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La Faim du Bourreau

Marco Valdo M.I.
Langue: français


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La Faim du Bourreau
Canzone léviane – La Faim du Bourreau – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 61

La Faim du Bourreau est la soixante et unième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.

Tu sais, Lucien mon ami l'âne aux rêves emplis de soleil et de montagne, la vie du prisonnier est assez fantasmatique; le réel est un lieu lointain, hors de portée et généralement, pour sa sauvegarde, pour survivre dans cet environnement, comme tu l'as constaté ici depuis longtemps, il reconstitue un monde dans le rêve ou le cauchemar selon la tonalité du jour ou de la nuit, selon l'état de son psychisme, selon la saison, selon la luminosité, selon sa fatigue ou selon les nouvelles qui lui parviennent.

Je sais, je sais, et j'imagine que c'est un peu comme nous les ânes quand on nous attache par la tête à une meule, qu'on nous aveugle et qu'on nous fait tourner, tourner jusqu'à ce qu'on tombe d'épuisement. Dans ces moments-là, nous aussi, les ânes, on se retrouve dans notre monde, celui que l'on cache tout à l'intérieur de soi ?

Et vois-tu, Lucien mon ami l'âne au petit cœur, les ruminations de l'incarcéré ou de l'enfermé sont le reflet de la lutte qu'il mène et des craintes, sinon des terreurs qu'il ressent. La canzone d'aujourd'hui est de celle-là... Une angoisse, un tourment... qui se termine plutôt bien... Sauvé par un réveil...

Mais quand même, dit Lucien l'âne, rêver à sa décapitation, rêver à son bourreau … C'est terrifiant.

Je te l'accorde volontiers, mais, vois comme les choses se mettent, notre ami le rêveur parvient à retourner la situation et faire de son bourreau un bourreau de cœur et à entamer une « affaire », comme disent les Anglais, avec lui; une romance, dirai-je, avec elle. La Faim du Bourreau ou comment apprivoiser ses peurs et retourner les armes contre l'ennemi. L'ironie et l'humour, en somme, font bon ménage.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Il est 7 heures, il ne reste qu'un moment
Avant l'école, avant l'arrivée des enfants.
Je reviens à mon rêve brusquement interrompu.
À mon rêve un instant suspendu.
Je suis dans un lieu, sans doute à Paris.
Qui sait quand ?
Lors la dernière guerre ou alors bien avant,
Exilé de mon pays.
Je suis emprisonné, condamné à mort.
La scène se passe dans un vieux fort,
Où me jugent des greffiers,
Peut-être eux-mêmes prisonniers,
Sombres, vêtus d'habits anciens à longues manches
Tout engoncés dans leurs collerettes blanches,
Assis l'un à côté de l'autre comme des jurés.
Dans un coin de la pièce, je peux voir
Sur un escabeau de peintre, tout vêtu de noir
À la mode du dix-septième, au cou, un ruban écarlate
L'air gentil, c'est une personne cultivée et délicate,
Le bourreau qui doit me décapiter.
Il a l'air timide et semble désolé
De devoir ainsi m'exécuter.
Qu'il fasse ce qu'il doit faire
Le bourreau doit être de fer.
D'un coup, je suis libre et je fuis
Avec mon bourreau, dans les rues de Paris
Une jeune femme aux yeux bleus
Mince et blonde de cheveux
Un maintien et des habits modestes.
Par une porte des saloons de l'Ouest,
Nous entrons dans un bistrot;
Elle demande un porto.
Je commande un café crème au bar
Mon bourreau-fille veut un homard
Ou de la choucroute, ou un cassoulet toulousain.
Les sonneries éclatent soudain...
Il est 7 heures, il ne reste qu'un moment
Avant l'école, avant l'arrivée des enfants.
Je reviens à mon rêve interrompu.
À mon rêve un instant suspendu.
Je suis dans un lieu, sans doute à Paris.
Qui sait quand ?
Lors la dernière guerre ou alors bien avant,
Exilé de mon pays...

envoyé par Marco Valdo M.I. - 28/10/2009 - 21:59



Langue: italien

Traduzione italiana / Italian translation / Traduction italienne / Italiankielinen käännös:
Anonimo Toscano del XXI Secolo, 3 luglio 2024 04:57

cassoutoul
La fame del boia

Sono le sette, resta solo un momento
Prima di scuola, prima che arrivino i bambini.
Torno al mio sogno bruscamente interrotto,
Al mio sogno in un istante sospeso.
Sono da qualche parte, senz’altro a Parigi.
Chissà quando?
Al tempo dell’ultima guerra, o magari un bel po’ prima,
Esiliato dal mio paese,
Sono incarcerato, condannato a morte.
La scena si svolge in un vecchio forte
Dove mi giudicano degli impiegati,
Forse anch’essi prigionieri,
Cupi, vestiti d’antichi abiti con lunghe maniche,
Tutti infagottati nei loro colletti bianchi,
Seduti uno fianco all’altro, come giuraati.
In un angolo della stanza, vedo
Su uno sgabello da pittore, tutto vestito in nero,
Alla moda del Seicento, con al collo un nastro rosso,
L’aria gentile, è una persona colta e delicata,
Il boia che mi deve mozzare la testa.
Ha l’aria timida e sembra dispiaciuto
Di dovermi decapitare in questo modo.
Faccia pure quel che deve;
Il boia dev’essere di ferro.
A un tratto, sono libero e scappo
Col mio boia, nelle strade di Parigi,
Una giovane donna dagli occhi azzurri,
Minuta e bionda di capelli,
Ordinata e con abiti modesti.
Da una porta tipo saloon del West
Entriamo in un bistrot;
Lei chiede un Porto.
Io ordino al bar un caffè con panna,
La mia bourrelle vuole un’aragosta,
O una choucroute, o un cassoulet alla tolosana.
D’improvviso batton le campane…
Sono le sette, resta solo un momento
Prima di scuola, prima che arrivino i bambini.
Torno al mio sogno bruscamente interrotto,
Al mio sogno in un istante sospeso.
Sono da qualche parte, senz’altro a Parigi.
Chissà quando?
Al tempo dell’ultima guerra, o magari un bel po’ prima,
Esiliato dal mio paese...

3/7/2024 - 04:57




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