Henri Tachan, quoique moins médiatique que des chanteurs de cette époque, n'en est pas moins un fin lettré qui comme Léo Ferré et tant d'autres flirtait avec Verlaine, Rimbaud et Baudelaire. Son goût musical pour Beethoven ou Schubert se ressent dans les sonorités de ses musiques.
Chanteur inclassable il a bousculé le monde du spectacle en dénonçant la connerie, l'hypocrisie avec un humour noir lucide qui a tant chatouillé les bien-pensants. Les thèmes qu'il aborde sont ceux des auteurs de ces années-là. Sont passés au crible l'armée, le clergé, les bourgeois, les médias et tant d'autres chers à la rébellion de cette époque, mais pas tout à fait obsolètes.
Henri Tachan parle aussi de sentiments et d'émotion avec une tendresse qui nous touche. De lui on peut dire qu'il pousse ses coups de gueule et ses coups de cœur et que nous ne sommes pas insensibles à ce qu'il nous dit.
Henri Tachan est absent des médias, la télévision l'ignore, certaines radios diffusent encore ses chansons mais elles sont rares. Pourtant sa voix, ses textes, ses musiques, sa tendresse, sa colère et sa gouaille nous le rendent familier et on ne peut plus contemporain dans nos préoccupations. Il faut dire que Tachan n'est pas à vendre, il est à écouter, c'est ce qui le distingue des chanteurs fabriqués et livrés en pâture aux médias et au public.