Io avere in tasca laurea in psicologia
Aver lasciato a mio paese figlia mia
Che ora studiare pure lei
Io lasciato a mio paese marito ubriacone
Venuta qui e suonato subito a portone
E mio padrone aperto me
Consolare passeggiare accudire ridere lavare e non pensare a me
Evitare mano di padrone su mio culo o su mie tette
No, non facile per me che sono qua
Con mio lavoro fatto di ventiquattrore
E io poter ricaricare mio motore
Tre ore la domenica
Non potere più parlare e ridere a comando
Tirare avanti le giornate mie pensando
A quando dietro tornerò
Non avere tempo più nemmeno per andare da dottore a farmi visitare
Dopo quattro anni mia famiglia non è più quella di mio paese
E neanche questa qua così da un po’
Dormire meno essere triste troppo spesso
Chiudermi a chiave con mie lacrime nel cesso
Prima di uscire io asciugare
Poi avere voglia di affogare nella vodka
Avere voglia di sentire un po’ di polka
E immaginare di ballare
Tu vedere mio padrone com’è bello mio paese ora chissà come sarà
Tu vedere mio padrone com’è bella mia bambina
Io se vuoi mostrare la sua foto eccola qua
Capelli d’oro proprio come mamma sua
Ma quale mamma lascia figli e scappa via
Per i denari che non ha?
Consolare passeggiare accudire ridere lavare e non pensare a me
Evitare mano di padrone su mio culo o su mie tette
No, non facile per me che sono qua
Avere come un grande peso nella testa
E non poter badare bene più me stessa
E cerco chi badare me
Io avere come grande peso nella testa
E non poter badare bene più a me stessa
E allora chi badare me?
Aver lasciato a mio paese figlia mia
Che ora studiare pure lei
Io lasciato a mio paese marito ubriacone
Venuta qui e suonato subito a portone
E mio padrone aperto me
Consolare passeggiare accudire ridere lavare e non pensare a me
Evitare mano di padrone su mio culo o su mie tette
No, non facile per me che sono qua
Con mio lavoro fatto di ventiquattrore
E io poter ricaricare mio motore
Tre ore la domenica
Non potere più parlare e ridere a comando
Tirare avanti le giornate mie pensando
A quando dietro tornerò
Non avere tempo più nemmeno per andare da dottore a farmi visitare
Dopo quattro anni mia famiglia non è più quella di mio paese
E neanche questa qua così da un po’
Dormire meno essere triste troppo spesso
Chiudermi a chiave con mie lacrime nel cesso
Prima di uscire io asciugare
Poi avere voglia di affogare nella vodka
Avere voglia di sentire un po’ di polka
E immaginare di ballare
Tu vedere mio padrone com’è bello mio paese ora chissà come sarà
Tu vedere mio padrone com’è bella mia bambina
Io se vuoi mostrare la sua foto eccola qua
Capelli d’oro proprio come mamma sua
Ma quale mamma lascia figli e scappa via
Per i denari che non ha?
Consolare passeggiare accudire ridere lavare e non pensare a me
Evitare mano di padrone su mio culo o su mie tette
No, non facile per me che sono qua
Avere come un grande peso nella testa
E non poter badare bene più me stessa
E cerco chi badare me
Io avere come grande peso nella testa
E non poter badare bene più a me stessa
E allora chi badare me?
Contributed by Pablo & CCG/AWS Staff - 2010/4/26 - 13:06
Language: French
Version française – TZIGANE DE LA SERVANTE – Marco Valdo M.I. - 2010
Chanson italienne – Tzigano della badante – Andrea Epifani – 2008
Elle parle bizarrement la dame de la chanson, dit Lucien l'âne en souriant de son piano gigantesque. Es-tu sûr que tu as bien traduit, mon ami Marco Valdo M.I. ?
Pour être sûr, j'en suis sûr, dit Marco Valdo M.I.
Mais alors qu'est-ce que çà veut dire ? Pourquoi ne la fais-tu pas parler convenablement ? Ce serait plus correct...
D'abord, Lucien l'âne mon ami, tu sais bien que comme traducteur, je ne fais que refléter ce que je vois, j'entends, je ressens dans le texte de la chanson en italien. Je fais passer cette image dans une autre langue; là s'arrête mon rôle. Et même si je pense que je n'aurais pas écrit une chanson d'une telle façon ou d'une autre, je me dois de rendre au lecteur de langue française la chanson telle que je la comprends – à mes erreurs près. Pour cette chanson-ci,au départ, j'ai comme toi été un peu estomaqué ; il y avait quelque chose qui n'allait pas; elle était comme boîteuse, comme si elle marchait sur un chemin défoncé, semé de trous et de dangers. Et à la réflexion, c'est effectivement le cas lorsqu'on s'aventure dans une langue nouvelle... En somme, c'est une représentation assez exacte de la langue d'un immigré récent qui ne maîtrise pas encore bien la langue locale, sa syntaxe, sa conjugaison, sa grammaire et même son vocabulaire.
