Sito ufficile
Une vie d’exil et de nostalgie : c’est le sort qu’ont connu la plupart des « zoufris », ces ouvriers algériens venus travailler en France dans la seconde moitié du XXe siècle. Des hommes en bleu de chauffe, coiffés d’un casque de chantier, vivant dans le souvenir sublimé de leur terre natale. La solitude aidant, le terme est devenu synonyme de « célibataires »… Vin’s et Micho, fondateurs des Zoufris Maracas, la trentaine sombre et mordante, vivent eux aussi en exil : au sein de leur propre pays, rendu méconnaissable par les « dieux du pétrole et de l’emploi ».
Vin’s et Micho se sont rencontrés autour d’une partie de flipper à l’âge de quinze ans, à Sète, dans le sud de la France. Mettant vite entre parenthèse leur vie universitaire, les deux amis s’embarquent pour l’Afrique de l’Ouest. Du Niger au Mali en passant par le Burkina Faso, ils montent une association pour soutenir le cinéma itinérant. Vin’s et Micho font l’« école du Sahel », où les riens sont essentiels. Ils apprennent à se méfier du « paternalisme destructeur » des ONG occidentales, qui se comportent le plus souvent comme des éléphants dans la porcelaine des traditions. Entre deux tournées de brousse, pour se distraire, ils chantent du Brassens ou du Brel sur une guitare à quatre cordes. « Une guitare à quatre cordes, expliquent-ils, c’est une guitare à six cordes qu’on n’a pas eu le temps de réparer… »