Tarentule est un groupe français de musique folk formé en 1974.
Tarentule se présente comme un groupe d'exception dans le milieu du folk. Son répertoire, bien que comprenant quelques chansons traditionnelles, propose un vaste éventail de danses de la Renaissance. De surcroît, l'interprétation en est savante et les arrangements extrêmement sophistiqués. C'est un excellent groupe, très au point, même si, à bien des égards, il peut paraître quelque peu austère, rigide.
La musique de Tarentule exploite la veine de la musique traditionnelle pré-classique avec un respect des traditions encore plus strict que Malicorne ne l'a jamais fait, bien que certains instruments - psaltérion, mandole, mandoloncelle, courteau, cornet à pistons, concertina, guitare portugaise, vielle à roue - soient un peu inhabituels dans ce milieu musical où violon, flûte et dulcimer sont plus répandus.
Le groupe tournera beaucoup sur la scène folk avant d'enregistrer son unique album en avril 1977, ce qui ne nuira pas à sa popularité mais en fera plutôt un groupe de bal folk, au grand dam de Bernard Lasbleiz.
L'unique album (éponyme) de Tarentule, enregistré en avril 1977, sort l'année suivante chez Arfolk.
L'essentiel du répertoire est tiré de recueils de chansons traditionnelles françaises du type « Canteloube » ou « Barbillat-Touraine », et de recueils de danses datées de la Renaissance. Y figurent également quelques collectages réalisés par les membres du groupe, dont l'action est demeurée concentrée sur le Poitou et la région du Centre.
D'un point de vue instrumental, il n'y a rien à dire au sujet de Tarentule si ce n'est que leur musique est tout simplement parfaite ! Si bien souvent les groupes de folk paraissent peu soucieux des qualités techniques de leurs enregistrements, Tarentule, au contraire, y accorde un intérêt particulier. De surcharge, il n'est pas question : chaque instrument se voit attribuer une place précise, intervient au bon moment dans une musique épurée, limpide. Chose que Sourdeline, groupe proche de Tarentule par le répertoire abordé, parvient peu ou prou à faire.
En fait, Tarentule crée un folk que l'on pourrait nommer « classique », « grégorien » et « ancien ». « Classique », tout d'abord, du point de vue de l'interprétation : certains phrasés de violon ou de guitare, l'usage du violoncelle ne sont pas sans rapport avec la musique classique. « Ancien » parce que le courteau, la mandole ou le mandoloncelle sont hérités du Moyen Age. « Grégorien » enfin, par la façon de chanter, d'interpréter des chansons traditionnelles du XVIIIe ou XIXe siècle en chœurs, a capella.
Tarentule apparaît comme un groupe d'excellent niveau vocal : les polyphonies parcourant tout l'album, sont tout simplement magnifiques. "Le Déserteur du régiment d'Auvergne", grand classique du folk, en constitue la preuve irréfutable. À ce sujet, la voix du chanteur, sa façon de chanter ne sont pas sans rapport avec celles de Gabriel Yacoub. Les intonations quelque peu nasillardes des chanteurs nous rappellent que Tarentule appartient bien à la mouvance folk. Les thèmes abordés, la désertion, le départ à l'armée ("Adieu ma si charmante blonde"), les chansons de meunières, qui valent bien celles de bergères ("L'Oiseau de la meunière"), les traditions paysannes liées aux mois de l'année ("Trimousette" est une chanson de quête pour le 1er mai), sont autant de signes d'appartenance au folk. À noter, l'irruption d'un Noël bourguignon interprété en vieux français, "Au Saint Nau", suivi d'un "Noël anglais" !
L'"après" Tarentule
Fin 1978, Tarentule se séparera en 2 groupes différents : Lasbleiz formera en 1982 à Paris le groupe breton Ti Jaz, tandis que les trois autres évolueront vers une musique folk d'Europe de l'est en formant le groupe Taraf