Matri chi mannati li figghi
a la surfara iu vi dumannu
pirchì a li vostri figghi
ci faciti l’occhi si nun ponnu vidiri lu jornu?
Pirchì ci faciti li pedi
si camminunu a grancicuni?
Nun li mannati a la surfara
Si pani un nn’aviti
scippativi na minna
un pezzu di mascidda pi sazialli
disiddiraticci la morti chiuttostu
megghiu un mortu mmennzu la casà
stinnicchiatu supra un linzolu
arripizzatu ca lu putiti chianciri
e staricci vicinu.
Megghiu un mortu cunzatu
supra lu lettu puvireddu
di la vostra casa
cu la genti ca veni a vidillu
e si leva la coppula
mentri trasi.
Megghiu un mortu dintra
ca vrudicatu sutta la surfara
cu vuatri supra dda terra a chianciri
a raspari cu l’ugna
a manciarivi li petri
a sintiri lu lamentu
e nun putiricci livari
di ncoddu li petri
chi lu scafazzanu
Facitili di surfaru li figghi!
a la surfara iu vi dumannu
pirchì a li vostri figghi
ci faciti l’occhi si nun ponnu vidiri lu jornu?
Pirchì ci faciti li pedi
si camminunu a grancicuni?
Nun li mannati a la surfara
Si pani un nn’aviti
scippativi na minna
un pezzu di mascidda pi sazialli
disiddiraticci la morti chiuttostu
megghiu un mortu mmennzu la casà
stinnicchiatu supra un linzolu
arripizzatu ca lu putiti chianciri
e staricci vicinu.
Megghiu un mortu cunzatu
supra lu lettu puvireddu
di la vostra casa
cu la genti ca veni a vidillu
e si leva la coppula
mentri trasi.
Megghiu un mortu dintra
ca vrudicatu sutta la surfara
cu vuatri supra dda terra a chianciri
a raspari cu l’ugna
a manciarivi li petri
a sintiri lu lamentu
e nun putiricci livari
di ncoddu li petri
chi lu scafazzanu
Facitili di surfaru li figghi!
envoyé par Alessandro - 18/4/2010 - 22:53
Langue: italien
Traduzione italiana da www.ettascollo.de
ALLE MADRI DEI RAGAZZI
Madri,
che mandate i figli alla zolfara
io vi chiedo
perché ai vostri figli
fate gli occhi
se non possono vedere il giorno?
Perché fate loro i piedi
se camminano carponi?
Non mandateli alla zolfara;
se non avete pane,
strappatevi una mammella,
un pezzo di guancia
per saziarli.
Augurategli la morte piuttosto;
meglio un morto in mezzo alla casa,
disteso sopra un lenzuolo rammendato,
ché lo potete piangere
e stargli vicino.
Meglio un morto composto
sopra il letto povero
della vostra casa
con la gente che viene a vederlo
e si leva la coppola
mentre entra.
Meglio un morto in casa
che seppellito sotto la zolfara,
con voi sopra quella terra a piangere
a raspare con le unghie
a mangiare le pietre
a sentire il lamento
senza potergli
levare di sopra
le pietre che lo schiacciano.
Fateli di zolfo i figli!
Madri,
che mandate i figli alla zolfara
io vi chiedo
perché ai vostri figli
fate gli occhi
se non possono vedere il giorno?
Perché fate loro i piedi
se camminano carponi?
Non mandateli alla zolfara;
se non avete pane,
strappatevi una mammella,
un pezzo di guancia
per saziarli.
Augurategli la morte piuttosto;
meglio un morto in mezzo alla casa,
disteso sopra un lenzuolo rammendato,
ché lo potete piangere
e stargli vicino.
Meglio un morto composto
sopra il letto povero
della vostra casa
con la gente che viene a vederlo
e si leva la coppola
mentre entra.
Meglio un morto in casa
che seppellito sotto la zolfara,
con voi sopra quella terra a piangere
a raspare con le unghie
a mangiare le pietre
a sentire il lamento
senza potergli
levare di sopra
le pietre che lo schiacciano.
Fateli di zolfo i figli!
envoyé par Alessandro - 18/4/2010 - 22:53
Langue: français
Version française – LES CARUSI – Marco Valdo M.I.– 2010
Tirée de la version italienne d'une chanson sicilienne « A li matri di li carusi » de Ignazio Buttitta, une musique d' Etta Scollo
Superbe chanson, comme tu vas voir, mon ami Lucien l'âne, à propos des jeunes « carusi », des jeunes gens qu'on exploitait dans les soufrières. Ceux qui s'ils ne finissaient pas rapidement écrasés sous les éboulements ou les effondrements, ne tardaient pas à voir brûler leurs poumons sous l'effet du soufre. Soufre, souffre, souffrance, soufrière, souffrière, souffrir, étouffer, mourir.
C'est tout-à-fait atroce, dit Lucien l'âne ne baissant la tête et les oreilles. Nous aussi les ânes, on nous a fait subir des sorts semblables. Mais pour des êtres vivants, c'est hallucinant, c'est insupportable. Ce monde est imbécile, méchant, sadique et avide. Tout çà pour faire du fric... Tout çà pour enrichir des riches, pour accroître leurs privilèges, pour qu'ils puissent se pavaner et construire leurs empires...
