Sire, de grâce, écoutez-moi :
Sire, je reviens des galères...
Je suis voleur, vous êtes roi,
Agissons ensemble en bons frères.
Les gens de bien me font horreur,
J'ai le coeur dur et l'âme vile,
Je suis sans pitié, sans honneur :
Ah ! faites-moi sergent de ville.
Bon ! je me vois déjà sergent :
Mais, sire, c'est bien peu, je pense.
L'appétit me vient en mangeant :
Allons, sire, un peu d'indulgence.
Je suis hargneux comme un roquet,
D'un vieux singe j'ai la malice ;
En France, je vaudrais Gisquet :
Faites-moi préfet de police.
Grands dieux ! que je suis bon préfet !
Toute prison est trop petite.
Ce métier pourtant n'est pas fait,
Je le sens bien, pour mon mérite.
Je sais dévorer un budget,
Je sais embrouiller un registre ;
Je signerai : " Votre sujet ",
Ah ! sire, faites-moi ministre.
Sire, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère !
Je compte sur votre bonté ;
Car ma demande est téméraire.
Je suis hypocrite et vilain,
Ma douceur n'est qu'une grimace ;
J'ai fait... se pendre mon cousin :
Sire, cédez-moi votre place.
Sire, je reviens des galères...
Je suis voleur, vous êtes roi,
Agissons ensemble en bons frères.
Les gens de bien me font horreur,
J'ai le coeur dur et l'âme vile,
Je suis sans pitié, sans honneur :
Ah ! faites-moi sergent de ville.
Bon ! je me vois déjà sergent :
Mais, sire, c'est bien peu, je pense.
L'appétit me vient en mangeant :
Allons, sire, un peu d'indulgence.
Je suis hargneux comme un roquet,
D'un vieux singe j'ai la malice ;
En France, je vaudrais Gisquet :
Faites-moi préfet de police.
Grands dieux ! que je suis bon préfet !
Toute prison est trop petite.
Ce métier pourtant n'est pas fait,
Je le sens bien, pour mon mérite.
Je sais dévorer un budget,
Je sais embrouiller un registre ;
Je signerai : " Votre sujet ",
Ah ! sire, faites-moi ministre.
Sire, que Votre Majesté
Ne se mette pas en colère !
Je compte sur votre bonté ;
Car ma demande est téméraire.
Je suis hypocrite et vilain,
Ma douceur n'est qu'une grimace ;
J'ai fait... se pendre mon cousin :
Sire, cédez-moi votre place.
Contributed by Alessandro - 2009/10/15 - 08:10
Posto la bellissima poesia-testamento di Pierre-François Lacenaire, scritta qualche settimana prima di andare alla ghigliottina:
LE DERNIER CHANT
En expirant, le cygne chante encor,
Ah laissez-moi chanter mon chant de mort !...
Ah laissez-moi chanter, moi qui sans agonie
Vais vous quitter dans peu d'instants,
Qui ne regrette de la vie
Que quelques jours de mon printemps
Et quelques baisers d'une amie
Qui m'ont charmé jusqu'à vingt ans !...
Salut à toi, ma belle fiancée,
Qui dans tes bras vas m'enlacer bientôt !
A toi ma dernière pensée,
Je fus à toi dès le berceau.
Salut ô guillotine ! expiation sublime,
Dernier article de la loi,
Qui soustrais l'homme à l'homme et le rends pur de crime
Dans le sein du néant, mon espoir et ma foi.
Je vais mourir... le jour est-il plus sombre ?
Dans les cieux l'éclair a-t-il lui ?
Sur moi vois-je s'étendre une ombre
Qui présage une horrible nuit ?
Non, rien n'a troublé la nature.
Tout est riant autour de moi,
Mon âme est calme et sans murmure,
Mon coeur sans crainte et sans effroi
Comme une vierge chaste et pure.
Sur des songes d'amour je m'appuie et m'endors,
Me direz-vous ce que c'est qu'un remords ?