Bon, j'admets, dit Lucien l'âne. Je t'imagine assez bien parler en « âne »... Je rigolerais beaucoup. Mais quand même, n'est-ce pas un peu comment dire offensant vis-à-vis de cette femme...
Là, Lucien l'âne mon ami, tu touches à une question délicate. Faut-il ou ne faut-il pas dire la réalité, faut-il ou ne faut-il pas se ranger au politiquement correct ? Et en quoi, je te le demande, le fait de parler de façon précaire une langue qu'on apprend est-il gênant, je veux dire moralement gênant ? Et la représentation du langage de cette personne serait-elle plus juste si l'auteur lui faisait tenir un discours d'académicienne ou de bourgeoise "cultivée" ? Rappelle-toi l'adage « seule l'intention constitue le crime ».. Et manifestement ici, l'intention, le but n'est pas de se moquer ou de mépriser cette femme... Bien au contraire... On lui fait parler sa langue telle qu'elle la parle dans la réalité quotidienne. Parler une langue avec difficulté – parce qu'on n'a pas un traducteur à sa disposition, ce qui est le cas de tous les pauvres qui sont bien obligés de parler une autre langue que la leur, ou même parler une langue avec des lacunes, même quand c'est la sienne – n'enlève, ni n'ajoute rien à la personne. Sauf, écoute-moi bien, si on laisse jouer la ségrégation sociale, l'apartheid social. Tu es ou non du bon côté de la barrière; le maniement de la langue est un moyen d'exclusion sociale. C'est une des barrières qui fixe une frontière dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches poursuivent inlassablement contre les pauvres. La langue est aussi un sésame et un révélateur social.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Chanson italienne – Tzigano della badante – Andrea Epifani – 2008
Elle parle bizarrement la dame de la chanson, dit Lucien l'âne en souriant de son piano gigantesque. Es-tu sûr que tu as bien traduit, mon ami Marco Valdo M.I. ?
Pour être sûr, j'en suis sûr, dit Marco Valdo M.I.
Mais alors qu'est-ce que çà veut dire ? Pourquoi ne la fais-tu pas parler convenablement ? Ce serait plus correct...
D'abord, Lucien l'âne mon ami, tu sais bien que comme traducteur, je ne fais que refléter ce que je vois, j'entends, je ressens dans le texte de la chanson en italien. Je fais passer cette image dans une autre langue; là s'arrête mon rôle. Et même si je pense que je n'aurais pas écrit une chanson d'une telle façon ou d'une autre, je me dois de rendre au lecteur de langue française la chanson telle que je la comprends – à mes erreurs près. Pour cette chanson-ci,au départ, j'ai comme toi été un peu estomaqué ; il y avait quelque chose qui n'allait pas; elle était comme boîteuse, comme si elle marchait sur un chemin défoncé, semé de trous et de dangers. Et à la réflexion, c'est effectivement le cas lorsqu'on s'aventure dans une langue nouvelle... En somme, c'est une représentation assez exacte de la langue d'un immigré récent qui ne maîtrise pas encore bien la langue locale, sa syntaxe, sa conjugaison, sa grammaire et même son vocabulaire.
Bon, j'admets, dit Lucien l'âne. Je t'imagine assez bien parler en « âne »... Je rigolerais beaucoup. Mais quand même, n'est-ce pas un peu comment dire offensant vis-à-vis de cette femme...