Juste, juste, Lucien l'âne mon ami. C'est là un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres pour les exploiter encore et encore plus, au besoin jusqu'à la mort. Et si les pauvres, les ouvriers, les travailleurs, les paysans... ont le malheur de vouloir résister, c'est tout simple, on les liquide... Ce fut le cas de Salvatore Carnevale, ce fut le cas de... presque à l'infini.
Tu sais, Marco Valdo M.I. mon ami, on appelle la mort au travail, la mort blanche. Je crois bien que dans les soufrières, on devrait l'appeler la mort jaune. Dans les mines de charbon, la mort noire... La mort a toutes les couleurs pour le travailleur....
Pour cela aussi, il faut mettre fin à ce vieux monde de l'exploitation, de l'entreprise, de la propriété...
Tissons le linceul de ce vieux monde avide et cacochyme....
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Tirée de la version italienne d'une chanson sicilienne « A li matri di li carusi » de Ignazio Buttitta, une musique d' Etta Scollo
Superbe chanson, comme tu vas voir, mon ami Lucien l'âne, à propos des jeunes « carusi », des jeunes gens qu'on exploitait dans les soufrières. Ceux qui s'ils ne finissaient pas rapidement écrasés sous les éboulements ou les effondrements, ne tardaient pas à voir brûler leurs poumons sous l'effet du soufre. Soufre, souffre, souffrance, soufrière, souffrière, souffrir, étouffer, mourir.
C'est tout-à-fait atroce, dit Lucien l'âne ne baissant la tête et les oreilles. Nous aussi les ânes, on nous a fait subir des sorts semblables. Mais pour des êtres vivants, c'est hallucinant, c'est insupportable. Ce monde est imbécile, méchant, sadique et avide. Tout çà pour faire du fric... Tout çà pour enrichir des riches, pour accroître leurs privilèges, pour qu'ils puissent se pavaner et construire leurs empires...
Juste, juste, Lucien l'âne mon ami. C'est là un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres pour les exploiter encore et encore plus, au besoin jusqu'à la mort. Et si les pauvres, les ouvriers, les travailleurs, les paysans... ont le malheur de vouloir résister, c'est tout simple, on les liquide... Ce fut le cas de Salvatore Carnevale, ce fut le cas de... presque à l'infini.
Tu sais, Marco Valdo M.I. mon ami, on appelle la mort au travail, la mort blanche. Je crois bien que dans les soufrières, on devrait l'appeler la mort jaune. Dans les mines de charbon, la mort noire... La mort a toutes les couleurs pour le travailleur....
Pour cela aussi, il faut mettre fin à ce vieux monde de l'exploitation, de l'entreprise, de la propriété...
Tissons le linceul de ce vieux monde avide et cacochyme....
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
LES CARUSI
Mères,
Qui envoyez vos fils à la soufrière
Je vous demande
Pourquoi à vos fils
Faites des yeux
S'ils ne peuvent pas voir le jour ?
Pourquoi leur faites-vous des pieds
S'ils doivent marcher à quatre pattes ?
Ne les envoyez pas à la soufrière.
Si vous n'avez pas de pain,
Arrachez-vous une mamelle,
Un morceau de joue
pour les nourrir.
Souhaitez leur plutôt la mort;
Mieux vaut un mort chez soi,
Étendu sur un drap rapiécé,
Que vous pouvez pleurer
Et rester auprès de lui.
Mieux vaut un mort habillé
Sur le pauvre lit
De votre maison
Avec les gens qui viennent le voir
Et soulèvent leur casquette
En entrant.
Mieux vaut un mort chez soi
Qu'enseveli sous la soufrière,
Avec vous sur cette terre pour pleurer
À vous ronger les ongles
À manger les pierres
À entendre la lamentation
Sans pouvoir
Soulever
Les pierres qui l'écrasent.
Faites-les en soufre vos fils.
Mères,
Qui envoyez vos fils à la soufrière
Je vous demande
Pourquoi à vos fils
Faites des yeux
S'ils ne peuvent pas voir le jour ?
Pourquoi leur faites-vous des pieds
S'ils doivent marcher à quatre pattes ?
Ne les envoyez pas à la soufrière.
Si vous n'avez pas de pain,
Arrachez-vous une mamelle,
Un morceau de joue
pour les nourrir.
Souhaitez leur plutôt la mort;
Mieux vaut un mort chez soi,
Étendu sur un drap rapiécé,
Que vous pouvez pleurer
Et rester auprès de lui.
Mieux vaut un mort habillé
Sur le pauvre lit
De votre maison
Avec les gens qui viennent le voir
Et soulèvent leur casquette
En entrant.
Mieux vaut un mort chez soi
Qu'enseveli sous la soufrière,
Avec vous sur cette terre pour pleurer
À vous ronger les ongles
À manger les pierres
À entendre la lamentation
Sans pouvoir
Soulever
Les pierres qui l'écrasent.
Faites-les en soufre vos fils.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 22/4/2010 - 14:00
Bellissima poesia, ma vorrei un analisi del testo e la biografia dell'autore per comprendere meglio il significato di questo componimento fantastico
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Album "Les siciliens!", registrato dal vivo al testro Bar jeder Vernunft di Berlino nel settembre del 2007.
Dalla poesia di Ignazio Buttitta "A li matri di li carusi"
Musica di Etta Scollo.