Vertu, tu n'es qu'un mot, car partout sur la terre
Ainsi que Dieu je t'ai cherchée en vain !
Dieu ! Vertu ! paraissez, montrez-moi la lumière !
Mon coeur va devant vous s'humilier soudain.
Dieu ! mais c'est en son nom qu'on maudit, qu'on torture
Celui qui l'a conçu plus sublime et plus grand ?
La vertu !... n'est-ce pas une longue imposture
Qui dérobe le riche au fer de l'indigent ?
On n'en demande pas à l'opulence altière,
On en dispense le pouvoir,
Le pauvre seul est tenu d'en avoir.
Pauvre à toi la vertu ! Pauvre à toi la misère.
A nous le vice et la vie à plein verre !
Vous ! mourez sans vous plaindre : est-ce pas votre sort ?
Mourez sans nous troubler ou vous êtes infâmes.
J'ai saisi mon poignard et j'ai dit, moi : de l'or !...
De l'or avec du sang... de l'or et puis des femmes
Qu'on achète et qu'on paye avec cet or sanglant.
Des femmes et du vin... un instant je veux vivre...
Du sang... du vin... l'ivresse... attendez un instant
Et puis à votre loi tout entier je me livre...
Que voulez-vous de moi ? vous parlez d'échafaud ?
Me voici... j'ai vécu... j'attendais le bourreau.
Paris, La Conciergerie, 28 novembre 1835
LE DERNIER CHANT
Virtù, non sei che una parola, visto che dappertutto sulla terra,
così come Dio, ti ho cercata invano!
Dio! Virtù! Rivelatevi, mostratemi la luce!
Il mio cuore si umilierebbe subito al vostro cospetto.
Dio! Ma non è nel suo nome che maledice e che tortura
Colui che l'ha concepito più sublime e più grande?
La virtù! Non è soltanto una continua menzogna
che sottrae il ricco alla spada del povero?
Non ne chiede l'opulenza sfacciata,
Non ne dispensa il potere,
Solo il povero è tenuto ad averne.
Povero, a te la virtù! Povero, a te la miseria!
(ça c'est génial!)
così come Dio, ti ho cercata invano!
Dio! Virtù! Rivelatevi, mostratemi la luce!
Il mio cuore si umilierebbe subito al vostro cospetto.
Dio! Ma non è nel suo nome che maledice e che tortura
Colui che l'ha concepito più sublime e più grande?
La virtù! Non è soltanto una continua menzogna
che sottrae il ricco alla spada del povero?
Non ne chiede l'opulenza sfacciata,
Non ne dispensa il potere,
Solo il povero è tenuto ad averne.
Povero, a te la virtù! Povero, a te la miseria!
(ça c'est génial!)
En expirant, le cygne chante encor,
Ah laissez-moi chanter mon chant de mort !...
Ah laissez-moi chanter, moi qui sans agonie
Vais vous quitter dans peu d'instants,
Qui ne regrette de la vie
Que quelques jours de mon printemps
Et quelques baisers d'une amie
Qui m'ont charmé jusqu'à vingt ans !...
Salut à toi, ma belle fiancée,
Qui dans tes bras vas m'enlacer bientôt !
A toi ma dernière pensée,
Je fus à toi dès le berceau.
Salut ô guillotine ! expiation sublime,
Dernier article de la loi,
Qui soustrais l'homme à l'homme et le rends pur de crime
Dans le sein du néant, mon espoir et ma foi.
Je vais mourir... le jour est-il plus sombre ?
Dans les cieux l'éclair a-t-il lui ?
Sur moi vois-je s'étendre une ombre
Qui présage une horrible nuit ?
Non, rien n'a troublé la nature.
Tout est riant autour de moi,
Mon âme est calme et sans murmure,
Mon coeur sans crainte et sans effroi
Comme une vierge chaste et pure.
Sur des songes d'amour je m'appuie et m'endors,
Me direz-vous ce que c'est qu'un remords ?
