sombre dans l'ombre
Rejetés et perdus
Nous entamons notre chanson
La chanson maudite
Qui rugit dans nos poitrines fières
Embrasée par la rage
Qui nous enflamme et qui nous détruit
Notre chanson de blasphèmes
Et de larmes tissée
Notre chanson désespérée
Est celle de l'humaine douleur.
Nous naquîmes et petits enfants
Pour le pain nous avons lutté
Sans joies sans sourires
Sous un toit désolé.
Nous souffrîmes, et personne ne nous porta
Réconfort ou aide
Personne ne nous ragaillardit le cœur
Pour les combats de la vie.
Nous tombâmes, et poussés en bas
Nous roulâmes sur la pente
Nous suppliâmes et de vos dédains
La ruine nous renversa.
Depuis, soucieux et sans espoir
Abandonnés ici de tous
Nous avons maudit l'heure
Et le jour où nous sommes nés.
Mais sur vous, qui refusez
Lumière et pain à nous miséreux
Et tombés sous le poids
De la croix nous insultez
Sur vous de ce chant
Qui tremble dans l'atmosphère morte,
Comme une flèche de vengeance
Se retourne l'anathème.
inviata da Marco Valdo M.I. - 28/4/2011 - 21:43
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Testo di Pietro Gori
Su un'aria tradizionale toscana
'Coteste strofe mi furono suggerite da una serie di stornelli improvvisati, sul far di una sera, da un recluso, e dei quali giungeanmi le imprecazioni roventi sulle cadenze strascicate di una melodia popolare volgarissima, che avevo tante volte udita per le vie e sulle piazze delle città di Toscana. Il triste cantore era stato condannato, pochi dì innanzi, all'ergastolo per omicidio premeditato."
Con buona probabilità la melodia utilizzata dal carcerato citato da Pietro Gori è la stessa del tradizionale stornello toscano Bolli, bolli pentolino, una ninna nanna presa spesso a modello per canzoni scurrili. Sotto tale veste melodica il brano è stato ascoltato negli anni settanta dalla voce di Silvano Secchiari, e in tale veste è inserito nel repertorio di S. Catanuto.
Il penitenziario di S.Giorgio, a sistema cellulare con l'obbligo del lavoro, raccoglie diverse centinaia di detenuti e il lavoro riguarda prevalentemente i tessuti.
S.Catanuto, F.Schirone, "Il canto anarchico in Italia", p.65