I cônt à sôn andà a büta
an s'el penôn la bandiera.
Quel silence de fable merveilleux,
La neige montait mètre par mètre,
Les loups descendaient deux par deux
On survivait de peut-être.
Et les voix parvenaient en sourdine.
Sous la blanche paroi opaline,
Des galeries de maison à maison.
Chaque mouvement était une invention,
Une histoire, un village effacé,
Un pays sous-marin glacé, solidifié,
Les esprits, le loup, les apparitions
Les épreuves magiques et le pain,
Et les étoiles vagues et la tristesse du matin.
Il ne reste que des fragments, des miroirs brisés,
Des tessons écrasés, des ossements dispersés,
Des îles changeantes entre les rives du déluge.
Il reste la sorcière avec son filtre à moitié fait,
Résignée, qui attend ses juges
En inventant une sorte de paix.
Des bouts de mots résonneront
avec des morceaux de signification.
Dans le gris empoisonné des détritus.
Se confondent le dessous et le dessus
Bombes du Vietnam ou d'Irak
Destruction - Pollution – Reconstruction
Les Neiges du Vietnam ou d'Irak
Destruction - Pollution – Reconstruction
I cônt à sôn andà a büta
an s'el penôn la bandiera.
an s'el penôn la bandiera.
Quel silence de fable merveilleux,
La neige montait mètre par mètre,
Les loups descendaient deux par deux
On survivait de peut-être.
Et les voix parvenaient en sourdine.
Sous la blanche paroi opaline,
Des galeries de maison à maison.
Chaque mouvement était une invention,
Une histoire, un village effacé,
Un pays sous-marin glacé, solidifié,
Les esprits, le loup, les apparitions
Les épreuves magiques et le pain,
Et les étoiles vagues et la tristesse du matin.
Il ne reste que des fragments, des miroirs brisés,
Des tessons écrasés, des ossements dispersés,
Des îles changeantes entre les rives du déluge.
Il reste la sorcière avec son filtre à moitié fait,
Résignée, qui attend ses juges
En inventant une sorte de paix.
Des bouts de mots résonneront
avec des morceaux de signification.
Dans le gris empoisonné des détritus.
Se confondent le dessous et le dessus
Bombes du Vietnam ou d'Irak
Destruction - Pollution – Reconstruction
Les Neiges du Vietnam ou d'Irak
Destruction - Pollution – Reconstruction
I cônt à sôn andà a büta
an s'el penôn la bandiera.
inviata da Marco Valdo M.I. - 19/7/2009 - 12:47
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Canzone léviane – Les Neiges du Vietnam et d'Irak – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 31
Les Neiges du Vietnam et d'Irak est la trente et unième chanson du Cycle du Cahier ligné, entièrement constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
« I cônt à sôn andà a büta an s'el penôn la bandiera. », ce qui veut dire à peut près : Les comtes sont partis, on a jeté leur bannière en bas du mât.
Mais, comme tout s'entremêle dans le monde onirique du prisonnier-blessé-malade, comme les souvenirs se bousculent et s'entrechoquent avec les pensées et les réflexions, comme toute chose revêt un costume moiré de significations les plus diverses, qu'en est-il donc de ces comtes ? Assurément, on sait qu'il s'agit de comtes piémontais, ce sont en fait les Comtes de Roero, évoqués dans des canzones précédentes. Quand ils arrivaient au château, on levait le drapeau (la bannière), quand ils quittaient le château, on baissait la bannière. Ainsi, tout le monde savait s'ils étaient là ou pas. Cette cérémonie ancienne ne se joue plus. Ce sont des comtes mythiques.
Mais..., je m'en souviens très bien, dit Lucien l'âne qui rodait dans ces montagnes... Mais le comte est mort et tout ça s'est dilué dans les neiges du printemps. Cependant, peux-tu m'expliquer ce que viennent faire ici le Vietnam et l'Irak ?
En fait, les choses se mélangent. Et comme les comtes de ce château qu'ils avaient conquis bien avant, tout comme leurs titres et leurs privilèges, par la force, par le « droit » du plus fort, les envahisseurs du Vietnam – les nouveaux comtes – ont usé et abusé de leur force pour imposer leur droit et leurs privilèges, leur mode de vie et leurs entreprises. Mais un jour, voici venir, comme pour les comtes, les neiges et puis le printemps... Et puis, il leur faut amener le drapeau et baisser la bannière... Et comme la sorcière attendre penauds leurs juges.
En somme, c'est une parabole, dit Lucien l'âne de son air le plus docte...
En effet... Une parabole et une dénonciation assez nette d'ailleurs :
« Bombes du Vietnam ou d'Irak
Destruction - Pollution – Reconstruction
Les Neiges du Vietnam ou d'Irak
Destruction - Pollution – Reconstruction »
Cela dit, je suis comme toi, je découvre les significations de ce texte... La canzone a toujours des allures de Cassandre; celle qui parlait au temps de la guerre de Troie.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.