Vertu, tu n'es qu'un mot, car partout sur la terre
Ainsi que Dieu je t'ai cherchée en vain !
Dieu ! Vertu ! paraissez, montrez-moi la lumière !
Mon coeur va devant vous s'humilier soudain.
Dieu ! mais c'est en son nom qu'on maudit, qu'on torture
Celui qui l'a conçu plus sublime et plus grand ?
La vertu !... n'est-ce pas une longue imposture
Qui dérobe le riche au fer de l'indigent ?
On n'en demande pas à l'opulence altière,
On en dispense le pouvoir,
Le pauvre seul est tenu d'en avoir.
Pauvre à toi la vertu ! Pauvre à toi la misère.
A nous le vice et la vie à plein verre !
Vous ! mourez sans vous plaindre : est-ce pas votre sort ?
Mourez sans nous troubler ou vous êtes infâmes.
J'ai saisi mon poignard et j'ai dit, moi : de l'or !...
De l'or avec du sang... de l'or et puis des femmes
Qu'on achète et qu'on paye avec cet or sanglant.
Des femmes et du vin... un instant je veux vivre...
Du sang... du vin... l'ivresse... attendez un instant
Et puis à votre loi tout entier je me livre...
Que voulez-vous de moi ? vous parlez d'échafaud ?
Me voici... j'ai vécu... j'attendais le bourreau.
Paris, La Conciergerie, 28 novembre 1835
Alessandro - 2009/10/15 - 08:36
Language: Italian
Versione italiana di Vincenzina Pace
PETIZIONE DI UN LADRO A UN RE VICINO
Sire, di grazia, statemi a sentire:
Sire, io vengo dalla prigione
Io sono ladro, voi siete re
agiamo allosteso modo, manco fossimo fratelli
Le persone per bene mi fanno orrore
Io ho il cuore duro e l’animo vile
Sono senza pietà, senza onore
Ah, fatemi sindaco d’una città.
Bene! Già mi ci vedo, come sindaco:
ma, sire, è ben poco io penso
L’appetito mi vien mangiando
Andiamo sire, un po’ d’indulgenza
Sono astioso come un cane ringhioso.
Ho la malizia d’un vecchio scimmione
In Francia io varrei un Gisquet
Fatemi prefetto di polizia, (e che d'è)
Grand Dio! Altro che se sono un buon prefetto!
Ogni prigione è troppo piccola
questo mestiere pertanto non è fatto
io lo sento bene, per dar merito a me.
io so ingoiare un budget
so fare imbrogli in un registro
firmerò “Suddito vostro”
Ah, fatemi ministro!
Sire, che vostra maestà
non pigli collera
io conto sulla vostra bontà
perché la mia richiesta è temeraria
io sono ipocrita e villano
la mia dolcezza non è che una gramigna
io ho fatto….impiccare mio cugino
Sire, datemi il posto vostro!
Sire, di grazia, statemi a sentire:
Sire, io vengo dalla prigione
Io sono ladro, voi siete re
agiamo allosteso modo, manco fossimo fratelli
Le persone per bene mi fanno orrore
Io ho il cuore duro e l’animo vile
Sono senza pietà, senza onore
Ah, fatemi sindaco d’una città.
Bene! Già mi ci vedo, come sindaco:
ma, sire, è ben poco io penso
L’appetito mi vien mangiando
Andiamo sire, un po’ d’indulgenza
Sono astioso come un cane ringhioso.
Ho la malizia d’un vecchio scimmione
In Francia io varrei un Gisquet
Fatemi prefetto di polizia, (e che d'è)
Grand Dio! Altro che se sono un buon prefetto!
Ogni prigione è troppo piccola
questo mestiere pertanto non è fatto
io lo sento bene, per dar merito a me.
io so ingoiare un budget
so fare imbrogli in un registro
firmerò “Suddito vostro”
Ah, fatemi ministro!