Là, Lucien l'âne mon ami, tu touches à une question délicate. Faut-il ou ne faut-il pas dire la réalité, faut-il ou ne faut-il pas se ranger au politiquement correct ? Et en quoi, je te le demande, le fait de parler de façon précaire une langue qu'on apprend est-il gênant, je veux dire moralement gênant ? Et la représentation du langage de cette personne serait-elle plus juste si l'auteur lui faisait tenir un discours d'académicienne ou de bourgeoise "cultivée" ? Rappelle-toi l'adage « seule l'intention constitue le crime ».. Et manifestement ici, l'intention, le but n'est pas de se moquer ou de mépriser cette femme... Bien au contraire... On lui fait parler sa langue telle qu'elle la parle dans la réalité quotidienne. Parler une langue avec difficulté – parce qu'on n'a pas un traducteur à sa disposition, ce qui est le cas de tous les pauvres qui sont bien obligés de parler une autre langue que la leur, ou même parler une langue avec des lacunes, même quand c'est la sienne – n'enlève, ni n'ajoute rien à la personne. Sauf, écoute-moi bien, si on laisse jouer la ségrégation sociale, l'apartheid social. Tu es ou non du bon côté de la barrière; le maniement de la langue est un moyen d'exclusion sociale. C'est une des barrières qui fixe une frontière dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches poursuivent inlassablement contre les pauvres. La langue est aussi un sésame et un révélateur social.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
TZIGANE DE LA SERVANTE
Moi avoir en poche diplôme de psychologie
Avoir laisser dans mon pays ma fille
Qui maintenant étudie elle aussi
J'ai laissé dans mon pays mari alcoolo
Venue ici et sonné directement au portail
Et mon patron ouvert à moi
Consoler promener coudre rire laver et ne pas penser à moi
Éviter main du patron sur mon cul ou sur mes tettes
Non, ce n'est pas facile pour moi qui suis ici
Avec mon travail fait de vingt-quatre heures
Et je peux recharger mon moteur
Trios heures le dimanche
Je ne peux plus parler et rire sur commande
Tirer avant les jours en pensant
Quand je retournerai en arrière
Ne plus avoir temps même pour aller chez docteur me faire visiter
Après quatre ans ma famille n'est plus celle de mon pays
Et même pas celle-ci ici un peu
Dormir moins être triste trop souvent
M'enfermer à clé dans les toilettes avec mes larmes
Avant de sortir je essuyer
Puis avoir envie de noyer dans la vodka
Avoir envie d'entendre un peu de polka
Et imaginer de danser
Toi voir mon patron comme est beau mon pays qui sait maintenant comme il est
Toi voir mon patron comme est belle ma fille
Moi si tu veux monter sa photo la voilà
Cheveux dorés juste comme sa maman
Mais cette maman laisse ses enfants et s'enfuit
Pour l'argent qu'elle n'a pas ?
Consoler promener coudre rire laver et ne pas penser à moi
Éviter main du patron sur mon cul ou sur mes tettes
Non, ce n'est pas facile pour moi qui suis ici
Avoir comme grand poids dans la tête
Et ne plus pouvoir m'occuper de moi
Et je cherche qui s'occuper de moi
Moi avoir grand poids dans la tête
Et ne plus pouvoir m'occuper de moi
Et alors qui prendre soin de moi ?
Moi avoir en poche diplôme de psychologie
Avoir laisser dans mon pays ma fille
Qui maintenant étudie elle aussi
J'ai laissé dans mon pays mari alcoolo
Venue ici et sonné directement au portail
Et mon patron ouvert à moi
Consoler promener coudre rire laver et ne pas penser à moi
Éviter main du patron sur mon cul ou sur mes tettes
Non, ce n'est pas facile pour moi qui suis ici
Avec mon travail fait de vingt-quatre heures
Et je peux recharger mon moteur
Trios heures le dimanche
Je ne peux plus parler et rire sur commande
Tirer avant les jours en pensant
Quand je retournerai en arrière
Ne plus avoir temps même pour aller chez docteur me faire visiter
Après quatre ans ma famille n'est plus celle de mon pays
Et même pas celle-ci ici un peu
Dormir moins être triste trop souvent
M'enfermer à clé dans les toilettes avec mes larmes
Avant de sortir je essuyer
Puis avoir envie de noyer dans la vodka
Avoir envie d'entendre un peu de polka
Et imaginer de danser
Toi voir mon patron comme est beau mon pays qui sait maintenant comme il est
Toi voir mon patron comme est belle ma fille
Moi si tu veux monter sa photo la voilà
Cheveux dorés juste comme sa maman
Mais cette maman laisse ses enfants et s'enfuit
Pour l'argent qu'elle n'a pas ?
Consoler promener coudre rire laver et ne pas penser à moi
Éviter main du patron sur mon cul ou sur mes tettes
Non, ce n'est pas facile pour moi qui suis ici
Avoir comme grand poids dans la tête
Et ne plus pouvoir m'occuper de moi
Et je cherche qui s'occuper de moi
Moi avoir grand poids dans la tête
Et ne plus pouvoir m'occuper de moi
Et alors qui prendre soin de moi ?
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2010/4/26 - 19:44
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Testo e musica di Andrea Epifani
Lyrics and music by Andrea Epifani