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Canzone del Faraone

Dario Fo
Lingua: Italiano


Lista delle versioni e commenti


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[1971]

Dallo spettacolo "Fedayn".

il faraone


La canzone è la traduzione, di Dario Fo stesso, di un canto della resistenza palestinese; ma non sarà sfuggito a nessuno le incredibili analogie che ha con una famosissima poesia di Bertolt Brecht, "Domande di un lettore operaio" ("Tebe dalle sette porte, chi la costruì? Ci sono i nomi dei re, nei libri...") [RV]
Il faraone attraversa il deserto sul suo cocchio,
ma chi gli ha costruito le ruote
chi gliele ha inventate
è un povero fabbro dell'Eufrate.
I sapienti delle piramidi
hanno costruito la tomba di Cheophe
col piano inclinato
dai contadini del Tigri l'hanno copiato.
Archimede ha fatto conoscere
la vite per pompare l'acqua
a noi contadini del Nilo l'aveva rubata.
I sacerdoti del faraone
guardano la luna e le stelle
per sapere del destino del loro padrone.
Noi contadini da sempre
guardiamo stelle e luna
per sapere quando piantare
quando raccogliere il grano.
Tutto il raccolto per il nostro padrone.
Quando noi che abbiamo dato tutto
- e non volevamo darlo in regalo -
capiremo che siamo tutto:
ruota, vite d'Archimede
grano e piramide.
Quando lo capiremo
basterà che apriamo le braccia tutti insieme
e il faraone e i suoi sacerdoti
moriranno di spavento.

inviata da Riccardo Venturi



Lingua: Francese

Version française – CHANSON DU PHARAON – Marco Valdo M.I. – 2010
Chanson italienne – Canzone del Faraone – Dario Fo - 1971

J'aime bien cette chanson, dit Marco Valdo M.I., pour ce qu'elle dit de ce qui est dû aux paysans, aux ouvriers, aux artisans et aux artistes. Ces anonymes ont fait le monde et l'histoire, ont fait les routes et les champs, ont créé les paysages, les villes et les villages, ont donné à manger à l'espèce entière... Et continuent à le faire...

J'étais là, je les ai aidés, je les ai vu faire, dit Lucien l'âne en levant le front.

C'est, dit Marco Valdo M.I., une de ces vérités universelles qu'on tente par tous les moyens d'occulter que cette évidente création collective qu'est la vie humaine. Et pourtant, c'est également vrai pour le savoir, pour tout le savoir. Le savoir médical – par exemple – est un ensemble complexe de myriades d'expériences, de connaissances accumulées au travers des temps et des hommes qui s'y sont consacrés. Pareil pour la biologie, la physique, les mathématiques, les langues, les littératures...

En somme, dit Lucien l'âne en s'ébrouant, que serait une chanson sans les mots qui la composent ? Et qui peut savoir qui et quand a créé tel ou tel mot... ?

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
CHANSON DU PHARAON

Le pharaon traverse le désert sur son char
Mais celui qui en a construit les roues
Qui les a inventées
Est un pauvre artisan de l'Euphrate.
Les savants des pyramides
Ont construit la tombe de Khéops
Avec le plan incliné
Copié des paysans du Tigre
Archimède nous a fait connaître
La vis pour pomper l'eau
Il l'avait prise aux paysans du Nil.
Les prêtres du pharaon
Scrutaient la lune et les étoiles
Pour connaître le destin de leur maître.
Nous paysans depuis toujours
Nous scrutons étoiles et lune
Pour savoir quand planter
Quand récolter le blé.
Toute la récolte va à notre patron.
Quand nous qui avons tout donné -
Et nous ne voulions pas le donner en cadeau -
Nous comprendrons que nous sommes tout
Roue, vis d'Archimède,
Blé et pyramides.
Quand nous le comprendrons
Il suffira que nous ouvrions les bras tous ensemble
Et le Pharaon et ses prêtres
Mourront d'épouvante.

inviata da Marco Valdo M.I. - 10/8/2010 - 14:43


Pour ceux qui ne connaîtraient pas ou qui ne disposeraient pas de ce texte qui parle si bien de la Guerre de Cent Mille Ans... le voici :


Questions que se pose un ouvrier qui lit

Qui a construit Thèbes aux sept portes ?
Dans les livres, on donne les noms des Rois.
Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ?
Babylone, plusieurs fois détruite,
Qui tant de fois l’a reconstruite ? Dans quelles maisons
De Lima la dorée logèrent les ouvriers du bâtiment ?
Quand la Muraille de Chine fut terminée,
Où allèrent ce soir-là les maçons ?  Rome la grande
Est pleine d’arcs de triomphe. Qui les érigea ? De qui
Les Césars ont-ils triomphé ? Byzance la tant chantée.
N’avait-elle que des palais
Pour les habitants ? Même en la légendaire Atlantide
Hurlant dans cette nuit où la mer l’engloutit,
Ceux qui se noyaient voulaient leurs esclaves.
Le jeune Alexandre conquit les Indes.
Tout seul ?
César vainquit les Gaulois.
N’avait-il pas à ses côtés au moins un cuisinier ?
Quand sa flotte fut coulée, Philippe d’Espagne
Pleura. Personne d’autre ne pleurait ?
Frédéric II gagna la Guerre de sept ans.
Qui, à part lui, était gagnant ?
A chaque page une victoire.
Qui cuisinait les festins ?
Tous les dix ans un grand homme.
Les frais, qui les payait ?
Autant de récits,
Autant de questions.

( BRECHT Bertolt, Questions que pose un ouvrier qui lit, Traduction de Maurice Régnault, Gedichte, 1918-1956, Suhrkamp Verlag, Frankfurt-am-Main, 1960-1965, L’Arche, Paris, 1965-1968 ; rééd. des poèmes chez L’Arche en 1997 )

Cela dit, la version « palestinienne » m'a l'air fort biblique... Qui sont ces gens venus de l'Euphrate et du Tigre en Égypte ?, demande Lucien l'âne, qui en connaît un bout sur l'histoire de Joseph et du pharaon.
À ce propos, dit Marco Valdo M.I., Lucien l'âne mon ami, as-tu lu l'immense récit qu'en fit Thomas Mann...

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

Marco Valdo M.I. - 11/8/2011 - 21:49




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