Sire, che vostra maestà
non pigli collera
io conto sulla vostra bontà
perché la mia richiesta è temeraria
io sono ipocrita e villano
la mia dolcezza non è che una gramigna
io ho fatto….impiccare mio cugino
Sire, datemi il posto vostro!
Contributed by Alessandro - 2009/10/15 - 08:54
Il Gisquet citato nella canzone è Henri Gisquet, banchiere industriale, funzionario e politico francese, che nel 1830 fu al centro di uno scandalo che coinvolse anche il primo ministro Casimir Perier, vecchio socio d'affari di Gisquet.
Perier aveva incaricato l'amico Gisquet di procurare 300.000 fucili all'esercito. Questi ne rimediò assai di più, quasi 600.000, acquistandoli dagli inglesi a prezzo stracciato, perchè erano quasi tutti vecchi e difettosi... Così i due si intascarono una bella somma di indebito lucro a danno della collettività e dei soldatini i quali - si sa - per poter fare la guerra dovono poter sparare senza che il fucile esploda loro in faccia...
Alcuni giornali denunciarono lo sporco "Affaire des fusils Gisquet" ma - sembra di vedere cosa avrebbe in animo di fare qui oggi il nostro esarca Berlusconi - furono tutti messi a tacere e i redattori sbattuti in carcere e condannati a pesanti ammende...
(fonte: fr.wikipedia)
Perier aveva incaricato l'amico Gisquet di procurare 300.000 fucili all'esercito. Questi ne rimediò assai di più, quasi 600.000, acquistandoli dagli inglesi a prezzo stracciato, perchè erano quasi tutti vecchi e difettosi... Così i due si intascarono una bella somma di indebito lucro a danno della collettività e dei soldatini i quali - si sa - per poter fare la guerra dovono poter sparare senza che il fucile esploda loro in faccia...
Alcuni giornali denunciarono lo sporco "Affaire des fusils Gisquet" ma - sembra di vedere cosa avrebbe in animo di fare qui oggi il nostro esarca Berlusconi - furono tutti messi a tacere e i redattori sbattuti in carcere e condannati a pesanti ammende...
(fonte: fr.wikipedia)
Alessandro - 2009/10/15 - 09:07
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Album "Chants de galères, bagnes et prisons"
Non una canzone contro la guerra, ma una canzone che irride i potenti che ci dispensano da sempre guerre e repressione.
Comunque, una canzone per il percorso sulle galere, considerato che è dedicata ad un personaggio di cui ignoravo fino a ieri l'esistenza e che mi è subito riuscito simpatico: Pierre François Lacenaire.
Nato a Francheville sur Rhône nel 1800 (tondo tondo), Lacenaire fu da giovane uno studente assai brillante. Poi si arruolò, ma la vita militare non doveva far per lui: nel 1829, all'epoca dell'intervento francese contro gli Ottomani nel Peloponneso, lo troviamo disertore e dedito alle truffe. In quegli anni Lacenaire cominciò ad entrare e uscire di galera, l'"università criminale", come la chiamava lui stesso. In prigione organizzò una piccola banda di ladri e truffatori, e in prigione compose la canzone "Pétition d'un voleur à un roi son voisin"... Scrisse anche un acuto saggio socio-politico sul tema delle galere e del regime penitenziario in Francia... Poi, come spesso accade, i complici gli addossarono la responsabilità di un paio di omicidi e Lacenaire fu condannato a morte. Ma prima di offrire il collo alla ghigliottina, riuscì a trasformare il suo processo in una ribalta e la sua cella in un salotto letterario... In attesa della morte scrisse il suo testamento, "Mémoires, révélations et poésie".
Si racconta che decisero di giustiziarlo di lunedì e che lui non ebbe altro da dire che: "Voilà une semaine qui commence mal".
Si racconta anche che, quando era già sistemato sul patibolo, la lama della ghigliottina si inceppò, e Lacenaire riuscì a girarsi per vedere la propria morte coi propri occhi...
Che tipo 'sto Lacenaire!