Qui sont donc ces messieurs,
Ces hommes impeccables et fiers d'eux ?
Ces étranges personnages agitent mes rêves
Ils traversent les gares, les places
On part pour un lieu incertain, comme Trêves
Dans un wagon de troisième classe,
Un vieux wagon à couloir central.
Bondé des voyageurs du matin.
Je descends acheter un journal
En revenant, mon linge est parti avec le train.
Dans ce jardinet semi-oriental,
Parmi les bustes de marbres rares
Polis par les tailleurs de Carrare
Au crépuscule qui descend sur l'eau,
Le soleil bas rend difficile de trouver
Des ombrages où mettre la blancheur rugueuse de mes tableaux.
De grandes peintures d'arbres secs et de rochers.
Dans cette nuit trop sombre, çà chuchote tout là-bas
Que font donc ces messieurs,
Rassemblés dans leurs auberges "All'Isoletta",
Ces hommes impeccables et fiers d'eux,
Qui contournent et transgressent toute loi,
Avec l'arrogance et l'astuce de ceux
Qu'on trouve dans les villas de rivages lumineux
Dans les gares, dans les aéroports, aux commandes de l'État ?
On les retrouve plastronnant dans les villes.
Cupides, complices et serviles,
Certains journalistes, certains avocats,
Pour ces pourritures terrestres se courbent bien bas.
Ils en adoptent le langage, obscur, allusif, mielleux.
Leurs mots gargouillent visqueux comme la poix au feu,
Avec de grosses bulles opaques, ils disent leurs n'importe quoi.
Qui sont donc ces messieurs,
Dans les gares, dans les aéroports, aux commandes de l'État,
Ces hommes impeccables et fiers d'eux ?
Ces hommes impeccables et fiers d'eux ?
Ces étranges personnages agitent mes rêves
Ils traversent les gares, les places
On part pour un lieu incertain, comme Trêves
Dans un wagon de troisième classe,
Un vieux wagon à couloir central.
Bondé des voyageurs du matin.
Je descends acheter un journal
En revenant, mon linge est parti avec le train.
Dans ce jardinet semi-oriental,
Parmi les bustes de marbres rares
Polis par les tailleurs de Carrare
Au crépuscule qui descend sur l'eau,
Le soleil bas rend difficile de trouver
Des ombrages où mettre la blancheur rugueuse de mes tableaux.
De grandes peintures d'arbres secs et de rochers.
Dans cette nuit trop sombre, çà chuchote tout là-bas
Que font donc ces messieurs,
Rassemblés dans leurs auberges "All'Isoletta",
Ces hommes impeccables et fiers d'eux,
Qui contournent et transgressent toute loi,
Avec l'arrogance et l'astuce de ceux
Qu'on trouve dans les villas de rivages lumineux
Dans les gares, dans les aéroports, aux commandes de l'État ?
On les retrouve plastronnant dans les villes.
Cupides, complices et serviles,
Certains journalistes, certains avocats,
Pour ces pourritures terrestres se courbent bien bas.
Ils en adoptent le langage, obscur, allusif, mielleux.
Leurs mots gargouillent visqueux comme la poix au feu,
Avec de grosses bulles opaques, ils disent leurs n'importe quoi.
Qui sont donc ces messieurs,
Dans les gares, dans les aéroports, aux commandes de l'État,
Ces hommes impeccables et fiers d'eux ?
envoyé par Marco Valdo M.I. - 2/2/2010 - 22:50
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Canzone léviane – 'sti Messieurs – Marco Valdo M.I. – 2010
Cycle du Cahier ligné – 85
'sti Messieurs est la huitante-cinquième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
Oh, oh, dit Lucien l'âne, voilà bien de petits messieurs que ces messieurs.
C'est exactement çà que veut dire mon « 'sti signori », mais je ne te garantis pas qu'il soit connoté ainsi habituellement. Pour le reste, notre méditation-rêve-songe de notre ami le prisonnier-guerrier-blessé continue sous la forme d'un voyage en train quelque part en Allemagne, mais est-ce bien Trêves (rime de rêve), à moins que ce soit Brême (rime de crème) ou Breslau (rime d'eau), voyage dans le temps où il était libre, peintre et pas encore enfermé. Et ces messieurs, « 'sti signori » était-ce hier ou est-ce là maintenant... Charme flou de la méditation.
Mais, à t'entendre, Marco Valdo M.I. mon ami, il me semble que la conclusion, le sens est clair en qui les concerne... « 'sti messieurs » sont proprement méprisables, ce sont, me semblent-ils les hommes de pouvoir et leurs larbins zélés... Tristes engeances. L'expression « pourritures terrestres » qui les désigne est une belle trouvaille, qui me rappelle un peu les fameuses « nourritures terrestres » de Gide, cet écrivain que j'ai croisé en Algérie ou en Russie, je ne sais plus exactement. Quant aux « 'sti messieurs », ils sont l'incarnation-même de ce monde en putréfaction et cacochyme pour lequel toi, moi et des millions d'autres tissons ou tisserons un splendide linceul...
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane